Il y a quelques trimestres, j’avais présenté aux lecteurs de l’IDL une espèce de portefeuille type pour les aider à traverser la période difficile qui s’annonçait.
Il me semble que le moment est venu de revenir sur sa logique , d’en regarder les résultats et le cas échéant d’en modifier l’un ou l’autre des paramètres.
Commençons par la logique qui le sous-tend.
Jamais les prix dans les différents marchés financiers n’ont été aussi manipulés. Qu’il s’agisse des changes, des taux d’intérêts, des cours des actions, pour ainsi dire aucun des prix affichés tous les jours n’a rien à voir avec la réalité économique tant ils sont tous faits « à la main » par les banquiers centraux même si cela est particulièrement vrai dans la zone Euro et aux USA et beaucoup moins vrai en Asie. Cela est un fait.
Devant cette réalité, que doit faire l’épargnant
D’abord, n’avoir aucun placement à revenu fixe (cash, obligations) dans ces zones (Europe, USA) puisque le but ultime des banques centrales locales est de faire baisser le pouvoir d’achat des investisseurs qui les utiliseraient. Ce qui veut dire qu’il ne faut avoir dans ces zones que des actions, mais pas n’importe lesquelles , il ne faut avoir que des actions qui n’ont rien à voir avec les états locaux.
Pourquoi ?
Ces politiques monétaires démentes ont pour cause que la plupart de ces états sont en quasi-faillite et recourent à la planche à billets pour masquer cette réalité. Et donc toute entreprise, cotée ou non, dont le chiffre d’affaires ou les profits dépendent de l’Etat risque de se retrouver en grande difficulté lorsque la réalité l’emportera en fin de parcours sur les manipulations monétaires, comme elle le fait toujours.
Dans cet esprit, j’avais identifié dix valeurs cotées à Paris qui avaient peu à voir avec l’Etat Français. En voici la liste.
- Accor,
- Air Liquide,
- Schneider,
- LVMH,
- L’Oréal,
- Pernod Ricard,
- Cap Gemini,
- Sodexo,
- Total Energies,
- Danone.
Libre à chaque lecteur d’établir sa propre liste tant je reconnais volontiers que je ne suis pas un spécialiste du choix des valeurs.
Le principe d’investissement est simple.
Chacune des valeurs représente dix pour cent du montant en actions et au début de chaque mois ou de chaque trimestre ou de chaque année, je « rebalance » tout le monde à 10 % , vendant une partie de celles qui sont montées pour racheter celles qui ont baissées.
Voici le résultat de ce portefeuille base au 31 Décembre 2019.
Ce portefeuille, dividendes re-investis a fait un peu mieux que l’indice de la bourse de Paris, tout en étant un peu moins volatil, ce qui est bien.
Venons-en à l’autre moitié du portefeuille , la partie « défensive » ou « anti fragile » censée me protéger si le marché des actions plonge.
Mes recommandations, comme le lecteur le sait, ont été de constituer un portefeuille qui serait aux 2/3 en obligations Chinoises et un tiers en or.
Voici le résultat, où, là aussi, je rebalance le portefeuille tous les mois (sur le graphique), ou tous les trimestres, ou tous les ans.
La valeur de ce portefeuille est passe de 100 à 117 à la fin octobre 2021.
A titre indicatif, un 10 ans allemand, qui, dans un monde normal, aurait constitué la partie anti fragile de mon portefeuille, est passé de 100 à 101… et donc ne m’aurait protégé contre rien du tout.
La dernière étape est de joindre les deux portefeuilles en un seul, chacun d’entre eux représentant 50% du total et étant rebalancés àla fin de chaque période à nouveau.
Voici le résultat
Le résultat parle de lui-même …
Ce qui amène à une question : pourquoi cela marche t’il aussi bien ?
Réponse : parce que dans les périodes de baisse des actions, les actifs anti fragile montent et que vous vendez automatiquement ce qui est monté pour acheter les bonnes valeurs qui ont baissé.
Et quand les actions ont beaucoup monté, vous les vendez pour acheter une réserve de valeur qui vous sera bien utile quand les actions vont rebaisser. Et vous faites tout cela sans aucune émotion, mécaniquement et sans regarder le journal.
Encore faut-il que vous ayez choisi les bonnes actions et les bonnes valeurs anti fragiles et dans mon cas, il semble que le critère choisi pour les actions-peu ou pas de relations avec l’état- ait été le bon tandis que pas de placement obligataire en Europe ou aux USA pour les valeurs anti fragiles ait été convenable aussi.
Venons-en à la deuxième question :faut-il enlever la protection, ou la réduire ?
La réponse est non : la France rentre dans une période électorale grosse de tous les dangers et le monde est loin d’être tranquille.
Sur le premier point je me suis déjà exprimé dans ces billets.
Sur le deuxième, les nuages s’amoncèlent.
- Situation politique aux USA extraordinairement préoccupante.
- Tensions entre la Chine et les USA.
- Covid loin d’être réglé.
- Situation énergétique catastrophique en Europe ou aux USA.
- Risques d’inflation, en particulier dans les produits alimentaires.
- Etc…
Conclusion
Le but de tout épargnant dans les mois qui viennent doit être de préserver la valeur de ses actifs, et non pas la valeur nominale, mais la valeur réelle. Et cela va être difficile puisque les gouvernements manipulent l’instrument qui sert à mesurer la valeur de toutes choses, c’est-à-dire la monnaie.
C’est pour ça que j’ai introduit l’or, qui me servira d’étalon de valeur pour mesurer mon pouvoir d’achat et je m’essaierai à mesurer la performance en or lors de la prochaine mise à jour. Depuis la fin 2019, mon portefeuille est monté de 34 % alors que l’or est monté de 17 %, ce qui veut dire que mon capital est monté de 17% en « valeur or », ce qui est beaucoup mieux que l’indice de la bourse de Paris qui est montée de 2 % en valeur or (19 % en valeur nominale).
Ma conclusion est simple : plus la période risque d’être troublée, moins il faut agir impulsivement. Il va falloir donc falloir rester très, très discipliné, même si ce genre de portefeuille est fastidieux à gérer.
Mais l’épargnant doit se dire que passer quelques heures par mois à s’occuper de ses avoirs est de sa responsabilité, même s’il n’y connait pas grand-chose.
S’il ne le fait pas, personne ne le fera pour lui.
Et le faire deux ou quatre fois par an à la place de 12 ne change pas grand-chose aux résultats.
Au travail donc !
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