04 mars 2022

Jusqu'à quelles extrémités les occidentaux vont-ils pousser la Russie ?

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Au milieu des années 90 alors étudiant, je faisais le service ou l’accueil dans certains cénacles diplomatiques à Paris. Cela me permettait de croiser quelques ministres étrangers et de les entendre parler de l’avenir des relations internationales. Comme finalement maintenant les plus vieux parmi nous, j’ai vu tomber le mur de Berlin. Je me souviens aussi de la peur qu’inspirait l’URSS et l’armée rouge. Je me souviens de mon père regardant une émission à la télévision dans les années 80 qui expliquait comment les armées du Pacte de Varsovie seraient à Paris en 48 heures balayant tout sur leur passage. Caché derrière le fauteuil au lieu d’être au lit j’en tremblais de peur. J’ai vu toutes les guerres depuis et tous les coups tordus des uns et des autres.

Hier ma fille me demandait si Poutine était méchant.

Je n’ai aucune naïveté sur ce que sont nos élites, sur le cynisme des Anglo-saxons et des Américains en tête. Je n’ai pas plus de doute sur la violence russe. J’ai vu Eltsine, envahir et détruire la Tchétchénie avec l’appui des Américains et de Bill Clinton qui a laissé la CIA fournir à la Russie de quoi localiser le président tchétchène, Djokhar Doudaïev, alors que celui-ci menait des négociations de paix avec Moscou avec son téléphone portable. Et boum un missile guidé laser dans la tête. Personne ne voyait rien à redire à la destruction de Grozny et de ses habitants.

Hier ma fille me demandait si Poutine était méchant.

Et me venait à l’esprit le discours de Poutine où ce dernier faisait la liste à son peuple russe, de nos propres massacres à nous que nous nous empressons bien vite d’oublier. Guerre en Irak 1, puis la seconde en 2003, Afghanistan, Syrie, Liban, Sanctions pendant 40 ans contre l’Iran, Libye, mais aussi il y a plus longtemps, l’Indochine, le Vietnam, ou encore la Corée. Des millions de morts.

L’histoire est ainsi. Horrible. Tragique. Cynique.

Le 1er octobre 1999, l’armée russe intervint à nouveau dans la république séparatiste avec 140.000 hommes. C’est le jeune Vladimir Poutine qui est le Premier Ministre du vieillissant et alcoolisé Eltsine. Deux mois après Boris Eltsine démissionne le 31 décembre 1999 et laisse la place de président à son Premier Ministre Vladimir Poutine. Ce dernier terminera la guerre en Tchétchénie. Il terminera aussi Grozny la Capitale.

Les chefs d’Etats sont rarement des “gentils”. Ils n’ont pas d’amis. Ils ont des intérêts.

Poutine est un homme d’expérience, c’est un chef d’État, dans une nation compliquée, issue d’un empire qui s’est effondré et dont l’immensité du territoire et sa diversité rendent la gestion d’une grande complexité.

Comprendre Poutine, c’est comprendre cette imbrication entre l’histoire, la grande, et la géographie avec ses vastes étendues.

Macron “psychiatrise” Poutine et c’est une erreur d’une immense dangerosité.

Ne pensez pas une seule seconde que j’émets une critique à l’égard du président parce qu’il rentre en campagne. A ce rythme les élections n’auront jamais lieu puisque nous nous serons tous atomisés d’ici-là. La situation est effectivement très grave et il faut bien comprendre tout ce qui se passe. Nous ne jouons pas si ce n’est avec le feu.

“Tu commets une erreur grave”

“Le chef de l’État a bien tenté de faire flancher le maître du Kremlin, essayant tant bien que mal de le ramener à la réalité, lui qui a confié sa volonté de “dénazifier” l’Ukraine, pays dirigé par un président de confession juive.

D’après les informations transmises par l’Élysée à BFMTV, Emmanuel Macron, qui tutoie Vladimir Poutine, lui a ainsi déclaré : “Tu commets une grave erreur: l’Ukraine n’est pas un régime nazi, c’est un mensonge”.

“Tu te racontes des histoires. (…) Les conditions russes sont inacceptables”, a aussi déclaré Emmanuel Macron à Vladimir Poutine.
“Le président de la République a invité le Président Poutine à ne pas se mentir à lui-même”, rajoute l’Élysée.

Une fermeté qui n’a pas empêché Emmanuel Macron de laisser la voie ouverte au dialogue. “Si Vladimir Poutine décide de faire autrement, une autre voie est possible”, souligne la présidence de la République”.

Le registre ici est de considérer que le Président Poutine perd pied avec la réalité.

Le discours des journalistes semble plus décrire les derniers instants d’Hitler dans une Allemagne détruite donnant des ordres pour faire déplacer des divisions qui n’existent plus. Quelques heures après Hitler se suicidait. Il aurait eu la bombe atomique, il l’aurait, aux abois sans doute utilisé.

Psychiatriser Poutine est très dangereux, même si c’est vrai, et peut-être même surtout si c’est vrai.

Que nous le voulions ou non, les dirigeants russes ne nous aiment pas, n’ont plus aucune confiance en nous, à tel point qu’ils ont préféré le chemin des armes après avoir tenté celui de la négociation pendant 8 ans. Poutine n’était pas opposé au rapprochement avec l’ouest et avec l’occident. Bien au contraire.

Mais depuis des années, la méfiance à l’égard de l’ouest est devenue grandissante. Elle s’est transformée en peur, et la peur est devenue pour certain de la paranoïa.

Si vous laissez croire à votre adversaire que vous pensez qu’il n’est plus rationnel et qu’il a sombré dans la folie, qu’il ne voit plus la réalité “telle qu’elle est”, alors vous envoyez un message terriblement dangereux.

Vous dites en substance, “j’ai très peur de toi parce que tu es fou”.

Alors je vais vous dire exactement ce que je pense.

La frappe préventive pour éliminer le fou

Si Poutine et je dis bien si, car en fait je n’y crois pas un seul instant, est un fou isolé dans son bunker et qui menace le monde d’appuyer à n’importe quel instant sur le bouton rouge pour raser la planète, alors il faut le neutraliser immédiatement, y compris par la force, y compris nucléaire si nécessaire.

Imaginez que cette pensée soit celle que nous fassions naître dans l’esprit des Russes en disant ce que nous disons…

Cela ne va pas calmer leurs angoisses, leurs peurs ou leurs criantes, mais renforcer un sentiment de danger, d’oppression ou de paranoïa.

Et je crains fort que ce soit exactement à ce résultat que nous arrivons comme en témoigne les propos de Lavrov le Ministre des Affaires étrangères russe.

Dans un tel contexte, il faut mesurer chaque mot.

Dans un tel contexte de tensions, il faut savoir apaiser.

Dans un tel contexte il faut savoir aussi parfois se taire, parce que parler est plus dangereux que le silence.

C’est d’ailleurs exactement ce qu’ont fait les Américains, car en dehors des discours à la Biden où le vieux sénile de la Maison Blanche a conclu son discours sur l’état de l’Union en disant “que Dieu bénisse nos troupes, et aller me le chercher” en parlant de Poutine, du côté de l’armée ils ont fait ce qu’il fallait faire.

Ils ont dit deux choses

D’une part qu’ils annulaient un tir de test de missile balistique intercontinental afin que cela ne soit pas pris au mieux pour une provocation, au pire pour une attaque par le système de défense nucléaire russe qui est en état d’alerte et donc sur les dents.

D’autre part, il ont dit qu’il n’était pas nécessaire d’augmenter le niveau d’alerte des forces nucléaires américaines afin, là encore, de ne pas alimenter une escalade nucléaire.

C’est ainsi que fonctionne la sagesse et la pondération dans ces affaires-là.

Il faut se garder de toutes les outrances, des propos malheureux.

Macron commet une erreur dans tous les cas

Si Poutine n’est pas fou, alors le fait qu’ on le prenne pour un fou irrationnel et dangereux ne peut que le pousser à une méfiance encore plus exacerbée.

Si Poutine est fou, alors ce n’est pas la peine de le lui dire et de l’énerver.

Dans tous les cas, le Maire, comme Macron, devraient se taire car ces propos sont de nature à focaliser une tension sur notre pays.

Si nous voulions le faire, nous pourrions le faire par la voix de l’Europe en faisant déclarer nos méchancetés par des membres de la Commission Européenne qui ne représentent pas franchement un pays spécifiquement et chaque pays individuellement pourrait dire à Poutine “C’est pas moi qui l’ai dit, c’est la méchante Ursula”. L’Union Européenne est une idée, pas encore un pays. Il est plus difficile d’atomiser une idée et une entité supranationale qu’un pays.

Il faut donc sortir de ce jeu totalement immature où on mène des dialogues de sourds qui n’aboutissent à rien.

Encore une fois, quels sont nos objectifs ?

Que cherche-t-ton à obtenir ?

Que veut-on ?

Poutine est-il en position de faiblesse ?

Voilà une sacrée question.

Poutine est-il en position de faiblesse ?

Est-il en train de perdre militairement en Ukraine ?

Là aussi entre la propagande des uns et celles des autres la réalité est beaucoup plus nuancée.

Poutine peut raser Kiev et toutes les villes d’Ukraine en moins de temps qu’il le faut pour dire ouf. N’imaginez pas que je trouve Poutine sympathique.

Je n’ai aucun sentiment quand on parle de relation internationale. Je ne connais que les intérêts supérieurs de ma nation et de protection de notre population, de nos familles.

Pourtant force est de constater que nous voyons tout de même bien peu de corps à la télévision et les Ukrainiens de Kiev ne se gêneraient sans doute pas pour nous montrer toutes les exactions attribuées au boucher de Moscou !

L’opération russe est lente aussi parce que la stratégie du maître du Kremlin n’est pas de raser Kiev comme il a fait raser Grozny en Tchétchénie. Politiquement raser des villes ukrainiennes est un prix que Poutine ne veut pas payer.

Pour autant, au 7ème jour de guerre, l’armée russe n’a toujours pas de suprématie aérienne totale et continue à se faire bombarder par les drones turcs que possède l’Ukraine. Au 7ème jour, l’armée russe connait des problèmes logistiques et d’approvisionnements qui sont liés à l’éparpillement d’unités nombreuses sur de multiples points.

Oui la résistance ukrainienne est bien plus forte qu’attendue. Oui l’Ukraine est également massivement aidée par l’Europe qui agit de manière fort déterminée pour endiguer l’Ours russe et lui rendre le prix de son aventure en Ukraine totalement prohibitif.

Finalement et tout bien pesé, je pense que Poutine n’a qu’une seule faiblesse réelle. C’est la peur de pertes civiles massives. Le pire à venir selon Macron est évidemment facile à prévoir. Les massacres pourraient bien arriver puisque les Ukrainiens “ne se rendent pas”. Alors, ils finiront comme les Tchétchènes de Grozny. Sous un tapis de bombes. C’est le risque des prochains jours. L’Europe sera alors sidérée.

Poutine n’est donc pas encore totalement fou, il reste largement rationnel et ses exigences sont parfaitement claires.

Il veut une Ukraine neutre et démilitarisée. Le coup de la dénazification, c’est pour “amuser” la galerie, et là aussi il serait souhaitable que le président français ne réagisse même pas à ce genre de propos.

La question à ce stade est donc de savoir si nous avons le souhait, nous autres Européens de donner des garanties à la Russie de Poutine sur la neutralité future de l’Ukraine.

Pour le moment la réponse est non.

La Géorgie et Moldavie demandent d’ailleurs en urgence leur adhésion à l’Union Européenne.

Pas de quoi rassurer la Russie donc.

La peur de la Russie. 

L’histoire est tragique.

Elle est faite de cadavres.

“Le terme Holodomor (ukrainien : Голодомо́р, littéralement « famine », de la racine « го́лод », la faim, et « мор », le fléau, formé comme calque du tchèque « hladomor » (famine) en 19331, mais qu’on peut traduire par « extermination par la faim ») désigne la grande famine qui eut lieu en Ukraine et dans le Kouban, en URSS, en 1932 et 1933 et qui fit, selon les estimations des historiens, entre 2,62 et 5 millions de morts. L’évènement, sans précédent dans l’histoire de l’Ukraine, se produit dans le contexte plus général des famines soviétiques de 1931-1933 et eut un nombre particulièrement élevé de victimes”.

Cette immense famine, ce massacre ne doit rien au hasard, mais tout à Joseph Staline.

Quand vous être ukrainien, géorgien, moldave vous n’avez pas oublié de quoi est capable la Russie.

Quand vous êtes polonais, hongrois, tchèque, vous n’avez pas oublié de quoi Moscou est capable.

Quand tout le monde a peur de l’autre, alors, le pire, effectivement, est devant nous.

C’est pour ces raisons et bien d’autres, ces pour ces dizaines de millions de morts que nous devons agir avec tempérance, hauteur et grandeur, parce qu’en Europe, il n’y a jamais, jamais de petite guerre.

Hier ma fille me demandait si Poutine était méchant.

La seule réponse que j’ai pu lui donner et que finalement, aucun de nous était véritablement gentil.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT


C'est curieux ce déni français sur les ukronazis, allons voir sur Wikipédia :

Exactions

Le , Amnesty International publie un rapport dénonçant qu’Oleh Liachko, accompagné de groupes paramilitaires, dont le bataillon Azov, enlève des personnes, les humilie et les maltraite et cela en toute impunité.

Un rapport de l'ONU rapporte des actes de violations des droits de l’homme, dont des détentions arbitraires et des actes de torture, commises par les forces armées ukrainiennes et par des forces paramilitaires attachées auprès du ministère de l'Intérieur comme le bataillon Azov.

Le , lors d’une rencontre avec le Premier ministre Arseni Iatseniouk, le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty exhorte le gouvernement ukrainien à mettre fin aux atteintes aux droits de l’homme et aux crimes de guerre commis par les bataillons d’engagés volontaires agissant aux côtés des forces armées ukrainiennes régulières.

Un autre rapport d’Amnesty International dénonce que les paramilitaires pro-européens, dont ceux du bataillon Azov, commettent des crimes de guerres en exécutant des otages et des prisonniers pro-russes en les décapitant.

Le , les bataillons Azov et Aidar, accompagnés par 4 000 personnes qui célébraient le 72e anniversaire de la création de l'UPA ont tenté de prendre le Parlement ukrainien.

Le , par ordre du gouverneur de Kharkov, l'oligarque Ihor Balouta, des miliciens du bataillon Azov avec l'aide d'autres extrémistes ont abattu la plus grande statue de Lénine qui a été recouverte de symboles nationalistes et néonazis dont le wolfsangel du bataillon Azov. Le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, minimise les faits en déclarant : « Lénine ? Laissez tomber. Tant que personne n'est blessé. Tant que cette raclure d'idole communiste n'ajoute pas encore au bilan des victimes » en refermant l'enquête pour vandalisme.

Le , à l'appel du Secteur droit, Svoboda et du bataillon Azov, une marche a été organisée pour une manifestation commémorant la naissance de Stepan Bandera. Les manifestants, dont le bataillon Azov, ont marché jusqu'à la place Maïdan en scandant « Gloire à l'Ukraine ! Gloire aux héros ! Gloire à la Nation ! Mort aux ennemis ! La Russie est la prison des peuples ».

En , la direction de l'usine Atek fait appel au président Porochenko pour agir contre l'occupation illégale de leur usine par le régiment Azov. Le , 150 miliciens d'Azov manifestent à Kiev près du siège de l’administration fiscale afin d'empêcher la vente de l’usine Atek qui leur sert de base d’entrainement en formant une chaîne vivante, dans le but d'empêcher le passage des députés et en scandant « Atek est une base militaire, pas un business ».

En , une partie du groupe se filme en train de démolir à la hache un camp de Roms, situé sur les hauteurs de Kiev sous les yeux indifférents des autorités. Cette opération n'est pas inédite puisque c'est « la quatrième attaque de ce type en moins de deux mois ».

Idéologie

Néonazisme

Le régiment Azov est décrit comme une milice d'extrême droite liée à l'idéologie néonazie, avec des membres portant des symboles nazis ou SS et exprimant des points de vue néonazis. Le groupe reprend comme insignes la Wolfsangel et le Soleil noir.

Des soldats du régiment ont été vus portant des symboles nazis sur leur uniforme. En 2014, le réseau de télévision allemand ZDF diffuse des images de combattants Azov munis de masques arborant la croix gammée et « les runes SS de l'infâme corps d'élite en uniforme noir de Hitler ». En 2015, le correspondant de guerre polonais Marcin Ogdowski arrive à pénétrer l'une des bases du régiment, située dans l'ancien complexe de tourisme Majak. Des soldats lui montrent leurs tatouages et emblèmes d'uniforme nazis.

Dans The Guardian, Shaun Walker écrit que « bon nombre de membres [du régiment] entretiennent des liens avec des groupes néonazis, et même ceux qui ont tourné en dérision l'idée d'être néonazis n'ont pas donné les démentis les plus convaincants ». Il cite des tatouages représentant la croix gammée et l'un des soldats se présentant comme « national socialiste ». Selon The Daily Beast, le groupe compte parmi ses membres des « néonazis, suprémacistes blancs et antisémites revendiqués », et « les nombreux tatouages de croix gammées de différents membres, ainsi que leur tendance à se rendre au combat avec des croix gammées ou insignes SS dessinés sur leurs casques, rendent difficile pour les autres membres du groupe de se dédire de façon crédible d'une quelconque affiliation néonazie ».

Lev Golinkin écrit dans The Nation que « l'Ukraine post-Euromaïdan est la seule nation au monde à comporter une formation néonazie dans ses forces armées ». Michael Colborne de Foreign Policy qualifie le régiment de « dangereux mouvement extrémiste néonazi-friendly » avec « des ambitions mondiales ». Il relève des proximités idéologiques et symboliques avec l'auteur des attentats de Christchurch ayant ciblé une mosquée en 2019, et note que le régiment a courtisé des extrémistes de droite américains à des fins de recrutement.

Un porte-parole de l'unité a déclaré que « seulement 10 à 20 % » des recrues étaient néonazies. Un commandant relègue cette idéologie à des jeunes égarés. Des membres de l'unité affirment que la Wolfsangel inversée, plutôt qu'un symbole du nazisme, représente les mots de l'expression « nation unie » ou « idée nationale », en ukrainien Ідея Nації (Ideya Natsii).

Le politologue britannique Richard Sakwa écrit que le fondateur du régiment Azov Andriy Biletsky, par ailleurs leader de l'Assemblée sociale-nationale, a notamment évoqué une « mission historique » visant à guider les « races blanches du monde dans une dernière croisade pour leur survie […] une croisade contre les Untermensch menés par les Sémites ». Il relie cette idéologie au nationalisme intégral des années 1920 et 1930. Le polititologue Ivan Katchanovski compare quant à lui l'idéologie du groupe à celle des Patriotes d'Ukraine, déclarant « la SNA/PU défend une idéologie néonazie ainsi que l'ultranationalisme et le racisme. Cela s'applique également […] aux membres du bataillon Azov et à de nombreux ultras de football et aux autres qui servent cette formation ».

En juin 2015, le ministre de la Défense nationale du Canada déclare que les forces armées canadiennes n'offriraient aucun entraînement ni soutien au bataillon Azov. En 2018, la Chambre des représentants des États-Unis adopte à son tour des amendements interdisant la formation de membres du régiment par des militaires américains, justifiés par les connexions néonazies du groupe. Des amendements similaires avaient déjà été adoptés entre 2014 et 2017 mais ils avaient été discrètement retirés à cause de pressions du Pentagone. Ces retraits avaient suscité des protestations. Le centre Simon-Wiesenthal avait notamment déclaré que la levée de l'interdiction alimentait le danger de négation de la Shoah en Ukraine.

En février 2022, lors de l'offensive russe dans le Donbass, ils diffusent largement des vidéos à caractères offensants, pro-nazis sur leurs différents canaux de la messagerie chiffrée Telegram.

Accusations d'antisémitisme

En 2018, une pétition réunit près de 40 militants israéliens pour les droits de l'Homme pour réclamer la fin des ventes d'armes à l'Ukraine. Les signataires affirment que le gouvernement d'Israël vend des armes automatiques militaires Tavor et Negev, en conscience du fait qu'elles sont susceptibles de tomber aux mains de la milice Azov.

Malgré les accusations selon lesquelles le groupe est antisémite, certains membres de la communauté juive d'Ukraine soutiennent et servent dans le bataillon Azov. L'un de ses membres les plus éminents est Nathan Khazin, chef des « sotnia juives » lors des manifestations d'Euromaïdan en 2013-2014 à Kiev.

Emblèmes

L'emblème du bataillon Azov reprend les couleurs bleue et jaune de l'Ukraine, ainsi que le trident (ou faucon stylisé) du blason de l'Ukraine. Il reprend cependant aussi un certain nombre de symboles d'inspiration nazie :

Wolfsangel inversée

Une Wolfsangel inversée, ancien logo du parti néo-nazi Svoboda puis par la suite : du groupe paramilitaire ultranationaliste Patriotes d'Ukraine après sa rupture avec le parti, ainsi que de l'assemblée sociale-nationale (la majeure partie de la première génération de combattants d'Azov, ainsi que son commandement proviennent de ces deux entités). La Wolfsangel fut un symbole utilisé au début par le parti nazi et fut utilisée par plusieurs unités SS au cours de la Seconde Guerre mondiale, notamment la 2e division SS Das Reich, réputée tout autant pour ses faits d'armes que pour ses nombreuses exactions commises durant le conflit. Pour cette raison, elle est interdite en Allemagne avec ce contexte idéologique.

Soleil noir

En fond, un Soleil noir de couleur inversée, également employé comme symbole par les mysticistes nazis.

Autres symboles nazis

En , une équipe de la télévision norvégienne de la chaîne TV2 a filmé, pendant un reportage sur l'unité, des miliciens du bataillon Azov portant des casques frappés du symbole SS et de la croix gammée. 

Source

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