31 octobre 2022

L’état social, cet outil privilégié du Great Reset et de la caste pour nous asservir

Dans une interview publiée sur Thinkerview, Gaël Giraud, économiste mainstream largement relayé par la caste, s'est fait des frayeurs. Il a affirmé qu'Emmanuel Macron déployait un agenda dicté par Rothschild, destiné à casser "l'état social". Beaucoup de Résistants y ont vu une marque de ralliement à leur thèse. C'est l'occasion de rappeler que l'état social est l'outil de domination favori de la caste. Loin de le casser, Macron l'utilise à plein pour acheter la paix sociale et la soumission du plus grand nombre.

Si vous aviez du temps à perdre en ce week-end de pont, vous pouviez vous divertir en suivant la polémique animée, à son corps défendant, par Gaël Giraud, Jésuite et économiste mainstream qui suit son petit bonhomme de chemin médiatique pour lutter contre le réchauffement climatique et imaginer une société “inclusive” comme les bobos en raffolent. Ce chouchou des médias s’est commis dans une interview accordée à Thinkerview (voir ci-dessus), où il explique que Macron détruit l’état social pour faire plaisir à David de Rothschild, son mentor. 

Il n’en fallait pas plus pour que ses propos soient relayés par tout ce que la résistance compte d’amateurs de “l’état social” et de pourfendeurs acharnés du néo-libéralisme. L’occasion était trop belle de rappeler combien “l’état social”, loin d’être démembré par la caste, est au contraire savamment cultivé et développé pour mieux asservir la population. 

C’est en cela que les amateurs de l’état social sont, en toute sympathie, les “idiots utiles” de la macronie, puisque l’état social est la continuation de la macronie avec les mêmes moyens. 

Macron a-t-il démembré l’état social ?

La grande imposture de ceux qui jouent aux résistants en défendant becs et ongles l’état social consiste à faire croire que Macron “privatise” à tour de bras et qu’il brise l’état social. La réalité de la politique macronienne est exactement inverse, puisque le macronisme a permis d’atteindre les 60% de PIB de dépenses publiques, ce qui n’était pas arrivé dans l’histoire de France depuis un paquet de décennies, pour ne pas dire de siècles. 

Ce graphique montre combien Macron est à la fois un champion historique de la dépense et de la recette publique. Expliquer qu’il démembre l’état social est donc totalement farfelu (mais il est vrai que ceux qui ont accès aux médias sont statistiquement ceux qui profitent le plus de la dépense publique). 

C’est d’autant plus farfelu que les dépenses sociales dans le PIB n’ont jamais été aussi élevée que depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. Comme le signalent les parlementaires dans leur rapport sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2023, les dépenses de santé (pour ne prendre que ce seul exemple polémique) ont bondi comme jamais depuis 2020, démentant purement et simplement les propos de Gaël Giraud :

Les dépenses, sur l’ensemble de ce champ, ont ainsi augmenté de 509 milliards d’euros en 2019 à 589,6 milliards d’euros en 2022. Cette augmentation de 20 % des dépenses de la sécurité sociale était à la fois inédite et indispensable.

Pour en avoir le coeur net, on mentionnera cette prévision de dépenses de sécurité sociale rapportée au PIB pour 2023, mentionnée dans le projet de loi :

Les dépenses de sécurité sociale (qui n’englobent pas toute la protection sociale ni toutes les dépenses sociales) avoisinent donc les 26% du PIB en 2023. 

En tendance longue (les données récentes manquent pour dresser un tableau continu du phénomène), les dépenses sociales globales ont fortement augmenté avec Emmanuel Macron, notamment sous l’impulsion du COVID. 

On le voit, l’ère Macron n’a produit aucune rupture significative pour les dépenses publiques globales, et encore moins pour les dépenses de protection sociale, qui ont atteint les 32% en 2020, après avoir stagné autour des 28% de PIB. Il faut remonter à 2000 pour retrouver des dépenses de protection sociale inférieur à 25 points de PIB. 

On peut donc ici discuter de l’épaisseur du trait. Dans la pratique rien ne justifie le procès fait à Macron de détruire l’état social. Et il faut expliquer pourquoi Macron ne détruit pas ce fameux état social. 

Pourquoi Macron s’appuie sur l’état social

L’un des grands fantasmes sur lesquels les étatistes fondent leurs critiques contre le macronisme tient à une dénonciation d’un prétendu libéralisme qui dominerait les politiques publiques et menacerait l’Etat en tant que protecteur de la population. Les chiffres que nous avons égrenés montrent amplement, me semble-t-il, que cette accusation tient de la posture idéologique (que nous détaillerons plus loin) et qu’elle ne repose sur aucune donnée sérieuse. 

Il y a une bonne raison à cela : Macron, à l’unisson de la caste, a parfaitement compris que l’état social est un formidable outil de domination par temps agité. Il permet en effet “d’acheter” la paix sociale en redistribuant l’argent des classes moyennes aux classes sociales les plus remuantes. 

C’est le sens du “quoiqu’il en coûte” : l’Etat verse des allocations à tire-larigot à tous ceux qui sont dans le besoin pour éviter les révoltes. Et cette politique est même devenue une sorte de mantra. La crise énergétique qui commence est essentiellement gérée à coups d’interventions publiques, de “bouclier énergétique” et autres formes dérivées de l’helicopter money préconisée par la théorie monétaire moderne. 

Il faut comprendre ici que Macron, loin d’être un ennemi de l’état social, en est un fervent adepte, car cet état social procède du “panem et circenses” bien connu des empereurs romains. Pour calmer le petit peuple, on lui distribue du pain, on le divertit avec des jeux, pour qu’il s’endorme pendant que les riches s’enrichissent dans la plus parfaite connivence. 

Great Reset et état social

Au demeurant, Macron n’a absolument rien inventé, puisque l’état social est au coeur du Great Reset, le projet propagé par Klaus Schwab à grands renforts de session du Forum Economique Mondial consacré au sujet. Comme je l’ai détaillé dans mon livre consacré au sujet, le Great Reset est d’abord et avant tout un projet de distribution massive d’argent public au bénéfice des plus pauvres pour calmer les esprits et éviter les révoltes contre la transition énergétique et la transition numérique. 

Klaus Schwab a clairement prôné le retour du Big Government, qu’un Biden a docilement appliqué, et qu’un Macron applique sans clairement le dire. Je l’évoque ici. 

En réalité, si l’on ne comprend pas que la caste parie aujourd’hui sur l’Etat pour asservir les populations et pour protéger ses hyper-profits, il me semble que l’on passe à côté de la compréhension du monde contemporain. 

Pourquoi Gaël Giraud dit le contraire

Un Jésuite comme Gaël Giraud ne peut réellement ignorer tout cela, lui qui grenouille dans le monde bienheureux de la caste mondialisée, et lui qui reprend tous les mantras idéologiques de cette caste pour leur donner une apparence théorique. 

D’ailleurs, au vu de la polémique que ses propos ont créée, il s’est empressé de redire son allégeance à la caste par un communiqué urbi et orbi :

Il a donc suffi que les Inquisiteurs de Conspiracy Watch le rappellent à l’ordre, pour que Gaël Giraud entame un vaste rétropédalage, preuve que loin de s’émanciper de la caste, le Jésuite Giraud en est un zélé serviteur.

Et c’est probablement comme cela qu’il faut lire les propos de Giraud : en adepte fidèle et en bon propagateur du Great Reset, Giraud fait le bon élève en expliquant qu’on n’en fait jamais assez pour asservir le peuple ni pour l’endormir. Ce disant, il sait qu’il caresse dans le sens du poil tous les dupes de la gauche qui croient que le relèvement du pays passera par encore plus d’assistance, encore plus de redistribution des richesses, encore plus d’Etat et encore moins d’efforts. 

La ruse du Great Reset est là : faire croire aux étatistes qu’ils sont contre le “système” alors qu’ils en sont simplement les idiots utiles. Tant de résistants de gauche s’imaginent combattre le projet de Schwab en préconisant la “solidarité”, les dépenses sociales et les interventions à tout-va, quand, à leur insu parfois, ils se contentent de propager les idées qu’ils combattent. 

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