Le taux de chômage est descendu à 4,5% au Royaume-Uni. Il dissimule cependant une précarité sur le marché du travail caractérisé par une domination des recrutements sous contrats à temps partiel et un recul du nombre d’heures travaillées.
Les employeurs britanniques ont augmenté leur masse salariale à un niveau record en septembre, peu avant la fin du programme de soutien du gouvernement, selon les derniers chiffres officiels consultés par l’agence de presse Reuters.
Le nombre de salariés des entreprises, en hausse de 207 000 par rapport au mois d'août, représente la plus forte augmentation depuis 2014. Les secteurs de l’hôtellerie et du commerce alimentaire qui se remettaient des restrictions imposées au plus fort de l’épidémie de Covid-19 ont été les principaux recruteurs. Ainsi, le taux de chômage de 4,6% au cours de la période mai-juillet, déjà assez bas en comparaison avec la moyenne dans l’Union européenne (7,3% au second trimestre 2021), a encore légèrement baissé à 4,5% en août.
Selon une estimation du cercle de réflexion britannique Resolution Foundation, qui se fixe pour objectif de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des personnes ayant des revenus moyens ou faibles, environ un million de personnes bénéficiaient encore du programme de prise en charge par l’Etat du chômage partiel au moment de sa fin le 30 septembre.
La situation actuelle sur le marché de l’emploi caractérisée, entre autres, par un niveau record de postes vacants, n’est pas sans lien avec les contrôles britanniques post-Brexit sur les travailleurs de l'Union européenne. Une pénurie de chauffeurs de camions-citernes a par exemple entraîné une interruption de l'approvisionnement en essence et en diesel au début du mois d'octobre. Toutefois cette embellie des conditions de marché pour les demandeurs d’emploi dissimule une certaine précarité. En effet, les employeurs, ont embauché beaucoup plus de travailleurs à temps partiel que de personnel à temps plein au cours des trois mois se terminant en août.
Selon la Resolution Foundation, la mesure la plus pertinente de l'activité économique – les heures travaillées – montre malgré tout une baisse de 2,7% par rapport aux niveaux d'avant la pandémie, même si elle reconnaît que l'écart est susceptible d'être comblé dans prochains mois. «Bien que la croissance des salaires semble presque incroyablement forte en ce moment, il y a de grandes questions quant à savoir si elle restera suffisamment forte au cours des prochains mois pour empêcher les salaires réels [rapportés à l’inflation] de baisser cet hiver», a confié à l’agence Reuters Nye Cominetti, économiste de la Resolution Foundation.
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