31 octobre 2022

Le Brésil élit Lula de justesse et entame quatre ans de crise politique

Jair Bolsonaro a été un bon président, contrairement à ce que crie la presse globaliste. Sa défaite de justesse en témoigne, alors que certains voyaient Lula élu au premier tour. Le président sortant a maintenu l'économie brésilienne à flot malgré le COVID-19 et la crise mondiale provoquée par l'administration Biden (inflation exportée des USA, explosion des prix de l'énergie). Mais le pays est profondément divisé et Bolsonaro a été usé par la polémique incessante contre lui, par la montée aussi d'un vote "ethnique" qui reflète la crise du métissage à la brésilienne. Avec Lula comme avec Bolsonaro, le pays va continuer à peser, en particulier au sein des BRICS, dans l'édification d'un monde multipolaire. En espérant que les divisions internes ou qu'une nouvelle poussée de l'intervention de l’État dans l'économie n'entravent pas le dynamisme du pays et sa capacité à intervenir dans les affaires du monde.

L’élection a certes été beaucoup plus serrée que ne l’avaient annoncé les commentateurs globalistes, qui ont toujours méprisé Bolsonaro. Deux millions de voix séparent le vainqueur du vaincu, le président revenu de tous les scandales, Lula, du président sortant, Bolsonaro. 

Ce qui saute aux yeux, c’est la division du pays, comme l’indique la carte ci-dessus; ou une présentation sous forme de tableau des résultats, par grande région: 

Un pays trop divisé pour peser dans les affaires du monde? 

La cartographie des scrutins présidentiels depuis la fin des années 1990, montre la polarisation croissante de la société brésilienne: 

Le Brésil est divisé selon un axe nord-ouest/sud-ouest. 

Stéphane Frappat, entrepreneur français vivant au Brésil depuis une quinzaine d’années, iniste sur le fait que cette coupure n’est pas sociale mais témoigne d’une crise du métissage à la brésilienne. “Les Blancs votent Bolsonaro, les métis et les Noirs Lula”. (Il faudrait s’interroger sur la montée de l’évangélisme d’influence états-unienne aux dépens du catholicisme). Stéphane Frappat avait en outre fait le bon pronostic dans un fil twitter publié avant le second tour. Il fallait regarder l’Etat de Minas Gerais, qui est, dit-il, un “petit Brésil”, pour savoir le vainqueur: Bolsonaro l’avait gagné en 2018; il l’a perdu en 2022: 

L’Etat de Minas Gerais, c’est comme l’Ohio aux Etats-Unis. Il désigne toujours le vainqueur. C’est d’ailleurs cette réalité qui permet de dire qu’il y a eu fraude aux Etats-Unis en 2020 (Trump a gagné l’Ohio); mais qu’il n’y a pas de raison, selon toutes les apparences, pour les partisans de Bolsonaro, de contester le résultat du scrutin, aussi serré soit-il. 

Il n’empêche: le résultat du scrutin enregistre l’image d’un Brésil profondément divisé. Il ne faut pas être grand clerc pour penser que le président qui entame son troisième mandat aura le plus grand mal à gouverner, vu qu’une moitié de la société brésilienne pense qu’il n’aurait jamais dû être acquitté des chefs d’accusations pour corruption qui le concernaient. Et puis, son parti est minoritaire à l’Assemblée. 

Nous n’avons qu’une certitude: le Brésil de Lula, comme celui de Bolsonaro, se battra pour un monde multipolaire au sein des BRICS et à L’ONU. Il ne faudrait cependant pas que le pays soit trop accaparé par les divisions politiques internes pour pouvoir jouer un rôle dans les affaires du monde. 

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