26 novembre 2021

Grève générale en Polynésie française contre l'obligation vaccinale

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Une intersyndicale largement majoritaire a entamé mercredi en Polynésie française une grève générale contre l’obligation vaccinale et pour l’instauration de mesures sociales, un mouvement plus suivi dans le secteur privé que dans la fonction publique. Le mouvement mobilise peu dans la fonction publique : moins de 1 % des salariés de l’éducation et de l’administration polynésiennes se sont mis en grève.

Il est davantage suivi dans les entreprises qui présentent des revendications internes. Le trafic aérien intérieur est perturbé par la grève des pompiers des aéroports : aucun avion, par exemple, n’a pu atterrir ou décoller de l’île de Raiatea. Quatre syndicats locaux – sur les cinq que compte la Polynésie française – contestent la loi sur l’obligation vaccinale, votée en août par l’assemblée de la Polynésie française. Tous les Polynésiens qui exercent un métier au contact du public devront être vaccinés le 23 décembre.

Revendications salariales

Moins de 58 % des Polynésiens sont vaccinés, en dépit d’une forte vague de variant Delta en août et septembre, qui a tué plus de 500 personnes sur 280.000 habitants. Le président polynésien Edouard Fritch s’est dit prêt à diminuer l’amende encourue par les non-vaccinés, mais pas à revenir sur cette loi. « Mon devoir, c’est de protéger la population et donc de maintenir l’obligation vaccinale », a-t-il déclaré lors d’un point presse mercredi.

Les syndicats souhaitent aussi une augmentation de 4 % du salaire minimum. Le gouvernement s’est dit prêt à l’augmenter de 2 % et d’un point de plus dans quelques mois. Le salaire minimum brut s’établit à 1.281 euros en Polynésie, où le coût de la vie est plus élevé qu’en métropole.

Mouvement « irresponsable » pour le patronat

L’intersyndicale réclame aussi la création d’un fonds d’aide aux salariés ayant perdu leur emploi, car il n’existe pas de caisse de chômage dans cette collectivité d’outre-mer autonome. Edouard Fritch a regretté la rupture des négociations par les syndicats après cinq jours de discussions. Mais les syndicalistes ont au contraire estimé que le président n’avait satisfait aucun de leurs points de revendications : « Il a longuement expliqué qu’il souhaitait maintenir l’obligation de vaccination et ne pas payer excessivement les smicards », a regretté Patrick Galenon, secrétaire général de la CSTP-FO, le premier syndicat local.

Frédéric Dock, le président du principal syndicat polynésien de patrons, a estimé que ce mouvement de grève était « irresponsable » et tombait « au pire moment » pour l’économie polynésienne. Les négociations n’avaient pas repris mercredi soir (jeudi matin) en Polynésie.

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