Le secteur automobile – l’un des plus important outre-Rhin – est en difficulté, malgré une demande importante. Face à la pénurie mondiale de composants électroniques, les fabricants de voitures allemands ont tout juste réussi à produire 2,9 millions de véhicules.
Après une année catastrophique en 2020, les entreprises du secteur automobile allemand espéraient remonter la pente. Elles vont finalement devoir revoir leurs prévisions à la baisse, selon les dernières prévisions de la fédération de l’industrie automobile allemande (VDA). “Cette année, la production a baissé de 18 %, pour atteindre de justesse les 2,9 millions de véhicules, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. D’après les estimations actuelles, l’Allemagne ne devrait pas produire plus de véhicules neufs cette année qu’en 1975. Cette année-là, la production avait souffert [des répercussions du premier choc pétrolier].”
“Tout le monde le sait, l’industrie de l’automobile a des soucis d’approvisionnement en puces électroniques, continue le titre. Mais personne n’imaginait que les conséquences seraient aussi dramatiques.” Malgré la demande en voitures neuves, les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques freinent encore la construction d’une grande partie des véhicules. À tel point que pour certains modèles, “il faut attendre un an avant livraison”.
Une pénurie mondiale
“L’Organisation mondiale du commerce (OMC) tient l’industrie automobile en partie responsable de la pénurie mondiale de puces, assure la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elle n’aurait pas assez rapidement adapté ses livraisons aux approvisionnements en semi-conducteurs.” Mais cette crise a de multiples causes. La crise sanitaire, les aléas climatiques et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, entre autres, ont ralenti les fabricants, basés pour la plupart en Asie.
Dans le même temps, la demande des fabricants de voitures a fortement augmenté : il fallait auparavant 1 000 semi-conducteurs pour construire un modèle de milieu de gamme ; il en faut désormais entre 1 200 et 1 400 pour la fabrication d’une voiture électrique.”
“Les effets de la baisse de la production sur l’emploi restent à déterminer, assure le quotidien de Francfort. Face à la crise, tous les acteurs n’ont pas la même marge de manœuvre.” Les constructeurs automobiles – qui emploient près de 470 000 personnes en Allemagne – privilégieront sans doute la fabrication de voitures haut de gamme, avec de meilleures marges. Les sous-traitants, en revanche, risquent d’éprouver des difficultés au cours de l’année à venir.
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