01 février 2022

Freedom Convoy

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Un nouveau front s’est donc ouvert, une nouvelle crise dans la grande Structure Crisique qu’est la Grande Crise, et ce font se nomme ‘Freedom Convoy’. Les routiers canadiens désormais rassemblés à Ottawa sont là pour obtenir gain de cause, dans la levée de l’ordonnance les obligeant à être vacciné pour franchir la frontière entre le Canada et les USA.

Aussitôt formé, le ‘Freedom Convoy’ a acquis sa véritable essence, qui est effectivement d’être un événement politique, et une crise naturellement. ‘Freedom Convoy’ n’est pas n’importe quoi, non seulement en raison de l’ampleur et de l’originalité du mouvement, mais aussi en raison de la spécificité canadienne, baptisé premier pays ‘Wokestan’. Face au ‘Freedom Convoy’, il y a certes un Système avec tous ses relais, mais il y a surtout un homme (un jeune homme), stéréotype, plus encore que Macron, de notre futur chaotique et simulacre. Trudeau a quitté Ottawa lorsque le ‘Freedom Convoy’ est arrivé, parce que déclaré “cas-contact”. Cruels, ils l’ont baptisé ‘Coward19, mais on annonce depuis qu’il est positif au Covid. L’époque ménage d’étranges coïncidences.

31 janvier 2022 – Avec une extrême rapidité du fait de la puissance de l’événement d’une part, de la communication d’autre part, et de l’évidence de la corrélation entre les deux, le dossier ‘Freedom Convoy’ est déjà extrêmement lourd et l’objet de controverses très vives. Certains essaient d’en donner une image objective, – bonne chance à eux. Dans tous les cas, la manigance russe comme cause profonde du désordre avec “la main de Poutine”, – un “tube, un incontournable standard du genre, – était au rendez-vous, comme on l’observait samedi et n’a faiut que s’amplifier :

« Je n’exagère pas et je ne plaisante pas. Je suis en train de regarder ‘Power and Politics’ de CBC et ils sont en train de spéculer autour de l’idée  que #TruckersForFreedom2022 et #FreedomConvoyCanada sont une opération des Russes. Hahahahahahahaha. » (Un tweeteur pas-anonyme : Daniel Bordman.)

Il est incontestable que cette crise est un “beau gros morceau”, parce que d’ampleur nationale, concernant des mastodontes qui ne passent pas inaperçus, à propos d’une autre crise qui les concerne eux-mêmes mais qui concerne également toute la population nationale et la situation internationale, qui touche directement les populations, etc. Quant à l’ampleur et à la popularité de la chose, nous allons prendre la source la moins crédible selon le “camp du Bien” et absolument détesté par le même, donc raisonnablement acceptable, et selon nous d’excellent soutien [voir l’avis de Slavoj Žižek] pour la réflexion et d’une loyauté qui nous satisfait. (...Jusqu’au paradoxe de la non-information dans la prudence, – lorsque sont citées deux sources donnant au cours de la semaine dernière « quelques centaines de camions » et autour de 50 000 sur les routes canadiennes , et le chiffre exact présenté comme se trouvant peut-être « quelque part entre les deux », – ou peut-être au-dessus après tout ?) :

« Y a-t-il vraiment des milliers de camions sur la route ? Dans leur communiqué de mercredi, les organisateurs ont déclaré que “bien que notre convoi initial [ait été] estimé à 1 600 camions, ce nombre a considérablement augmenté pour atteindre 36 000 camions en quelques jours seulement. On estime maintenant que le nombre de camions lourds se dirigeant vers Ottawa est plus proche de 50 000”. Toutefois, les médias nationaux et les organismes chargés de l'application de la loi ont fait état d’un nombre de camions allant de quelques centaines à quelques milliers au cours de la semaine écoulée. Certains calculs ont également tenu compte des voitures et des VLT qui se sont apparemment accrochés au convoi. Le chiffre réel se situe probablement quelque part entre les deux, l'Alliance canadienne du camionnage ayant estimé que le vaccin obligatoire toucherait quelque 16 000 conducteurs depuis qu'elle a affirmé qu'entre 85 et 90 % des 120 000 camionneurs transfrontaliers du pays ont été vaccinés.

» Les camionneurs bénéficient-ils d'un soutien populaire ? Au cours de la semaine écoulée, des vidéos sur les plateformes de médias sociaux et des images d'actualité ont montré des camions et d'autres véhicules roulant à vive allure sur les autoroutes et dans les rues des villes, encouragés par des foules de personnes rassemblées sur le bord des routes et sur les viaducs. D'importants groupes de personnes ont également brandi des drapeaux canadiens et des pancartes visant à la fois Trudeau et ses politiques. Les organisateurs ont affirmé “avoir le soutien de millions de Canadiens à travers le pays”.  Bien que les autorités n’aient pas publié de chiffres sur le nombre de personnes arrivées à Ottawa, des sources policières locales ont déclaré aux médias que les foules dans le centre-ville de la capitale et sur la colline du Parlement étaient similaires à celles observées lors des grands rassemblements des grands jours fériés, –  généralement des dizaines de milliers de personnes. Les médias canadiens ont également fait état de foules se rassemblant pour des rassemblements locaux organisés à divers endroits en soutien au convoi de la liberté. Un autre indicateur de la popularité du mouvement est la campagne GoFundMe, qui a permis de recueillir 8,6 millions de dollars canadiens (6,7 millions de dollars américains) auprès de plus de 108 000 personnes au cours de la semaine écoulée. »

Les tribulations de ‘WSWS.org

Les marques de l’importance de la chose, outre celles de l’évidence que nous avons mentionnées, sont nombreuses. Il y a d’abord l’attitude pleine d’originalité et d’audace d’un premier ministre et Grand Influenceur du Canada-Wokestan, le fringant Justin. Robert Bridge signale, citant un confrère, qu’il (Justin) a découvert à lui tout seul un nouveau variant de “Coward19”, – traduction laissée à l’imagination de chacun, – et qui plus est bien malchanceux puisqu’il est officiellement et bien à propos passé de “cas contact” à “Covid positrif” :

« A propos de Trudeau, le chef du Parti travailliste, âgé de 50 ans, on a annoncé cette semaine qu’il avait été “exposé au Covid-19” et qu'il allait donc s'isoler chez lui pendant cinq jours. L’annonce a déclenché une petite émeute sur les médias sociaux, beaucoup suggérant que le leader canadien avait utilisé l'excuse du Covid pour espérer éviter les camionneurs.

» Keean Bexte, un journaliste de “Counter Signal”, a suggéré dans un tweet qu'un nouveau variant de “Coward-19” avait été détecté.

» “C’est, peut-être, le plus grand acte de lâcheté de la part d'un PM canadien en exercice dans l'histoire de cette nation”, a écrit Bexte dans un article accompagnant le message. “Lorsque les Canadiens prennent enfin position pour demander des mesures concrètes, Trudeau se contente de les écarter, leur faisant pratiquement un doigt d'honneur par le biais d'un seul tweet, en le terminant par ‘s'il vous plaît, faites-vous vacciner’ pour remuer le couteau dans la plaie qu'il a ouverte”. »

Pour donner une idée de la réaction qui s’est immédiatement développée dans les structures du Système, on prendra un exemple simple mais justement significatif en raison de cette simplicité qui suit les rails où circule le grand train du “camp du Bien”. Il s’agit d’un site lui-même empreint de simplicité, mais aisément identifiable à partir de l’importante organisation dont il se réclame : la JTA, ou ‘Jewish Telegraphic Agency’. Pour avoir une idée de l’orientation de la publication, on mentionnera cet ‘élément d’enquête’ d’un article du 30 janvier 2022, de reprise d’une page de publicité dans le New York ‘Times’, de la fondation Elie Wiesel, avec un appel signé par Bernard-Henri Levy, Nathan Charantski et le fils d’Eli Wiesel, Elisha Wiesel, pour un boycott des JO de Chine, pour la cause des Ouighours. La conclusion est claire : une orientation globaliste parfaitement conforme aux normes du Système.

L’article en question, du 30 janvier 2022, sur le ‘Freedom Convoy’, porte comme titre : « Des croix gammées montrées lors des manifestations du ‘convoi de la liberté’ canadien contre les obligations de vaccination ». Dès le premier paragraphe, le dossier s’épaissit encore plus et renforce l’idée d’une manifestation clairement orientée vers les plus noirs desseins :

« Des croix gammées et d'autres symboles de haine ont été exposés lors des manifestations du “convoi de la liberté” canadien contre les obligations de vaccination à Ottawa, samedi, qui ont incité le Premier ministre Justin Trudeau à se réfugier dans un lieu secret pour des raisons de sécurité. »

Lorsque nous entrons dans le détail, nous apprenons :
1) que « Parmi les symboles affichés lors des manifestations figuraient des croix gammées et, dans au moins un cas, le drapeau confédéré. » ;
2) effectivement, l’article est accompagné d’une photo montrant une personne avec un drapeau confédéré sur lequel est imprimé le dessin d’un gros camion sans que soit précisé de quelle unité de l’armée confédérée, factieuse & fasciste il est question.
3) Pour ce qui est des croix gammées dessinées en nombre sur un drapeau canadien, tous les détails nous sont donnés dans cet extrait, qui nous signale également les éléments de ‘hate speech’ qu’on jugera particulièrement condamnable. L’enquête est minutieuse, et le tweet auquel elle renvoie dans ce cas fait l’objet de l’occurrence « une erreur s’est produite », – indication qu’une censure contre la manifestation est activée, touchant par erreur ceux qui veulent dénoncer cette manifestation, – rien n’est si simple qu’on ne dit.

« Un membre du parlement du parti conservateur, Michael Cooper, a assisté aux manifestations pour montrer son soutien. Alors qu'il était interviewé par la chaîne d'information canadienne CBC, un manifestant portant un drapeau canadien couvert de croix gammées a marché derrière lui.

» Cooper a ensuite publié une déclaration disant qu’il ne savait pas que le symbole était derrière lui et que s’il l'avait su, il l’aurait condamné.

» “Il ou elle ne représente pas les milliers de manifestants pacifiques qui ont brandi des drapeaux canadiens et agi de manière responsable. Je suis à leurs côtés et je continuerai à me battre avec eux”, a-t-il écrit dans une déclaration publiée sur Twitter.

» Les journalistes qui ont couvert les manifestations ont déclaré avoir eux-mêmes été victimes de discours haineux et de violence. Un journaliste de la CBC s’est rappelé avoir été traité de “traître au sang d'esclave” après avoir demandé une interview avec les organisateurs de la manifestation. »

Il s’agit là, sans doute, de la justification de la prémonition qu’a montré ‘WSWS.org’ dans son article du 28 janvier 2022, le seul que le site trotskiste ait consacré au ‘Freedom Convoy’ malgré l’attention extrême qu’il porte à toutes les luttes sociales sur le continent nord-américain. Dans ce cas, le “convoi” est expédié entre “extrême-droite”, manifestation “relativement petite”, “camionneurs-propriétaires”, et le bombardement d’articles de la “presse Corporate” (ce que nous nommons presseSystème) implicitement et assez curieusement jugée hyper-favorable au ‘Freedom Convoy’ :

« Tous ceux qui ont suivi les publications de [la presseSystème] canadienne ces derniers jours ont été bombardés de reportages sur une manifestation relativement modeste initiée et dirigée par des camionneurs propriétaires d’extrême droite contre un mandat de vaccination imposé par le gouvernement fédéral. »

Ces divers exemples de la micro-activité de la constante falsification-simulacre montrent l’imbroglio où se trouvent les organismes-Système et ceux qui s’en disent les adversaires au nom d’une doctrine parente pour expédier ad patres le ‘Freedom Convoy’. Le cas de ‘WSWS.org’ est sans doute le plus fascinant sur le terme, parce que l’organisation trotskiste a choisi d’appuyer à fond la lutte extrême et extrémiste contre le Covid, — confinements, vaccination, arrêts de travail, etc., – pour privilégier le sort des travailleurs qui sont rendus fous par ces mesures voulues par les dirigeants des directionsSystème.

Les gens de ‘WSWS.org’ se retrouvent donc, les malheureux, au côté des directions et des grandes entités capitalistes, de Wall Street aux GAFAM, à la recherche, comme le font leurs zélés serviteurs, des croix gammée dessinées sur un drapeau canadien et des drapeaux confédérés illustrés d’un gros bahut qu’auraient sans doute apprécié les généraux Lee et Stonewall Jackson avant d’en arriver à la bataille de Gettysburg. Tout cela, ce micro-micro-travail de manipulation et de simulacre, d’enquête de bonne fréquentation, de dénonciations fielleuses, de gloussements haineux comme seule la vertu sais faire naître, se fait notamment sous le slogan actuel du site trotskiste : « Ending the Pandemic Means Fighting for Socialism ». Ce drôle de slogan place ‘WSWS.org’ tout juste dans le sillage, avec léger tirage à gauche, d’un Véran ou d’un Castex, les Dupond-Dupont du Manu de la ‘Start-Up Covid’. On n’est, dans ces temps-devenus-fous, jamais en retard d’un avatar lissant sa médiocrité et sa vulgarité, lorsqu’il s’agit de modeler la réalité aux couleurs triomphantes de la modernité tardive, du progressisme-sociétal, du wokenisme, du Système.

Il est temps de lire Glenn Greenwald.

La “dissidence” n’existe pas

Comme commentaire général de cet activisme qui s’est déclenché dès que la crise du ‘Freedom Convoy’ est devenue trop visible pour être ignorée, avec une singulière rapidité et un automatisme pavlovien (qui donne l’impression de la coordination alors qu’il n’est question que de robotisation), on lira ce propos de Glenn Greenwald. Il s’agit d’une introduction à une longue analyse que Greenwald consacre à une autre affaire de censure et de “désinformation”, de manipulation et de simulacre venus du Système. Peu importe la crise et les circonstances de la crise, la méthode est toujours la même ; la bataille du ‘Freedom Convoy’ est engagée, non seulement sur les pavés d’Ottawa et le bitume gelé des routes canadiennes, mais dans les esprits, les écrits, les paroles où s’affrontent le Système contre ses “dissidents”.

(Dans le texte de Greenwald, où l’on trouve dans sa version originale de nombreux liens que nous n’avons pas repris, le terme “libéraux” que les soldats du Système s’attribuent est modéré comme il importe. Nous précisons bien entendu qu’il signifie “progressistes” et “wokenistes”, c’est-à-dire les alliés idéologiques privilégiés du Système, la gauche pseudo-anticapitaliste dans tout son ravissement d’elle-même. C’est elle qui s’est levée d’une seule voix, qui est celle du Bien, du micro-détail “de haine” à la Grande-Vertu révolutionnaire, face à la “dissidence” « qui n’existe pas ».)

« Les libéraux américains sont obsédés par la recherche de moyens de faire taire et de censurer leurs adversaires. Chaque semaine, si ce n'est chaque jour, ils ont de nouvelles cibles qu'ils veulent voir dé-platformées, interdites, réduites au silence et empêchées de toute autre manière de parler ou d'être entendues (par “libéraux”, j'entends le terme d’auto-description utilisé par l'aile dominante du parti démocrate [et, pour nous, ‘progressistes’ et ‘wokenistes’]).

» Pendant des années, leur tactique de censure préférée a consisté à élargir et à déformer le concept de “discours de haine” pour y inclure “les opinions qui nous mettent mal à l'aise”, puis à exiger que ces opinions “haineuses” soient interdites sur cette base. Pour cette raison, il est désormais courant d’entendre les démocrates affirmer, à tort, que la garantie de liberté d'expression du premier amendement ne protège pas les “discours de haine”. Leur culture politique les a longtemps confirmés dans la conviction qu'ils peuvent aisément faire taire les opinions qu'ils placent arbitrairement dans cette catégorie sans se rendre coupables de censure.

» L’analphabétisme constitutionnel mis à part, le cadre du “discours de haine” pour justifier la censure est maintenant insuffisant parce que les libéraux sont désireux de faire taire un éventail beaucoup plus large de voix que celles qu'ils peuvent accuser de manière crédible d'être haineuses. C'est pourquoi le cadre de censure le plus récent, et désormais le plus populaire, consiste à affirmer que leurs cibles sont coupables de diffuser des “informations erronées” ou des “désinformations”. Ces termes, à dessein, n'ont pas de signification claire ou concise. Comme le terme “terrorisme”, c'est leur élasticité qui les rend si utiles.

» Lorsque les médias préférés des libéraux, de CNN et NBC au New York Times et The Atlantic, passent quatre ans à diffuser une histoire de Russie fabriquée après l'autre, – du piratage par le Kremlin du système de chauffage du Vermont et du chantage sexuel de Poutine sur Trump aux primes sur les têtes des soldats américains en Afghanistan, l'archive des e-mails de Biden étant de la “désinformation russe”, et une arme mystérieuse magique qui blesse les cerveaux américains avec des bruits de grillons, – rien de tout cela n'est de la “désinformation” qui nécessite un bannissement. Pas plus que les fausses affirmations selon lesquelles l’origine du COVID s'est avérée être zoonotique plutôt qu’une fuite de laboratoire, l’affirmation largement exagérée selon laquelle les vaccins empêchent la transmission du COVID, ou le fait que Julian Assange a volé des documents confidentiels et causé des morts. Les médias [de la presseSystème] chéris par les libéraux sont libres de répandre des faussetés graves sans être jugés coupables de désinformation et, de ce fait, ils le font régulièrement.

» Ce terme de “désinformation” est réservé à ceux qui remettent en question les croyances libérales, pas à ceux qui se consacrent à les affirmer. Telle est la véritable définition fonctionnelle de la “désinformation” et de sa petite cousine, la “mésinformation”. Il n'est pas possible d'être en désaccord avec les libéraux ou de voir le monde différemment de ce qu'ils voient. Les deux seuls choix possibles sont la soumission irréfléchie à leur dogme ou le fait d’agir comme un agent de “désinformation”. La dissidence n'existe pas pour eux ; toute déviation de leur vision du monde est intrinsèquement dangereuse, – au point qu'elle ne peut être entendue. »

“Nous sommes tous des Canadiens”

Effectivement, si « La dissidence n'existe pas pour eux » elle existe pour les routiers canadiens. Le point remarquable du ‘Freedom Convoy’ est la surprise qu’il soit là, qu’il se soit développé et qu’il existe. Certes, le phénomène est puissamment aidé par une étonnante bêtise, d’une certaine façon métahistorique, que semble répéter sans arrêt le Système en prenant des décisions ou en imposant des contraintes qui ne peuvent qu’enclencher une mécanique de cette « dissidence [qui] n’existe pas pour [lui] ». Il y a une sorte de phénomène, comme une révolution dans sa figure spatiale, qui revient elliptiquement à son point de départ qui est la sottise d’avant, « retour à la connerie précédente » comme dit on ne sait plus qui, dans une série à peine fictive sur grande administration multinationale et globaliste...

C’est effectivement l’impression qu’on est conduit à éprouver lorsqu’on écoute par exemple l’ancien ministre des affaires étrangères et de l’Industrie Maxime Bernier, chef du Parti Populaire Canadien et non-vacciné, interlocuteur et ami de Rachel Marsden sur ‘Le chaos du monde. Le détail que nous fait Bernier de la situation au Canada, débouchant sur l’actuel ‘Freedom Convoy’, a de quoi à la fois nous accabler et nous faire jubiler : tant que ce monstre surpuissant qu’est le Système continuera à pousser sa propre surpuissance, il alimentera sa bêtise pour accéder à son autodestruction... Cela se voit, même dans ceci que nous sommes en train de parler d’une pandémie, d’une situation sanitaire, d’un vaccin, etc., qui sont choses finalement apolitiques et d’un commun intérêt public, et que cela débouche sur une mise à nu, sur un “Le roi est nu” concernant nos libertés tant vantées chaque jour, tant encensées, tant estimées par eux, sur une crise politique qui nous ramène illico presto à la Grande Crise...

Bref, ils n’apprendront jamais, et écoutez Bernier vous expliquer le comment et le pourquoi :

« Dans les grandes surfaces comme Wal-Mart où il y a une section pharmacie, une personne non vaccinée sans passeport vaccinal doit aller dans une file spéciale. Un employé doit venir et lui demander pourquoi il veut aller chez Wal-Mart. La personne a seulement le droit d’aller dans la section pharmacie et on va l’escorter...

» Au tout début de la pandémie, les camionneurs étaient des travailleurs dits essentiels. On avait fermé les frontières entre le Canada et les États-Unis dès le début de la pandémie, mais les camionneurs pouvaient passer et ils n’étaient pas vaccinés. Maintenant que l’on a un variant beaucoup moins dangereux, on dit à ces chauffeurs routiers qu’ils sont un danger public pour la population s’ils ne sont pas vaccinés. Pourtant ils sont seuls dans leur camion et ils ne rencontrent pas la population...

"Ces derniers mois, on a divisé la population entre les bons Canadiens (ceux qui sont vaccinés) et les mauvais (ceux qui ont décidé de garder leur libre choix de ne pas se faire vacciner). On a discrédité ces gens-là. Maintenant, on sent que le discours politique commence à changer un peu car la tendance dans les sondages change...

» Les sondages démontrent que la population en a marre. Les camionneurs vaccinés sont solidaires des camionneurs non vaccinés. Trudeau essaie de jouer avec les chiffres et de dire que c’est un mouvement de dissidents non responsables, mais ce n’est pas du tout la réalité et je pense qu’il va s’apercevoir de cela ce week-end à Ottawa. »

Pour le reste, faisons confiance au temps qui va puisque, dans les temps-devenus-fous, il ne peut aller que « d’une connerie l’autre », comme dit encore le même personnage déjà cité. Un nouveau front s’est ouvert, dans l’immense Canada, deuxième pays au monde par la superficie, dirigée par un PM charmant déguisé en enfant pour nous faire comprendre qu’il s’agit de ce pays “dont le prince est un enfant”, le premier Wokestan du monde. Laissons la plume à l’une ou l’autre émotion ; celle de T. LaDuke, de ‘RedState.com’, sous le titre « Nous devrions tous nous déclarer Canadiens d'honneur et les remercier. »

« “La liberté est une chose fragile et elle n'est jamais à plus d'une génération de son extinction”... [...]

» La citation ci-dessus du gouverneur [de la Californie] de l’époque [1967], Ronald Reagan, est une phrase que beaucoup d'entre nous, Américains, répètent parfois pour essayer de nous rappeler que la liberté que la génération précédente nous a léguée vaut vraiment la peine d'être préservée. Nous lisons les mots mais n'en saisissons pas toujours la véritable signification parce que nous sommes devenus un peu gros et paresseux en nous régalant du buffet de la liberté dans lequel nous sommes nés mais que nous n'avons peut-être pas vraiment gagné.

» Hier, le Canada nous a montré comment commencer à la mériter et, mon Dieu, c'était une merveille à regarder. En tant qu'Américain, je ne pensais pas me retrouver un jour dans une position où je ferais l'éloge d'un autre pays sur la façon de faire le "truc de la liberté". Pourtant, je suis là, et je suis incroyablement reconnaissant à nos cousins canadiens pour la leçon qu'ils nous ont donnée.

» Si vous attachez de l'importance à votre liberté et si vous croyez qu'il ne reste qu'une génération avant qu'elle ne vous soit retirée, comme Reagan l'a si éloquemment mis en garde, alors aujourd'hui vous êtes aux côtés du Canada et de ses patriotes qui aiment leur pays mais ne soutiennent pas les politiques de son gouvernement.

» Aujourd'hui, cela fait de nous tous des Canadiens.

» Aujourd'hui, “nous sommes tous des Canadiens”. »

Le « nous sommes tous des Canadiens » est une adaptation de la phrase de l’auteur LaDuke, – en français dans son texte mais réminiscence fautive du « Nous sommes tous des Américains » fameux d’un de nos grands humanistes médiatiques, éditions du 12 septembre 2001. C’est ce qu’on appelle un “renvoi d’ascenseur”.

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