Le Conseil d’État a validé vendredi la fin de la gratuité des tests « de confort » pour détecter le Covid-19, déboutant plusieurs requêtes, dont un recours en référé du syndicat Solidaires contre l’arrêté mettant fin à cette gratuité. Cette mesure, visant à la fois à convaincre les derniers réfractaires à la vaccination et freiner les dépenses liées aux tests, est entrée en vigueur le 15 octobre dernier.
La plus haute juridiction administrative estime que la fin de la gratuité de ces tests « n’a pas pour effet de rendre l’exigence de présentation du passe sanitaire dans certaines circonstances disproportionnées au regard des objectifs de santé publique qu’elle poursuit », selon sa décision.
Depuis deux semaines, les tests de dépistage du coronavirus ne sont plus remboursés pour les personnes qui ne sont pas complètement vaccinées, sauf exception (prescription médicale, cas contact, test positif récent, contre-indication au vaccin). « Aucune norme internationale (…), aucune disposition législative ni aucun principe général n’impose la prise en charge par l’assurance maladie d’un examen de biologie », note le Conseil d’État dans sa décision.
En outre, « le développement d’un accès gratuit » à la vaccination anti-Covid « pour toutes les personnes ne souffrant pas de contre-indications médicales à un vaccin », ainsi que « l’évolution du contexte sanitaire » et « la charge financière » de la gratuité des tests pour l’État « sont de nature à justifier qu’il soit mis fin à cette prise en charge » des tests, estime le Conseil. Jusqu’ici, la France était l’un des rares pays du monde à ne pas exiger de symptômes ou d’être cas contact pour rembourser intégralement les tests PCR. Le coût ? Près de 6,2 milliards d’euros.
« Plus aucune difficulté pour se faire vacciner gratuitement »
« Par ailleurs », poursuit-il, le prix des tests qui « correspond à leur coût réel (…) n’est pas d’une importance telle » qu’il puisse « empêcher les personnes concernées d’y recourir ». Et « il n’existe plus aujourd’hui de difficultés pour les personnes qui le peuvent et le souhaitent de se faire vacciner gratuitement », relève-t-il, en jugeant que la fin de l’entière gratuité des tests « ne saurait être regardée comme ayant pour objet ni pour effet de contraindre à la vaccination ».
Le Conseil d’État a en revanche retenu d’autres requêtes, dont celle de l’association VIA-La Voie du peuple. Il a ainsi suspendu un décret du 14 octobre selon lequel les autotests réalisés sous la supervision d’un professionnel de santé ne sont plus reconnus comme preuve pour le passe sanitaire.
Le ministre de la Santé « n’invoque aucun motif tenant à l’efficacité » de l’auto-test et il « se borne à indiquer que ce test n’avait été prévu qu’afin de prévenir des difficultés d’accès aux tests RT-PCR ou antigéniques lors de la mise en place du passe sanitaire, difficultés qui n’ont pas eu lieu et qui ne risquent plus de se produire », souligne notamment le Conseil.
Les tests PCR coûtent 44 euros pour les personnes majeures non vaccinées sans ordonnance. Quant aux tests antigéniques, ils sont facturés 22 euros s’ils sont effectués en laboratoire. En pharmacie, il faut débourser 25 euros et même 30 euros le week-end. En conséquence de cette mesure, le nombre de tests PCR et antigéniques effectués a fortement baissé. En tout, 2,3 millions de tests RT-PCR et antigéniques ont été effectués du 18 au 24 octobre, contre 2,97 millions la semaine précédente, soit une baisse de 675 000 tests.
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