Ouverte depuis plusieurs semaines aux plus de 60 ans, la deuxième dose de rappel contre le Covid-19 ne convainc pas, avec des taux de vaccination tournant autour de 20% dans cette population particulièrement fragile.
"Il y a de la lassitude, on voit très bien que cette quatrième dose ne prend pas", déclarait début mai l'épidémiologiste Arnaud Fontanet. Plus d'un mois plus tard, alors que le nombre de contaminations Covid-19 par jour repart à la hausse, la dynamique ne semble pas avoir beaucoup changé, alors que la deuxième dose de rappel est ouverte aux plus de 60 ans - plus fragiles face au Covid-19 - depuis avril.
"L’effort de vaccination doit se poursuivre" écrit Santé Publique France dans son dernier point.
Au 13 juin, "parmi les 60-79 ans, 8,6% avaient reçu une seconde dose de rappel et 29,1% de ceux qui y étaient éligibles l’avaient effectivement reçue. Parmi les 80 ans et plus, la couverture vaccinale de cette seconde dose était de 21,5%, et 29,2% de ceux qui étaient éligibles à cette date l’avaient reçue."
Chez "les personnes âgées, le dernier rappel date de décembre ou de janvier"
Ces bas taux de vaccination sont liés à différents facteurs. D'une part, les tranches d'âge qui peuvent en théorie recevoir cette deuxième dose de rappel - aussi appelée quatrième dose de vaccination - ne sont pas encore éligibles, comme le note SPF. Les personnes de 60 à 79 ans doivent en effet attendre 6 mois après le premier rappel (troisième dose) pour recevoir cette nouvelle injection. Les personnes de plus de 80 ans ont un délai de trois mois.
Chez "les personnes âgées, le dernier rappel date de décembre ou de janvier, donc on est dans les six mois" suivant la dernière dose, explique toutefois à BFMTV Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la fédération des médecins de France, "et on sait que l'immunité dépasse rarement les six mois".
Avec la récente hausse du nombre de cas, certains se décident à passer le cap de cette quatrième injection. "Cela a peut-être un tout petit augmenté ces dernières semaines", déclare à notre antenne Sabine Levy, pharmacienne. "Dans notre pharmacie, on tourne à 14 patients par semaine", explique-t-elle.
"Je ne suis pas pressé", je n'étais "pas au courant"
Mais d'autres personnes éligibles repoussent: "Je ne suis pas pressé", déclare l'un. "Je prévois a priori de faire une dose de rappel après les grandes vacances", explique un autre, quand un dernier déclare qu'il n'était tout simplement "pas au courant que la quatrième dose était disponible".
"Ce rappel ne présente aucun danger", a assuré sur France 2 ce mercredi Alain Fischer, président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. "Ce vaccin est sûr, et on sait que ce deuxième rappel permet de rattraper le niveau de protection obtenu après le premier rappel en terme de protection contre l'infection mais surtout contre les formes graves", et ce pendant plusieurs mois, explique-t-il.
"Dans le contexte d’une progression de la circulation du SARS-CoV-2 et d’une moindre adoption systématique des mesures de prévention", Santé Publique France recommande de son côté "l’application des gestes barrières pour limiter la diffusion de l’épidémie et protéger les populations les plus vulnérables. Le suivi des autres mesures préconisées reste primordial en cas de symptômes, de test positif ou de contact à risque".
Sans oublier les 13.500.000 personnes qui n'ont toujours pas effectués la troisième dose !
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