Lorsque l'on ne peut pas détruire un pays de l'extérieur, et la Russie est suffisamment protégée pour cela, il reste à le faire de l'intérieur, à provoquer son implosion. Par faiblesse, fanatisme, intéressement ou par erreur, il se trouve toujours des élites nationales pour "faire le job".
Après le lockdown officiel, la Russie est attaquée par ses régions, qui reconduit encore d'une semaine, qui impose des QR Codes jusque dans les transports urbains, quasiment toutes conditionnant l'accès aux restaurants, bars, magasins, installations sportives et établissement public à un sésame, dont la durée de vie a été réduite à 6 mois. Presque toutes ... sauf la capitale. Des voix se lèvent pour tirer la sonnette d'alarme, mais il semblerait que le fil ait été coupé.Lors du confinement général du printemps 2020 en Russie, l'on pouvait encore penser que les élites dirigeantes y croyaient vraiment, croyaient que l'économie pourrait enfin réaliser ce miracle numérique qui se fait tant attendre, que les parents seraient heureux de rester travailler chez eux sans avoir à se déplacer, que les enfants (qui par définition n'aiment pas l'école) seraient soulagés de ce poids. Mais la réalité s'est imposée à la fantasmagorie, l'économie a plongé, les troubles psychiques ont augmenté et les enfants - pour un temps - se sont mis à adorer l'école (c'est bien le seul effet positif).
Ce lockdown ne convaint plus que les convaincus, le vice premier ministre pour l'économie annonçait en avance que cela aura un coût pour l'économie, qui a déjà du mal à se remettre de ces deux années d'expérimentation sociale; les Russes ne manifestent pas, mais ils ignorent cette légalité douteuse à laquelle ils dénient toute légitimité. La grande guerre sanitaire a fait place à une piètre bataille globaliste. Et la première victime de ce champ de bataille est l'Etat, qui avait eu tant de mal à se reconstituer après les années 90, qui est à nouveau discrédité, à nouveau en dysfonctionnement.
Et justement comme dans les années 90, où la Russie était idéologiquement attaquée par ses régions, avec l'implantation locale de toutes ces ONG et divers programmes internationaux de défense des droits de l'homme et de transformation de la société, aujourd'hui à nouveau, ce sont les régions qui sont activées pour faire chanceler le pays.
Moscou et Saint-Pétersbourg ont immédiatement annoncé ne pas prolonger le lockdown - les pois du business y est trop fort. En revanche, de nombreuses régions ont hésité et finalement 5 le reconduisent d'une semaine. Rappelons que pendant ces "vacances", le salaire doit être versé et il doit l'être pas l'employeur, qui en revanche voit ses revenus chuter. Economiquement, c'est un suicide collectif.
Par ailleurs, si les QR codes, qui ne passent pas du tout dans l'opinion publique, existent désormais dans toutes les régions de Russie, ils sont renforcés dans certaines d'entre elles, mais pas à Moscou. La capitale a déjà tenté cet été l'opération et l'échec fulgurant des QR Codes dans les bars et restaurants n'a pu durer que deux semaines. Ils ne seront maintenus que dans les théâtres et les musées, qui voient désormais leur fréquentation chuter vertigineusement, mais l'orientation progressiste de leur direction permet ce coup de force - pour l'instant.
En revanche, les QR Codes font leur apparition dans la plus grande partie des régions, sine die, pour les bars, restaurants, salles de sport, magasins, et les établissements publics, ce qui enchante Golikova. Ainsi, par exemple, le Tatarstan impose les QR Codes dans les centres commerciaux, le Primorié (Extrême-Orient) dans les magasins, les établissements sportifs, les établissements culturels, les bars et restaurants et les SPA, la région de Rostov chez les coiffeurs, les magasins, les hôtels, les salons de beauté et les saunas, etc. L'on notera ces régions qui conditionnent l'accès aux magasins d'alimentation à des QR Codes, notamment la région de Smolensk, sans que cela ne soulève aucune interrogation dans les organes publics fédéraux. Sans parler du côté moral, qui manifestement a disparu du discours public dominent, comment l'économie de ces régions va-t-elle survivre, alors qu'elle est déjà en mauvais état ?
Allons toujours plus loin, certaines régions imposent les QR Codes dans les transports urbains - il est vrai que Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, avait déclaré que cela n'était pas prévu au niveau fédéral, mais ressortait de la compétence des pouvoirs locaux. Ainsi, au Tatarstan, les personnes de plus de 18 ans ne pourront plus prendre les transports en commun sans QR Code ou certificat d'anti-corps. Cette mesure a été reprise par la région de Kamtchatka et elle est envisagée à Omsk. Si la région d'Altaï a finalement abandonné l'idée, Oufa en Bashkirie analyse la question plutôt positivement.
Alors que nombre de compagnies aériennes se disent favorables à l'utilisation des QR Codes pour acheter des billets ou pour embarquer, même sur des vols intérieurs, deux régions ont imposé les QR Codes pour les vols intérieurs à ces régions (Khabarovsk et Kamtchatka).
Ces expérimentations sociales ne sont absolument pas du goût de la population. L'association des passagers s'est adressée à la vice Premier ministre Golikova, qui soutient activement le développement des QR Codes sur tout le territoire de Russie. Selon leur adresse, ils estiment que cette mesure va conduire à des banqueroutes en série des entreprises de transport et à un effondrement du fonctionnement des transports urbains, alors que l'intérêt sanitaire de la mesure est très discutable. L'on rappellera les recours collectifs et individuels massifs des citoyens devant la Procuratura, demandant l'annulation des QR Codes.
En passant, la durée de validité des QR Codes vient évidemment de passer à 6 mois, ce qui implique la revaccination deux fois par an.
Si l'effet sanitaire de ces étranges mesures progressistes est très aléatoire, en revanche les effets économiques, sociaux et politiques, eux, sont certains. La chute de l'économie qui en résulte est visible dans tous les pays qui en usent, de même que la montée du mécontentement social et du discrédit des dirigeants. La Russie ne fait pas exception et les index de satisfaction de la politique intérieure, sociale et économique le montrent parfaitement. Si l'on voulait faire imploser la Russie, l'on ne s'y prendrait pas autrement.
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