La Suisse pourrait être épargnée par la récession en Europe

Le prix des denrées de base, comme les légumes, a pris l’ascenseur en Suisse.

Nos voisins entreront probablement en récession cet hiver. En revanche, notre pays est mieux armé pour faire face à la crise.

On se croirait dans un album d’Astérix et son village d’irréductibles Gaulois. Mais là il s’agit de la Suisse au cœur de l’Europe face à la crise conjoncturelle en cour indique la «NZZ am Sonntag». Car déjà après la crise du coronavirus, notre pays s’est rétabli plus rapidement que ses voisins. De même, la Suisse est désormais mieux armée pour faire face à la crise énergétique qui s’annonce. C’est ce que montrent les dernières prévisions conjoncturelles de la Confédération. «L’incertitude est très élevée. Néanmoins, dans le scénario de base actuel, nous estimons que la Suisse peut éviter une grave récession», explique Eric Scheidegger, économiste en chef et vice-directeur du Secrétariat d'État à l'économie (SECO).

Quel contraste avec la morosité qui règne sur le reste du continent constate le dominical. Selon l’OCDE, la confiance des consommateurs est tombée à son niveau le plus bas; encore plus bas que durant la pandémie.

Des pistes d’explications

Eric Scheidegger évoque quelques pistes pour expliquer la robustesse de la consommation intérieure :

«Nous profitons d’une inflation nettement plus faible dans notre pays. Nous ne constatons jusqu’à présent aucun recul pour les indicateurs, comme les transactions par carte de crédit. Le chiffre d’affaires des carburants ne s’est pas non plus effondré jusqu’à présent, malgré les prix élevés» constate-t-il. La stabilité est également assurée par le fait que le marché du travail se porte extrêmement bien. «Nous avons un nombre record de postes vacants. Les actifs ont donc moins de soucis à se faire pour perdre leur emploi, ce qui stabilise également la conjoncture.»

Les Suisses peuvent encore épargner

Les données de l’OCDE étayent ce bon climat conjoncturel. Selon cet organisme, les Suisses atteignent un revenu national brut de 70.000 F par habitant. Ce montant comprend, outre la production nationale, les revenus des investissements à l’étranger. Ce chiffre tient compte du coût de la vie plus élevé dans notre pays. Néanmoins, le revenu national dépasse de 20 à 30% celui de l’Allemagne ou de la France. 

Comme l’économie est florissante, les Suisses peuvent en outre mettre beaucoup d’argent de côté. Leur taux d’épargne est l’un des plus élevés au monde. En moyenne, un ménage, composé de 2,1 personnes, dispose d’un revenu de 10.000 francs par mois. Sur cette somme, 1.200 francs sont épargnés, sans compter les versements à la caisse de pension. Ces estimations sont à relativiser car tout le monde ne peut pas se permettre ces épargnes.

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