En guerre, la vérité est la première victime.
Gilbert Doctorow :
Hier, toute personne regardant Euronews sur un écran et la télévision d’État russe sur un autre aurait été perplexe devant la couverture totalement contradictoire des deux chaines concernant le sort d’un détachement armé de gardes-frontières ukrainiens basé sur une île du sud-est de l’Ukraine. Euronews a diffusé le discours du président Zelensky décernant le titre de Héros de l’Ukraine à titre posthume à l’ensemble du détachement, qui aurait résisté à l’attaque des forces russes et aurait été massacré. Pendant ce temps, les informations russes montraient ces mêmes gardes-frontières assis à des tables et signant des déclarations sous serment selon lesquelles ils déposaient volontairement leurs armes et attendaient d’être rapatriés dans leurs foyers et leurs familles.
Plus tôt dans la journée, j’ai fait cette capture d’écran sur le site du New York Times.
Dernières nouvelles : La Russie a bombardé Kiev toute la nuit mais l’Ukraine déclare toujours tenir la capitale. D’intenses combats de rue ont continué dimanche et les derniers rapports des services secrets indiquent que l’avance russe a été ralentie, pour l’instant. La priorité russe reste de capturer Kiev – Agrandir
En lisant la série d’articles placés sous ce titre du New York Times, je ne trouve pourtant aucune nouvelle d’un bombardement de Kiev ou d’une implication de l’armée russe dans les combats de rue dans la ville.
Le seul élément pertinent concernant Kiev est une frappe de missile russe sur le dépôt de carburant d’un aéroport militaire à la périphérie sud de la ville. Le grand feu et la fumée ont pu être vus depuis Kiev.
Comme la Russie n’annonce pas l’évolution de sa campagne, les médias « occidentaux » laissent entendre qu’elle est en train de perdre la guerre. Je ne vois aucune preuve que ce soit le cas et je pense que c’est loin de la réalité. L’absence de reportages fiables rend tout simplement impossible la cartographie de la ligne de front actuelle.
Voici trois autres articles que je peux également vous recommander. Ils traitent d’aspects stratégiques sérieux de la guerre et ne sont pas soumis à une écrasante propagande.
M.K. Bhadrakumar :
L’Inde ne devrait pas manquer les signes d’une guerre mondiale
La Russie n’est pas en guerre contre l’Ukraine, mais est prise dans une lutte existentielle pour éviter le sort de la Yougoslavie. …
Les États-Unis tendent un « piège à ours » à la Russie en utilisant les forces néo-nazies. Ils calculent que si les forces russes s’enlisaient, une porte s’ouvrirait pour une intervention de l’OTAN – 175 000 soldats de l’OTAN sont déjà positionnés aux frontières de la Russie avec une puissance de feu massive et des formations aériennes et navales entourant la Russie de toutes parts.
Une intervention de l’OTAN équivaudrait à une guerre entre les États-Unis et la Russie, c’est-à-dire à une guerre mondiale avec armes nucléaires. Jeudi, Poutine a explicitement demandé à Biden de faire marche arrière. Mais Biden a depuis indiqué que l’OTAN continuerait à envoyer des armes en Ukraine.
Patrick Armstrong :
Je suis surpris à la fois par l’ampleur et le type d’opération engagée. Alors que je m’attendais à une destruction à distance des unités nazies et que j’envisageais la possibilité d’une destruction à distance des moyens militaires ukrainiens, je ne m’attendais pas à voir des troupes sur le terrain, à part quelques Spetsnaz. L’opération est beaucoup, beaucoup plus importante que ce à quoi je m’attendais. Poutine & Co m’ont également surpris.
Si j’avais été à la maison, j’aurais lu le discours de Poutine plus tôt et compris plus vite. Ce dont il parle, c’est de ce que l’Union soviétique a essayé de faire à partir de 1933 : arrêter Hitler avant qu’il ne commence. Cette fois, la Russie est capable de le faire par elle-même. En d’autres termes, Poutine estime qu’il mène une attaque préventive pour éviter un autre juin 1941. C’est très sérieux et cela indique que les Russes vont continuer jusqu’à ce qu’ils sentent qu’ils peuvent s’arrêter en toute sécurité.
Scott Ritter :
L’invasion de l’Ukraine par la Russie mise en perspective
Le président russe Vladimir Poutine a fait l’objet d’une série de profils psychologiques infantiles qui ont banalisé les préoccupations nationales russes en les réduisant au simple caprice psychotique d’un individu perturbé. Les caricatures qui ont émergé de l’État russe et de ses dirigeants ont biaisé l’analyse des préoccupations souvent exprimées par la Russie au sujet de ce qu’elle considère comme sa sécurité nationale légitime.
L’Occident a ainsi été aveuglé par la réalité de ce qui se passait. Comme personne ne prenait la Russie au sérieux, personne ne pouvait imaginer une guerre terrestre à grande échelle en Europe. Tout le monde a donc été pris par surprise lorsqu’un tel conflit a éclaté.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
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