Jusque-là, les injections de rappel contre le Covid-19 en France devaient être « indifféremment » réalisées avec le vaccin Pfizer ou celui de Moderna. Désormais, la Haute autorité de santé (HAS) recommande de ne plus utiliser Moderna,
au moins temporairement, mais uniquement Pfizer. La raison ? Un risque de péricardites et de myocardites qui pourrait être plus important, notamment chez les plus jeunes. Dans un message transmis aux professionnels de santé ce vendredi après-midi, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé de suivre cette préconisation.Les personnes âgées d’au moins 65 ans et celles souffrant de comorbidités - depuis le 1er septembre -, ainsi que tous les professionnels de santé et médico-sociaux - depuis la première semaine d’octobre -, sont appelées à recevoir une dose de rappel (le plus souvent, il s’agit d’une troisième dose). Dans son avis rendu mardi dernier, la HAS rappelait que seul Pfizer faisait l’objet d’une autorisation de la part de l’Agence européenne des médicaments pour de tels « boosters ». Mais Moderna aussi était déjà utilisé pour des doses de rappel et l’instance ne l’avait pas remis en cause « pour ne pas désorganiser la campagne en cours ».
Alerte des pays scandinaves
Entre-temps, la HAS a pris connaissance des alertes concernant le risque de myocardite et de péricardite suite à des injections de doses Moderna, en provenance des pays scandinaves. La semaine dernière, la Suède, la Norvège et la Finlande ont suspendu ou, a minima, déconseillé d’utiliser ce vaccin chez les adolescents voire chez les jeunes adultes. Les autorités sanitaires disent se baser sur une étude ayant « établi que les hommes injectés avec le vaccin de Moderna et âgés de moins de 30 ans avaient un risque légèrement accru de développer une inflammation du myocarde ».
« Ce contexte, la circulation actuellement modérée du virus et le travail en cours à l’EMA pour définir la population cible et surtout le dosage » conduisent la HAS à « revenir plus strictement à une position de prudence et à recommander d’attendre l’avis de l’EMA », prévu d’ici fin octobre.
C’est donc « par principe de précaution » qu’a été décidé de déconseiller l’usage du Moderna pour et uniquement pour les injections de rappel, nous indique-t-on. Les soignants appelés à recevoir une dose supplémentaire sont parfois jeunes, et potentiellement les plus à risque de telles inflammations au niveau du cœur. « Récupérons les données, analysons-les, et on verra s’il faut décider quelque chose », nous indiquait la semaine dernière Mathieu Molimard, chef du service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux.
Moderna peu utilisé… mais davantage livré que Pfizer
Cette suspension est-elle à même de mettre à mal la stratégie de vaccination en France ? Difficile à dire. Pour le moment, seule une troisième dose sur 6 (le plus souvent il s’agit d’une dose de rappel) est du Moderna.
Covid-19 : davantage de 3èmes doses Pfizer que Moderna
Nombre de troisièmes doses de vaccin administrées chaque jour, en France
Mais alors qu’il faisait jusque-là figure de « nain » par rapport au mastodonte Pfizer, le produit de la biotech américaine est désormais davantage livré. Cette semaine, la France s’attend ainsi à recevoir 1,6 million de doses Moderna et 1,2 million de doses Pfizer, indiquait le ministère de l’Economie et des Finances mardi. Pfizer « est disponible en quantité suffisante, à la fois pour les effecteurs de la ville et en centres de vaccination, pour satisfaire les besoins de vaccination en rappel », garantit la DGS ce vendredi.
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