« Le nombre de défaillances d’entreprises a bondi de 34,6 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022, selon une étude du cabinet Altares. Après avoir atteint des niveaux extrêmement bas grâce au « quoi qu’il en coûte », le nombre de faillites en France frôle ses niveaux d’avant-crise sans toutefois les dépasser. Si les conséquences du conflit en Ukraine et l’inflation impactent l’économie, le cabinet ne prévoit pas néanmoins de déferlante des faillites au cours des prochains mois.
Les indicateurs passent au rouge les uns après les autres. Après un coup de frein de l’économie française prévu au premier trimestre, l’horizon s’assombrit pour les entreprises tricolores. Dopés aux mesures d’urgence du « quoi qu’il en coûte », beaucoup de secteurs ont pu profiter de la mise en sommeil des tribunaux de commerce pendant de longs mois.
Faillites généralisées à tout le territoire.
« La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette dans les secteurs qui comptent sur la reprise des habitudes de consommation comme aller au restaurant ou chez le coiffeur. Aucun territoire n’est épargné par le phénomène », souligne Thierry Millon, directeur des études chez Altares ».
Une hausse encore inférieure au niveau pré-crise
« Le nombre de défaillances a bondi par rapport au premier trimestre 2021 passant de 7 406 à 9 972, soit une hausse de 34,6 %. Il demeure néanmoins bien inférieur aux niveaux pré-Covid enregistrés en 2018 (14 698) et 2019 (14 146). Il semble que les jeunes entreprises soient les plus touchées par ce mouvement de faillites. En effet, près de la moitié des entreprises qui ont déposé le bilan au cours du premier trimestre ont été créées il y a moins de cinq ans.
Celles qui ont été immatriculées juste avant le début de la pandémie ou pendant la crise sanitaire ont particulièrement souffert (+52 %). « Les difficultés des jeunes entreprises sont particulièrement marquées dans les activités « magasins multi-rayons » (essentiellement des commerces d’alimentation générale) où les défauts sont trois fois plus nombreux ce trimestre ; mais aussi dans la restauration (+180 %), où le nombre de procédures était exceptionnellement bas il y a un an », soulignent les auteurs de l’étude ».
Avec la guerre en Ukraine et l’inflation en très forte hausse, c’est le commerce et la restauration qui sont les plus durement touchés ce qui est logique car ces commerces ne sont pas « essentiels », non pas qu’ils ne soient pas importants, ils sont très importants, mais l’on peut se passer d’un nouveau vêtement quand nos armoires en regorgent au moins pendant quelques semaines, de même que l’on peut se passer d’aller au restaurant quand on veut être certain de pouvoir payer la facture de gaz ou d’électricité.
Résultat, ce sont les petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 50 salariés qui sont en prise à des difficultés bien plus que les plus grandes. Le nombre de défaillances a ainsi bondi de 56 % entre janvier et mars par rapport au premier trimestre 2021, dépassant son niveau d’avant crise ce qui n’est pas le cas (pour le moment) des entreprises de plus de 50 salariés.
Il y a peu de chance que L’État français, financièrement exsangue remette en place des aides d’un niveau similaire à celles en place lors du premier confinement.
C’est l’heure de la grande purge.
Charles SANNAT
Source La Tribune.fr ici
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