Avec l’entrée en vigueur de sanctions pour les personnels non vaccinés dans les hôpitaux, certains soignants se disent prêts à perdre leur emploi, bien que les autorités parlent de minorité écrasante. Faute de personnels vaccinés, l’hôpital de Montélimar devra déprogrammer des opérations.
L’obligation vaccinale pour les soignants ainsi que pour les pompiers, ambulanciers et les aides à domicile entre en vigueur le 15 septembre.
Selon Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, plus de 95% des fonctionnaires agents publics des hôpitaux ont reçu au moins une première dose de vaccin. Il reste environ «1% d'agents dans les hôpitaux qui ne souhaitent pas se faire vacciner », fait-elle savoir ce 13 septembre sur Sud Radio.
Des dizaines d’opérations déprogrammées
Parmi ce pourcentage bien minoritaire se trouvent pourtant quelques employés indispensables.
Ainsi, l’hôpital de Montélimar (Drôme) sera contraint de déprogrammer plusieurs dizaines d’opérations sur une semaine à partir du 15 septembre, rapporte France Bleu. La cause? Le manque de soignants, qui seront suspendus, sans salaire faute de s’être fait vacciner. Bien que la direction de l’hôpital, regroupant environ 200 membres du personnel médical et 1.500 soignants, assure qu’il s’agit d’une minorité, ces employés sont indispensables dans le bloc opératoire.
«Malheureusement cette minorité peut concerner certaines catégories ultraspécialisées dans les blocs opératoires. Donc on ne peut pas les remplacer et il a fallu déprogrammer», explique Michel Cohen, directeur de l'hôpital de Montélimar.
Toujours d’après France Bleu, à ce jour 11% du personnel médical de l’hôpital n’a pas présenté de certificat de vaccination, soit 25 praticiens sur 215, ainsi que 15% du personnel non médical (253 agents sur 1.695).
Malgré ce revirement, les opérations urgentes seront traitées, assure le directeur de l’hôpital.
«Je ne remettrai pas la blouse»
Aux Hospices civils de Lyon, qui regroupe 13 hôpitaux publics, 95% du personnel est vacciné. Parmi les 5% restants, il y a ceux qui sont prêts à perdre leur emploi.
«Je ne remettrai pas la blouse dans la fonction publique à l'hôpital. Je ferai autre chose, mais je ne serai plus dans le soin », prévient auprès de Franceinfo un infirmier.
Âgé de 37 ans, il évoque une «méfiance envers ce vaccin et cette pathologie ». L’infirmier a déjà reçu un avertissement de la part de son employeur concernant sa suspension automatique sans rémunération, faute d’être vacciné.
«C'est quand même violent. On préfère virer des gens compétents plutôt que négocier avec eux», regrette-t-il.
Ce lundi 13 septembre, Martin Hirsch, directeur de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a affirmé sur Franceinfo que très «peu de personnes» avaient choisi de démissionner face à la contrainte vaccinale: «Quelques soignants ont présenté leur démission. Quelques personnes en font un cas de principe, ils sont très peu nombreux».
À partir du 15 septembre, les soignants qui n'auront pas reçu au moins une première dose verront leur activité et salaire suspendus. Minoritaires, des soignants non vaccinés manifesteront partout en France le 14 septembre. La Fédération CGT Santé, qui est à l’origine de la mobilisation, se déclare favorable à la vaccination, et pour la CGT, «c’est par l’information, la pédagogie, le débat que les doutes qui subsistent peuvent être levés et non par la menace et la sanction».
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