Éric
Dupond-Moretti, lorsqu’il exerçait comme avocat, s’est offert une
Maserati à 95.000 euros avec 100.000 euros venant d’une société aux
Seychelles pour laquelle il n’a jamais travaillé, révèle Mediapart. La
somme a été payée en partie en espèces. M.Dupond-Moretti "a acheté sa
voiture légalement", assure le cabinet de l’actuel ministre.
Les faits, qui se sont retrouvés au cœur d’une instruction judiciaire pour escroquerie, remontent à 2013, époque où l’actuel ministre de la Justice était avocat, rapporte Mediapart le 7 février.
Selon
des documents obtenus par le site d’information, en janvier 2013 le
cabinet d’Éric Dupond-Moretti avait reçu sur son compte professionnel
une somme de 100.000 euros provenant de la société Exelyum domiciliée
aux Seychelles, l’un des plus redoutables paradis fiscaux de la planète,
et dirigée par un certain Jean-Pierre Nitkowski.
Mais ni Nitkowski, ni Exelyum n’ont jamais figurés parmi les clients de M.Dupond-Moretti et de son cabinet.
Un
juge d’instruction lyonnais est tombé sur cet étrange virement dans le
cadre de l’enquête sur une vaste escroquerie internationale impliquant
la société en question et Jean-Pierre Nitkowski. Ce dernier est suspecté
d’avoir monté une combine boursière conduisant à un préjudice de plus
de 20 millions d’euros pour des centaines de victimes.
Le bolide payé en partie en liquide
Les 100.000 euros reçus par le cabinet de M.Dupond-Moretti ont été transférés sur le compte personnel de l’avocat, puis sur un autre compte personnel ouvert pour l’occasion, note Mediapart.
Début
mars 2013, le célèbre avocat s’est offert une Maserati Grancabrio noire
pour 95.158 euros. Selon les documents consultés par Mediapart, 75.000
euros ont été virés au bénéfice d’un garage à Monaco et 20.158 euros ont
été versés en espèces par deux dépôts de 7.000 euros et un dernier de
6.158.
La voiture achetée et revendue légalement
Interrogé
par Mediapart à propos du financement de la Maserati en liquide, le
cabinet du ministre de la Justice a avancé qu’"Éric Dupond-Moretti a
acheté sa voiture légalement, l’a utilisée et la revendue légalement".
En
ce qui concerne l’affaire d’escroquerie contre la société Exelyum,
l’entourage du ministre a signalé qu’"un juge d’instruction, spécialisé
en matière financière, qui disposait de tous les éléments, a procédé à
des investigations sans juger pour autant nécessaire d’entendre Éric
Dupond-Moretti".
Surnommé
Acquittator pour sa fulgurante carrière pendant laquelle il a obtenu
145 acquittements, le ministre a été mis en examen pour "prise illégale
d’intérêts" en juillet dernier.
Il est soupçonné d’avoir profité
de sa fonction au sein du gouvernement afin de régler ses comptes avec
des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était
avocat, ce qu’il réfute.
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