Le professeur Dominique Le Guludec, présidente du collège de la "Haute autorité de santé", a expliqué vendredi que les personnes contaminées par le Covid-19 après s'être fait vacciner, doivent recevoir une dose de rappel, "peu importe l'âge".
La Haute autorité de santé (HAS) préconise vendredi 19 novembre une dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 pour les plus de 40 ans, six mois après la dernière injection car "pour cette tranche d'âge comme pour les aînés" c'est à ce moment-là que "l'efficacité du vaccin commence à réellement baisser", explique le professeur Dominique Le Guludec, présidente du collège de la HAS.
Par ailleurs, dans un second avis, la HAS recommande de faire un rappel du vaccin après une infection, même si celle-ci survient après la vaccination. En effet, une contamination après la vaccination "remet les compteurs à zéro en quelque sorte". Le professeur Dominique Le Guludec préconise donc une dose de rappel, "peu importe l'âge".
franceinfo : Après les plus de 65 ans qui peuvent déjà recevoir la troisième dose, Emmanuel Macron a annoncé que les plus de 50 ans pourront prendre rendez-vous courant décembre pour ce rappel. Pourquoi recommander cette troisième dose pour des personnes plus jeunes ?
Dominique Le Guludec : Tout simplement parce que nous avons eu des données récentes, en particulier produites par des équipes israéliennes, qui nous montrent qu'à partir de 40 ans, il y a un réel bénéfice à faire ce rappel. Ce bénéfice individuel se note tant sur les infections que sur les formes sévères, c'est-à-dire les hospitalisations, voire les décès. Il y a donc un vrai avantage à avoir ce rappel à partir de 40 ans.
Faut-il attendre six mois après la deuxième injection pour les plus de 40 ans, comme pour les personnes plus âgées ?
Tout à fait. C'est à partir de six mois, pour cette tranche d'âge comme pour les aînés, que l'efficacité du vaccin commence à réellement baisser. C'est probablement lié au variant Delta, qui a beaucoup changé, et au temps qui fait diminuer l'efficacité du vaccin, comme pour beaucoup d'autres vaccins. A l'image des premières doses, nous le conseillons évidemment avec des vaccins à ARN, que ce soit celui de Pfizer ou de Moderna. En revanche, pour les jeunes de moins de 30 ans, nous ne conseillons que le Pfizer. Puisqu'il s'agit d'un rappel, nous préconisons une demi-dose de Moderna ou une dose pleine de Pfizer.
Les États-Unis annoncent vendredi une troisième dose pour tous les adultes, y compris ceux de moins de 40 ans. Pourquoi ne pas le faire en France également ?
Un vaccin peut avoir deux types de bénéfices. Tout d'abord, il y a des bénéfices individuels pour éviter un risque. Ce que nous souhaitons ici, c'est protéger les gens d'avoir des formes sévères de cette maladie, une hospitalisation voire un décès. Nous souhaitons aussi éviter la saturation de nos hôpitaux qui n'en peuvent plus. Ensuite, le second bénéfice de la vaccination est populationnel, c'est-à-dire que cela agit sur l'épidémie. C’est un bénéfice collectif. Il est possible que nous ayons ce bénéfice mais nous n'en n’avons pas encore eu la démonstration. Pour cela, il nous manque des études de modélisation qui sont en cours à l'institut Pasteur et qui, dans les quinze jours environ, vont permettre de nous dire jusqu'à quelle tranche d'âge il est souhaitable de faire ce rappel.
La Haute autorité de santé publie un deuxième avis vendredi soir, qui concerne les personnes infectées par le Covid-19 avant ou après leur vaccination. Que préconisez-vous ?
Dans cette crise, les données arrivent au fur et à mesure. Nous avons donc une veille systématique pour préciser les choses dès que des nouvelles données arrivent. Pour les personnes qui ont eu le Covid-19 avant leur vaccination, nous gardons ce que nous avions déjà recommandé, c'est-à-dire une dose de vaccin à six mois. S'ils l'ont eu avant, ce n'est pas très grave. En tout cas, ils n'ont pas besoin d'autre chose pour le moment car ils sont très bien protégés. S'ils ont eu le Covid-19 après la vaccination, que ce soit après une ou deux doses, cela remet les compteurs à zéro en quelque sorte. Il leur faut donc une dose de vaccin six mois après. Cette dose doit intervenir peu importe l'âge, peu importe le délai entre la ou les vaccinations qu'ils ont eu et le Covid.
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