14 avril 2022

Pfizer : "Calvaire", "douleurs atroces", souffrant du syndrome de Parsonage-Turner

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L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a établi un rapport en mars 2022 indiquant que le rôle du vaccin n'était pas à exclure dans l'apparition du syndrome de Parsonage-Turner chez certaines personnes ayant reçu une ou plusieurs doses de Pfizer.

Paralysie, décharges électriques... des symptômes peu agréables voire handicapants recensés chez certains patients ayant reçu le vaccin Pfizer, autrement appelé "Comirnaty". Les experts de l'ANSM ont en effet effectué une nouvelle analyse en mars 2022 des cas déclarés depuis le début de la vaccination suite à l'évaluation réalisée dans le rapport publié le 24 septembre 2021. Au total, 43 cas de syndrome de Parsonage-Turner ont été déclarés, dont 27 sur la période. En septembre 2021, l'ANSM évoquait six cas.

Un nouveau "signal potentiel" de la pharmacovigilance pour les vaccins à ARN messager : le syndrome de Parsonage-Turner (une douleur violente et brutale à l'épaule suivie d'une possible paralysie).

6 cas graves pour Pfizer et 2 cas pour Moderna ont été recensés.

1/6 \u2935\ufe0f #Covid19 pic.twitter.com/HZjHGWd5A3

— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) September 24, 2021

Nous avons donc donné la parole à des personnes dont ce syndrome a récemment été diagnostiqué par un médecin, preuves médicales à l'appui. À noter que bon nombre de cas ont précisé ne pas être opposés à la vaccination contre le Covid.

Qu'est-ce que le syndrome de Parsonage-Turner ?

Aussi appelé névralgie amyotrophiante, ce syndrome correspond à l'inflammation du plexus brachial, c'est-à-dire d'un groupe de nerfs, qui se trouve entre l'épaule et la clavicule. Cette affection touche principalement les hommes autour de 40 ans.

Trois phases se succèdent : d'abord une phase inflammatoire entraînant de vives douleurs au niveau de l'épaule, puis une diminution de la force musculaire et enfin une perte de la masse musculaire.

Peut-on vraiment établir un lien de causalité avec le vaccin ?

Tous les cas rapportés par l'ANSM ont été revus et analysés avec un expert neurologue. 18 sont restés sur le banc de touche, faute d'éléments. Parmi les 25 cas restants, 7 cas ayant contracté le syndrome de Parsonage-Turner sont survenus après la première dose, 14 après la deuxième dose, et 4 cas après le rappel. Un cas rapporte notamment un syndrome de cas de Parsonage-Turner controlatéral du bras vacciné. Cette nouvelle analyse confirme que le rôle du vaccin peut être questionné, nous détaille l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé qui nous évoque des "signaux potentiels". 

Un calvaire qui me pourrit le quotidien

* Élise, 62 ans et sans comorbidité, a reçu sa troisième injection de Pfizer à l'automne 2021. Elle témoigne. "Depuis le mois de septembre dernier, je souffre de douleurs atroces dans l'épaule droite. Dans un premier temps, je n'ai pas fait le lien et j'ai pensé que j'avais fait un faux mouvement. Mon rhumatologue m'a ensuite indiqué que je souffrais sans doute du syndrome de Parsonage-Turner et m'a recommandé de porter une attelle. Depuis, je me couche sur un seul côté et j'ai du mal à m'habiller. Je ne sais plus quoi faire". 

L'impact du symptôme de Parsonage-Turner sur la vie de tous les jours semble être bien présent et difficile à gérer pour certains. *Anna, 30 ans, nous fait part de ses difficultés à mettre ses chaussures ou même ne serait-ce qu'à... agrafer une feuille. Elle est en arrêt de travail depuis deux semaines.

Tous les gestes sont douloureux

* Laurine a quant à elle reçu sa seconde dose de Pfizer en mai 2021. Elle nous explique ressentir des "douleurs lancinantes la nuit" et déplore que ses séances de kinésithérapie ne soient pas efficaces. Le syndrome de Parsonage-Turner l'handicape au quotidien, notamment dans la pratique d'activités physiques et sportives. Une vraie frustration pour cette jeune femme qui a de l'énergie à revendre.

Des décharges électriques sans discontinuer, jour et nuit

Son témoignage est particulier. * Mégane est atteinte d'une neuropathie périphérique, une maladie qui implique une dysfonction des neurones du système nerveux. Il convient de préciser qu'elle n'a pas contracté cette maladie après s'être fait vacciner contre le coronavirus. En revanche, depuis son injection de Pfizer dans le bras droit en février 2021, elle dit ressentir les mêmes symptômes que ceux associés au syndrome de Parsonage-Turner. "Je suis intouchable...des décharges électriques sans discontinuer, jour et nuit... J'ai l'impression qu'on m'écartèle. De plus, mon omoplate est descendue". Elle nous transmet une photo et espère qu'un médecin saura lui venir en aide et lui établir un diagnostic précis.

L'omoplate droite de Mégane est plus basse que la gauche. DR

Pourtant pas opposés au vaccin, ils s'interrogent

Ces effets secondaires post-vaccination sèment le doute. "Je n'ai jamais été opposée au vaccin. Pourtant là, il y a de quoi se poser des questions..." * Nathalie, Montpelliéraine de 45 ans, a reçu ses trois doses de vaccin. En très bonne santé et sportive, elle s'étonne d'être "très faible" depuis. "J'ai tout essayé acupuncture, ostéopathe... mais rien n'y fait". L'inflammation à son épaule lui "bousille la vie" depuis bientôt un an. Pour elle comme pour d'autres, "la coïncidence est grosse". Elle ne peut croire que le vaccin n'a pas joué un rôle dans sa mésaventure.   

Manque de suivi, minimisation de l'état de santé... 

Vacciné par Pfizer en février 2021, * Renaud, médecin dans le Vaucluse, a perdu l'usage partiel de son épaule gauche - correspondant au point d'injection - après sa deuxième dose. Douleurs, perte de masse musculaire... avec son médecin, ils décident de déclarer ses symptômes à l'ANSM. Puis il prend contact avec le centre régional de pharmacovigilance de Marseille, qui n'a pas été en mesure de lui apporter des précisions.

Enfin, en juillet 2021, un neurologue lui diagnostique une perte quasi-totale de l’activité du muscle au niveau du deltoïde et un syndrome Parsonage-Turner, en phase post-inflammatoire. Malheureusement, "il y a une grande probabilité que la masse musculaire ne revienne jamais". Aujourd'hui, il regrette le manque de suivi des autorités de santé. Comme beaucoup, il aimerait y voir plus clair.

Alors, vaccin et syndrome de Parsonage-Turner sont-ils vraiment liés ?

Le site internet MesVaccins temporise : "Globalement, le nombre d'événements indésirables suivant la vaccination est très faible quand on le rapporte au nombre très élevé de personnes vaccinées. La publication régulière des données de surveillance des événements indésirables post-vaccinaux est un gage de transparence. Pour autant, un événement indésirable post-vaccinal n'est pas synonyme d'effet indésirable imputable au vaccin, même si les deux termes sont souvent utilisés indifféremment".

Nous avons également interrogé plusieurs rhumatologues de la région montpelliéraine qui s'entendent tous pour dire que oui, des cas de syndrome de Parsonage-Turner ont pu être détectés chez leurs patients depuis le début de la campagne de vaccination contre le Covid, mais qu'il leur était impossible d'établir un lien direct avec leur statut vaccinal, d'autant qu'il s'agit d'une donnée confidentielle que le patient n'est pas tenue de partager, sauf si besoin médical il y a.

Les principales causes de ce syndrome souvent retrouvées sont : "un facteur infectieux (infection virale), des vaccins qui peuvent perturber le système immunitaire, des tatouages présentant des bactéries ou encore un grand stress", révèle le Dr Gilles Mondoloni au Journal des Femmes, médecin du sport et ostéopathe à Paris.

Comment se soigne le syndrome de Parsonage-Turner ?

Le seul moyen de se débarrasser de ces douleurs est de prendre des antalgiques et des corticoïdes lors des phases aigues, pour calmer la douleur. Néanmoins, si cette douleur persiste et vous handicape au quotidien, il est conseillé de consulter un kinésithérapeute, qui rééduquera cette partie du corps.

Cette douleur s’estompe spontanément dans un délai qui varie selon les cas (d’une semaine à plusieurs années), mais le risque de récidive et de séquelles au niveau moteur existe, selon AlloDocteur.

À savoir que les professionnels de santé ou les personnes vaccinées peuvent signaler sur le site signalement.social-sante.gouv.fr/ tout effet indésirable immédiat ou retardé à la suite d’une vaccination. Le formulaire de signalement sera adapté afin de recueillir des données supplémentaires relatives aux vaccins lors de la déclaration des effets indésirables.

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