16 octobre 2021

Ce que nous apprend la chute de l’Australie

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Dans un précédent billet, j’évoquais le glissement de certains pays vers de dangereux marécages dictatoriaux. Or, pour mesurer la vitesse de délitement, rien de tel que deux instantanés à quelques jours de distance.

Avant tout, oublions pudiquement la France dont les instances en sont maintenant au même point qu’Israël à envisager fort sérieusement d’annuler la validité du pass pour ceux qui refuseraient la troisième petite dose. D’une part, il serait malvenu de rappeler que les vilains complotistes évoquaient exactement cette possibilité dès l’introduction de l’idée même du pass. D’autre part, peut-on vraiment appeler dérive ce qui est la suite logique, naturelle et inévitable d’un système dont tout indique qu’il est là pour durer, à commencer par le système d’amendes prohibitives en cas de fraude qui est en cours de mise en place ?

Ce petit point d’étape locale évoqué, s’impose maintenant à nous le tableau d’ensemble.

Stupeur : si mondialement, c’est contrasté (certains États choisissant un vrai retour à la normale comme les pays d’Europe du Nord, les pays du tiers monde n’ayant même pas choisi d’entrer dans le délire sanitaire), on observe en revanche une tendance assez glaçante à l’accélération forcenée vers une dictature pure et dure de certains pays qui ont clairement perdu absolument tout repère avec les valeurs fondamentales de démocratie et de liberté notamment.

J’évoquais bien sûr le Canada qui a choisi l’un de ces éléments caractéristiques des dictatures à savoir la fermeture des frontières, ici aux personnes de moindre extraction (comprenez « non porteur du passeport vaccinal officiel »). On pouffera en pensant aux gogos qui rappellent bruyamment que ces frontières ne sont pas fermées pour ceux qui ont les bons ausweis : un état qui vous accorde tout selon ses propres critères peut tout vous interdire, du jour au lendemain, selon de nouveaux critères. Il ne faudra que quelques semaines de plus pour que les gogos se retrouvent floués et rient jaune.

Mais, de loin, la dérive est encore plus grave et plus forte en Australie.

On savait que les différents États de cette fédération continentale se lançaient dans une sorte de course poursuite à celui qui serait le plus strict et le plus dur en matière de confinements et de règles sanitaires plus ou moins débiles (plutôt plus que moins, d’ailleurs).

Il n’était donc pas surprenant que ce soit dans ce pays qu’on mette en place des camps de confinement dont l’utilité laisse perplexe sur le long terme : si la stratégie Zéro Covid, parfaitement idiote car absolument impossible à tenir plus de quelques semaines et surtout lorsqu’il s’agit de commercer avec le reste du monde, a finalement été abandonnée par la Nouvelle Zélande et, du reste, partout ailleurs, l’Australie semble vouloir y tenir sans l’officialiser.

Peut-être la mentalité insulaire explique-t-elle cette lubie qu’on pourrait vaguement comprendre pour une épidémie atroce avec une létalité très élevée, mais plus du tout au vu des chiffres actuels. Il n’en reste pas moins que les étapes suivantes font maintenant froid dans le dos, à commencer par l’obligation vaccinale pure et simple, pour toute la population. Pour un vaccin qui est toujours officiellement en phase d’essais thérapeutique – et dont l’efficacité et l’inocuité restent toujours largement à débattre, pour le dire aimablement – ceci revient à briser beaucoup des règles fondamentales édictées depuis… Nuremberg.

Tout se passe comme si les autorités australiennes avaient mesuré les réactions des populations concernées pour aller toujours plus loin dans la mise en coupe réglée de leur société : moins les populations réagissent, plus elles se laissent faire voire approuvent niaisement ce qui se passe, plus les politiciens et les administrations derrière eux, toujours avides de pouvoir, se servent copieusement et réduisent les libertés des citoyens qui les ont pourtant placés là.

En pratique, l’Australie n’a maintenant plus grand chose à envier à la Chine. Et s’il y a une différence entre la surveillance permanente et totale exercée par Pékin sur le citoyen chinois et cette même surveillance mise en place à la suite de cette crise sanitaire en Australie, elle n’est que de degré et pas de nature.

Ceux qui croient encore que ces mesures sont aussi exceptionnelles et temporaires que ciblées se trompent lourdement : on se souvient des restrictions sur Facebook qui tombèrent en début d’année et qui permettent à la politicaillerie locale d’imposer ses propres agendas et ses propres nouvelles sur le réseau social transformé en relais officiel des opinions politiques correctement sanctionnées.

Depuis, lorsque par malheur, des utilisateurs commencent à déraper, dans les commentaires, ou dans leurs publications, en faisant preuve d’idées alternatives et en utilisant – horreur – leur liberté d’expression pour formuler des critiques et des objections aux dérives constatées, eh bien… on envoie le côté business d’un canon pour calmer les ardeurs des impétrants :

Notez-le : la liberté d’expression en temps d’hystérie sanitaire n’est pas nécessaire, puisqu’on vous le dit !

D’ailleurs, comme faire ce que vous voulez de votre parole n’est plus autorisé et que faire ce que vous voulez de votre corps est évidemment soumis à régulations strictes, il est logique et inévitable qu’on en vienne à accumuler les barrières… contre le porno sur internet, depuis la mise en place de techniques de vérification obligatoire de l’âge d’accès sur certaines plateformes, jusqu’à un nouveau passeport, pas sanitaire mais numérique celui-ci, avec un succès qu’on imagine déjà solide.

On pourrait ici multiplier les exemples d’abus manifestes, répétés et profonds aux droits fondamentaux qui forment normalement les piliers des démocraties modernes, mais en réalité ce ne sera qu’un constat d’échec cuisant pour celles-ci et la démonstration, plus troublante, que plus elles se gargarisent de liberté et de grands principes, plus vite elles sombrent dans la dictature la plus détestable.

Plus les nations sont confites de politiquement correct, d’un encadrement important de la parole publique par la pression sociale, plus vite ces nations semblent se jeter dans les bras d’une dictature bien-pensante de plus en plus musclée et féroce.

Plus la crise sanitaire se mue en crise des libertés plus il apparaît clair que ces parangons ostentatoires de démocratie, de liberté et de tout le tralala habituel étaient mûrs pour mettre en esclavage leur propre population, avec l’assentiment d’une forte partie de celle-ci.

Une explication à la rapidité de cette chute vient peut-être de la confiance de la population envers ces États qui, jusqu’à présent, avaient su se montrer sinon modestes au moins limités dans leurs exactions. D’un seul coup, cette confiance accordée par les citoyens à leur État sur des gages finalement simples à fournir (peu d’interventionnisme dans les entreprises, un marché relativement libre, des normes peu abondantes ou raisonnablement casse-couilles) a été utilisée pour faire main basse sur tout ce qui pouvait, soudainement, représenter une menace pour l’État. Et ce sont, sans surprise, les citoyens auxquels on a religieusement appris, pendant des générations, à faire confiance à leur administration et qui lui ont, finalement, tout accordé « en toute confianc » qui se retrouvent maintenant totalement à sa merci, de la pire des façons.

Difficile aussi de ne pas noter que ces pays ont soigneusement désarmés leurs citoyens avant de les mettre en cage. Il n’y a pas de hasard.

Quant à l’étape suivante, elle est évidente et déjà en route.

Une fois l’hystérie sanitaire apaisée, l’hystérie climatique pourra reprendre, à un niveau jamais égalé. Google y travaille déjà, les médias aussi : la petite musique du « pass environnemental » se met doucement en place.

Réjouissez-vous : la prochaine dictature, en plus d’être sanitaire, sera résolument verte, et vous l’aurez votée.

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