Alors que la tension internationale atteint des sommets difficilement dépassés lors de la Guerre froide - officielle, la guerre intérieure covidienne continue à battre son plein : des régions qui finissent par alléger les régimes de QR Code, à Saint-Pétersbourg qui se vautre dans un blocus globaliste, l'on voit même apparaître l'idée d'un Convoi de la liberté russe.
Le tout dernièrement dominé par un Président mettant à distance sanitaro-politique ridicule de ses ministres. Les conflits intérieurs ne doivent jamais être négligés pour comprendre la position d'un pays à l'international, car l'on ne peut pas à la fois faire révérence aux cultes de la globalisation et réellement défendre l'intérêt national - il faut faire un choix entre les deux. Revenons sur les dernières poussées politico-covidiennes en Russie.La situation autour du Covid en Russie est toujours très diversifiée d'une région à l'autre et le refus par les députés d'adopter une législation fédérale concernant les QR Codes n'y a rien changé, le signal envoyé par le centre fédéral restant pro-covidien. Toutes les régions, à des degrés divers, pratiquent la vaccination obligatoire et imposent les QR Codes, sans base légale. Et l'on voit des courants contradictoires se développer.
D'un côté, récemment, 14 régions décident d'alléger le régime covidien des QR Codes et nombre de régions adoptent diverses mesures d'allègement des restrictions sociales. Les régions de Vladimir, de Belgorod et de Sverdlovsk ne contrôlent plus les QR Codes dans les restaurants et lieux de services (sans pour autant les annuler) ; les régions de Karatchaevo-Tcherkessie, de Stavropol et de Tioumen n'exigent plus de QR Codes pour accéder aux cafés, aux centres commerciaux et aux cinémas ; dans la région de Kostroma, les QR Codes dans les centres commerciaux ne sont nécessaires que le week-end désormais ; mi-janvier, la région de Kourgan, puis celle de Kaliningrad, ont finalement laissé un accès libre aux grands centres commerciaux et à la restauration ; la région de Kemerovo a totalement annulé les QR Codes. Sebastopole et la région d'Orel suspendent les QR Codes jusqu'au 28 février et la région de Kalouga reporte leur mise en oeuvre sine die.
D'autres mesures ont enfin été allégées dans certaines régions. Par exemple, à partir du 14 février, les écoliers ont quand même pu revenir à l'école dans les régions de Perm, de Iakoutie et Toula. La région de Carélie a pensé un instant instaurer des QR Codes pour permettre aux parents d'entrer dans les établissements d'enseignement, mais finalement, dans un sursaut de conscience sociale, y ont renoncé.
Mais l'on trouve également d'autres tendances notamment à Saint-Pétersbourg, qui ne cesse de prolonger son régime de blocus globaliste : QR Codes partout pour tous les adultes, les mineurs ne peuvent aller nulle part (n'ayant pas de QR Code) et sont mis à distance, l'école étant suspendue, sans oublier la fermeture des établissements de 23h à 6h du matin et l'interdiction des événements de masse. Pour illustrer, disons qu'une famille qui veut aller manger un gâteau l'après-midi sur Nevski laissera les gosses à la maison ... ou sur le trottoir.
Ces tendances délétères sont renforcées par les signaux assez funestes venant du centre fédéral, avec notamment cette mise à distance ubuesque des ministres face au Président, comme l'explique Peskov, le porte-parole du Kremlin, en raison de la situation épidémiologique. Macron peut donc se rassurer, cela n'avait finalement rien d'un message géopolitique. C'est un choix idéologique intérieur.
Dans ce contexte, le mécontentement ne peut qu'augmenter, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les chauffeurs de poids lourds longue distance se réveillent et s'organisent pour lancer le Convoi de la liberté en Russie. Leurs revendications sont multiples et dépassent le cadre strictement covidien, car en plus de la fin des QR Codes, de la vaccination obligatoire, de l'école à distance, l'on trouve également l'abolition du vote électronique, l'élection de tous les gouverneurs et de tous les maires ou la revendication classique des "libéraux pro-occidentaux" russes, à savoir la fameuse élection des juges. Pour reprendre les déclarations de l'un des organisateurs, "Bref, on veut qu'il y ait de l'ordre dans le pays!". Ce genre de mouvement prend immédiatement en Russie un tour très politique et souligne la montée d'une défiance.
L'expérience occidentale en la matière est révélatrice et si ce n'est (manifestement) par conviction, au moins par instinct de survie, le Kremlin devrait réfléchir avant d'ouvrir un front intérieur, quand le front extérieur se réchauffe dangereusement.
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