Vous vous souvenez, depuis deux ans, de ces modélisations qui sortent de temps en temps, excessives, sortant 8 jours avant des mesures de plus en plus incohérentes ? Chaque fois on se disait que c’était surprenant, manifestement exagéré et faites pour justifier une mesure à venir. Et puis après, en bon Français, on oublie. Jusqu’à la suivante.
Le Docteur Alice Desbiolles nous a expliqué (billet précédent), qu’» en matière de modélisation, l’erreur est la règle ».On s’en doutait, mais maintenant on en a la preuve : la mémoire des chiffres. Les courbes de l’étude qu’elle cite, sont impressionnantes, très parlantes.
PREMIER CONFINEMENT
Face à la première vague qui a affolé bien du monde, sauf les médecins qui traitaient déjà avec succès depuis quelques mois et sans se poser de question, il a été évoqué la possibilité de confinement. L’impérial Collège de Londres a alors fait des modélisations avec et sans confinement, modélisations qui ont poussé les pays européens à confiner, sauf un, la Suède. N’ayant pas confiné, il est donc intéressant de voir ce qui était prévu s’ils ne confinaient pas, et ce qui est arrivé n’ayant pas confiné. Les autres pays, dont la France, ont pris pour argent comptant ces modélisations, pour confiner.
Ces modélisations, ici dans Le Monde, prévoyaient 300 à 500 000 morts chez nous, et un besoin de 30 à 100 000 lits de réanimation. Nous avons confiné, et avec 27 000 morts, et 7 000 lits de réanimation occupés, nos autorités sont satisfaites, et réutiliseront ces modélisations à toutes les sauces pour les décisions futures.
Mais que s’est-il passé en Suède, qui n’en a pas tenu compte et n’a pas confiné ? Voici ce qui était prévu (90 000 décès), et ce qui est arrivé (en rouge, moins de 10 000 décès) : sans commentaire.
SECOND CONFINEMENT
Cette fois, c’est Pasteur qui s’y met, avec un scénario le 26 octobre si on ne reconfine pas. Confinement le 30 octobre 2020. Projections de Pasteur : le scénario du 26 est resté secret (certains journaux semblent l’avoir eu, comme Les Echos), voici celui réajusté du 30 octobre, tenant compte de l’impact du confinement. Macron avait annoncé que nous atteindrions 9 000 lits en réanimation, « quoi qu’on fasse ». Les modélisations donnaient jusqu’à 8 500 lits de réanimations occupés avec un R de 1,2 (Chaque courbe grise correspond à un R différent depuis 0,8 jusqu’à 1,2). Il n’y en a eu que la moitié d’occupés, malgré un R à 1,44. Selon les auteurs de l’étude, « seule la modélisation la plus pessimiste a été mise en avant par l’exécutif. Elle a aussi été présentée comme une certitude (quoi que nous fassions),alors qu’il ne s’agissait que d’un scénario parmi d’autres ».
DÉBUT 2021
Pasteur et l’Inserm remettent ça, avec des modélisations poussant à un troisième confinement. Voici les courbes de l’Inserm, données mi-janvier et mi-février, ce qui arriverait sans confinement, et ce qui est arrivé, sans confinement. Le Conseil Scientifique avait fait une demande officielle de confinement strict de 4 semaines à partir de début février. Bizarre, on retrouve Yazdanpanah du côté des modélisateurs (Inserm), et des décideurs.
SORTIE DE CONFINEMENT
Là encore, scénario Pasteur concernant les admissions journalières à l’hôpital, et la réalité.
PREMIÈRE VAGUE DELTA
Vague Delta et prévisions Pasteur du 26 juillet 2021 pour les lits de soins critiques. Ce travail a été fait pour une audition du Professeur Delfraissy et d’Olivier Véran devant le Sénat, dans le cadre du projet de loi élargissant le champ d’application du pass sanitaire. Audition lors de laquelle Delfraissy a dit que la variant delta était 60 fois plus contagieux, et Véran parlant de charge virale 1 000 fois supérieure. Chiffres qui ont laissé plus d’un sénateur perplexe. On peut supposer qu’il s’agissait de « modélisations personnelles scientifiques », et qu’ils n’avaient pas la même calculette.
ROYAUME-UNI
Au passage, retour à l’étranger, après la Suède, le Royaume-Uni. Mêmes modélisateurs pour la levée des restrictions, qui poseraient des problèmes qui n’ont pas eu lieu.
DÉCEMBRE 2021, SECONDE VAGUE DELTA
Alors « En la matière, l’erreur est la règle ? ». C’est ben vrai ça ! Et comme le dit Alice, « Persister dans une erreur n’en fait pas une vérité ». Vous verrez qu’ils continueront quand même.
DESSERT
Pour terminer, cerise sur le gâteau : nous avons appris que le pass vaccinal n’était pas fait pour empêcher la transmission et l’épidémie, ce que même l’exécutif reconnaît, mais pour : 1) sanctuariser les lieux où il était utilisé (inefficacité démontrée par Pasteur pour le pass sanitaire), et 2) augmenter les vaccinations.
En ce qui concerne ce dernier point, le bilan est fait sur cette courbe, celle des vaccinations journalières (moyenne 7 derniers jours), qui montre un échec total du pass vaccinal. Les sénateurs cherchaient à évaluer l’impact réel du pass vaccinal ? Point besoin de quelques heures d’auditions, qu’ils regardent cette courbe.
Finalement, ce pass vaccinal n’aura servi qu’à une chose : emmerder les français. Le Président avait dit qu’il souhaitait le faire, les représentants de la nation lui ont permis de le faire.
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