Le millionnaire français Charles Gave a annoncé dans Le Point qu’il ne soutiendrait plus financièrement l’éventuelle candidature d’Éric Zemmour. En septembre, il avait prêté 300.000 euros à l’association qui structure sa campagne. Un couac dans le montage financier et des divergences seraient à l’origine de ce retrait.
"Les Amis d’Éric Zemmour m’ont dit qu’ils avaient besoin d’argent, je les ai aidés. Je ne formule aucune critique, mais je me retire", annonce Charles Gaves auprès du Point, révélant l’information mardi 23 novembre. L’entrepreneur et financier français avait prêté 300.000 euros à l’association le 21 septembre dernier, pendant l’envolée du potentiel candidat dans les sondages. Il le croyait alors assuré d’obtenir plus de 5% au premier tour, seuil nécessaire pour que les frais de campagne soient remboursés.
"Nous avons pris la décision de sortir calmement de cette campagne. […] Ne comptez plus sur rien de la part de la famille Gave. Cela s’arrête officiellement ce soir", a fait savoir l’entourage du millionnaire auprès de l’équipe de M.Zemmour, comme le confirme une publication de sa fille Emmanuelle Gave sur Twitter. De plus, il ne souhaite plus être invité aux "grandes soirées" et que son nom soit cité parmi les soutiens de l’essayiste.
Financement de campagne
Il s’avère que le prêt de Charles Gave ne pourra pas servir à financer la campagne d’Éric Zemmour. En effet, l’article 3 de la loi du 6 novembre 1962 relative à l’élection présidentielle indique que "les personnes physiques ne peuvent […] accorder des prêts et avances remboursables aux candidats". Un "couac" qu’a confirmé la Commission nationale des comptes de campagne auprès du Point.
L’argent
versé ne peut servir au candidat, mais à son parti. Or, l’association
Les Amis d’Éric Zemmour, bien qu’agréée par cette même commission depuis
le mois de juin, se trouve "sans locaux ni salariés, n’ayant en réalité
pas de frais", indique Le Point. Son futur parti politique, dont les bases devraient reposer sur cette association, n’a pas encore vu le jour et devrait être lancé dans la foulée de l’annonce de la candidature de M.Zemmour.
Tensions
Ayant
appris cela, Charles Gave a demandé des détails sur comment son argent
sera utilisé, et n’a pas obtenu de réponse satisfaisante, au point de ne
plus croire en l’avenir de la potentielle campagne de Zemmour: "Dans la
structure actuelle, j’ai des doutes…". Mais une affaire plus ancienne
semble également avoir pesé dans sa décision.
En
2019, Emmanuelle Gave, alors engagée avec son père auprès de Debout la
France, le parti de Nicolas Dupont-Aignan, aux élections européennes,
avait cherché à supprimer de nombreux messages de son compte Twitter.
Plus tard, certaines publications, jugées racistes et ressorties par
l’émission "Quotidien", avaient d’ailleurs conduit à son éviction. C’est
à cette époque qu’elle aurait eu affaire à deux proches de Sarah Knafo,
la conseillère du polémiste, qui l’auraient alors extorquée de
plusieurs centaines d’euros après lui avoir proposé de retirer ces
tweets.
M.Gave a alors demandé l’éviction de ces deux personnes de l’équipe de campagne de Zemmour, poursuit Le Point,
ce qui n’a pas été accepté. Ayant quitté le navire, il risque "de ne
jamais revoir" ces 300.000 euros, d’après un de ses proches.
Divergences
Contacté
par BFM TV, Charles Gave confirme l’information: "C'est un grand
garçon. Maintenant, il est à 17% dans les sondages. Il n'a plus besoin
de moi". La chaîne avance une autre raison de la désolidarisation de ce
dernier: le programme économique de M.Zemmour, incompatible avec les
idées du financier, notamment sur la sortie de l’euro.
D’après
les estimations de la chaîne, Éric Zemmour doit rassembler environ huit
millions d’euros s’il "veut pouvoir tenir le rythme" dans la campagne
présidentielle. Il pourrait compter sur des dons privés plafonnés à
7.500 euros, ses fonds personnels, boostés par la vente de son dernier
livre, ou encore de potentiels prêts bancaires.
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