03 septembre 2022

Z comme Zorro

Introduction : Z en Europe

L’effondrement de l’UE n’a jamais été une question de  » si « , mais seulement de  » quand «. La décomposition du joug bruxellois de bureaucrates non élus est déjà visible depuis longtemps et son effondrement a été prédit il y a des années. Il y a d’abord eu le Grexit (qui a été évité au dernier moment à un coût énorme), puis le Brexit, qui s’est effectivement produit, et ensuite une jungle alphabétique de Frexit, Italexit, Nexit, Dexit, Polexit, etc. Aujourd’hui, la question est la suivante : après le Royaume-Uni, qui sera le prochain ? Un choix populaire est la Hongrie. Mais qui sait ? En dehors du Royaume-Uni, pays aux prises avec l’imbécillité, trois pays de l’UE, la Bulgarie, l’Estonie et l’Italie, connaissent déjà des turbulences politiques.

Tout porte à croire qu’il ne s’agit là que du « début des problèmes ». L’hiver arrive en Europe le 1er décembre avec de probables émeutes de la faim, des pillages et des désobéissances civiles massives, provoquées par le refus et l’incapacité de payer des factures d’énergie, qui s’envolent à cause du refus de l’élite millionnaire européenne d’acheter du gaz russe. La seule issue est que les pays européens se libèrent des chaînes des USA pour retrouver leur place naturelle en tant que partie du monde eurasien, ou plutôt afro-eurasien. Cette libération mérite un signe. Il n’y a pas de signe plus actuel, ou plus indigène au monde occidental, que le signe « Z ». Je m’explique.

Zorro

Z est le signe d’un personnage fictif hispano-mexicain, El Zorro, créé par un auteur américain en 1919. Zorro est dépeint comme un vengeur masqué du XIXe siècle qui défend les gens du peuple et les autochtones de la Californie espagnole contre un dictateur impérialiste oppressif à Madrid, ses serviteurs locaux corrompus et tyranniques et d’autres malfaiteurs.

Son nom, Zorro (en espagnol, « le renard »), vient de sa ruse de renard. À l’aide de la pointe de sa rapière, il laisse sa marque, l’initiale « Z », sur ses ennemis vaincus et sur des objets afin de marquer sa présence. Cependant, ce Zorro purement fictif renvoie à plusieurs figures réelles, notamment à trois personnages principaux, réels, voire tellement réels qu’ils sont devenus des mythes dans l’histoire européenne.

Il s’agit de :

Eadric le sauvage

Eadric est l’un des nombreux Anglais, célèbres à leur époque, qui ont vécu dans les régions les plus sauvages de l’Angleterre après 1066 afin de lutter contre les occupants normands barbares. Surnommé « le sauvage » ou « l’homme des bois », Eadric était un noble (« Cild » en vieil anglais) et un propriétaire terrien dans les collines de l’ouest de l’Angleterre. (Fait remarquable, les descendants d’Eadric ont hérité de ses terres dans un lieu appelé Acton Scott dans l’ouest de l’Angleterre et ces terres appartiennent toujours à ses descendants, les Acton, après mille ans). C’est là qu’Eadric a mené la résistance anglaise à l’occupation normande et a été actif de 1068 à 1070.

Eadric refusa de se soumettre au joug normand et fut attaqué par les envahisseurs étrangers, soulevant une rébellion et alliant les autochtones d’Angleterre aux autochtones du Pays de Galles. Beaucoup de ces résistants vivaient sous des tentes, refusant de dormir dans des maisons. La résistance était généralisée et beaucoup ont établi leurs bases dans des régions sauvages, dans des bois, des collines, des marais et des îles. Ceux qui vivaient dans les bois étaient alors un phénomène bien connu et ils sont à l’origine des récits de hors-la-loi ultérieurs. Ainsi, les plus célèbres hors-la-loi du bois vert étaient des propriétaires terriens de la vieille Angleterre.

Robin des Bois

C’est le cas de notre deuxième personnage, mondialement connu, Robin des Bois. Il s’agit d’un hors-la-loi héroïque qui vivait dans la moitié est de l’Angleterre et était un « yeoman », ou petit fermier. Camouflé dans des vêtements verts et vivant dans la « forêt verte », il volait les riches (militaires normands et marchands juifs) et donnait aux pauvres (anglais ou « saxons »). Son soutien aux gens ordinaires et son hostilité à l’égard du shérif normand de Nottingham sont les premiers éléments de son histoire. On considère qu’il a dû vivre au XIIe siècle, car il existe alors des références à un tel personnage. Cependant, elles se rapportent à des traditions orales qui n’ont été consignées par les clercs de l’Establishment que bien plus tard, au plus tôt en 1266.

Tous les premiers récits font état du soutien de Robin des Bois au peuple, de sa dévotion à la Vierge Marie et du respect particulier qu’il porte aux femmes, de son habileté exceptionnelle à manier l’arc, de son anticléricalisme et de son aversion pour le shérif normand corrompu de Nottingham. Bien qu’il existe de nombreuses références à des personnages historiques portant des noms similaires, certaines remontant à cette époque, la première référence évidente à Robin des Bois se trouve dans le poème paysan de Langland, Piers Plowman, composé dans les années 1370. Après cela, il est souvent mentionné dans l’histoire, bien que les premières copies de ballades racontant son histoire ne remontent qu’à environ 1500. Les ajouts ultérieurs selon lesquels il était un noble et un partisan du roi français de la fin du XIIe siècle (et cannibale – il se régalait de la chair des musulmans morts, comme n’importe quel Chypriote vous le dira) Richard « Cœur de Lion » peuvent être ignorés. Ils ne sont même pas mentionnés dans les premières ballades, quoi qu’en dise Hollywood.

Guillaume Tell

Le troisième des principaux antécédents de Zorro est le personnage suisse Guillaume Tell, qui a vécu dans la première moitié du XIVe siècle. Tell était un alpiniste agile et un tireur à l’arbalète, qui a assassiné un représentant tyrannique de la maison autrichienne de Habsbourg, qui opprimait la paysannerie suisse. Le défi de Tell a encouragé les Suisses à se rebeller et à former une Suisse libre, la Confédération helvétique, dont il est d’ailleurs considéré comme le père. Symbole de la résistance à la tyrannie aristocratique, il est mentionné pour la première fois, sans prénom, vers 1474. Ce récit comporte la date précise de son tir d’une pomme sur la tête de son fils, le 18 novembre 1307, ainsi que le récit de la mort de Tell en 1354.

Bien que l’histoire se déroule en 1307, sous le règne d’Albert de Habsbourg, les traces écrites de l’histoire datent, comme nous l’avons dit, de la fin du XVe siècle. De manière significative, Tell est un personnage clé non seulement dans l’histoire ancienne de la Suisse mais aussi dans l’histoire plus large. Ainsi, pendant quelque 150 ans, de 1800 à 1950, Tell a été considéré comme un symbole de rébellion contre la tyrannie, non seulement en Suisse, mais aussi ailleurs. Ainsi, John Wilkes Booth, l’assassin de l’esclavagiste nordiste Abraham Lincoln, qui a encouragé le génocide dans la Confédération sudiste, s’est inspiré de ce fondateur de la Confédération suisse. Booth a écrit qu’il n’avait fait que « ce qui faisait de Tell un héros. Et pourtant, pour avoir abattu un plus grand tyran… je suis considéré comme un vulgaire égorgeur ».

Conclusion : Le Z mondial

Après le 24 février 2022, Z est rapidement devenu le symbole de la campagne menée par les Russes pour libérer les peuples ukrainiens opprimés de huit années de génocide par la junte nazie de Kiev créée par la CIA. Apparaissant sur un grand nombre de véhicules militaires russes, Z a captivé l’imagination de cette partie du monde qui aspire à se libérer de l’oppression coloniale de l’élite occidentale des néocons et des banquiers néolibéraux. Après la provocation absurde de la gérontocratie américaine à Taïwan la semaine dernière, l’une des premières choses remarquées a été un certain nombre de véhicules blindés de l’Armée populaire de libération chinoise, déployés juste en face de Taïwan dans la province méridionale de Fujian, marqués d’un « Z ».

Cela signifie-t-il que le « Z » va devenir le signe de la libération de 87% des peuples du monde, c’est-à-dire de la véritable communauté internationale, du joug impérialiste occidental ? Le symbole fera-t-il son chemin en Inde, en Indonésie, en Afrique, en Amérique latine et ailleurs, peut-être parmi les peuples autochtones d’Amérique du Nord, d’Australie et de Nouvelle-Zélande ? Quoi qu’il en soit, ironiquement, et aussi poétiquement, l’importation du Zorro d’Amérique est déjà le signe de la libération tant espérée du joug américain dans toute l’Europe, jusqu’au Donbass, qui souffre tant.

Batiushka

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.