« Men having babies », ou le salon de la vente d’enfants organisée avec catalogues de mères porteuses en élevage, location d’utérus et trafic d’enfants… Cela se passe à Bruxelles. L’organisation y présente ses fournisseurs, ses cliniques spécialisées, ses études comparatives de coût, et ses mères porteuses.
A travers conférences et rencontres, elle met en relation ses clients européens potentiels avec les firmes américaines ou canadiennes « spécialisées dans la production de bébés sur commande ». Tout est prévu, « l’accompagnement psychologique, l’assistance juridique, la fourniture de gamètes (ovules, sperme), la formulation du contrat entre la mère porteuse et les commanditaires, etc. », pour un coût total allant de 95 000 $ à 160 000 $.Avec la promotion de cette GPA « résolument commerciale », l’enfant est « réduit à une marchandise qui s’achète et qui se vend ». La Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 stipule que « tout enfant a, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux », alors qu’ici la mère signe dès le début un contrat l’obligeant à abandonner l’enfant aux commanditaires. La Convention exige pourtant des Etats qu’ils prennent « toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce soit ».
La mère quant à elle, « réduite à un pur instrument biologique de procréation », est soumise à des « contraintes dégradantes » dignes de « techniques d’élevage ». Certes, elle a signé un contrat en début de grosses, « mais ce consentement est souvent dicté par des conditions économiques difficiles. Peut-on alors parler de liberté ? ».
Michel Ghins, co-responsable de Initiative citoyenne pour l’abolition de la GPA, réclame aux politiques « d’interdire purement et simplement » toute pratique de la GPA, commerciale ou soi-disant « éthique », car la distinction entre les deux est « floue et impossible à vérifier dans les faits ». Un contrat de gestation pour autrui « viole toujours les droits fondamentaux des femmes et des enfants » car il les traite nécessairement « comme des objets de transaction » faisant intervenir un échange d’argent, « que ce soit sous forme de salaire ou d’indemnités pour la mère porteuse ». Les politiques doivent donc avoir le courage d’interdire toute manifestation telle que « Men having babies », véritable « bourse aux femmes et aux enfants ».
La Libre, Michel Ghins (19/09/2018)
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