La France sacrifie ses fleurons industriels en donnant plus largement tous les attributs de notre puissance à l’Allemagne.
Pourquoi ?
Parce que l’Allemagne est forte et bien gérée et que nous sommes faibles et en faillite.
Résultat, la politique de Macron est une politique de gribouille parce que le président actuel a également les mains liées par un héritage très lourd dont il n’est responsable que pour sa partie.
Notre pays a besoin de la complaisance de la BCE pour finir ses fins de mois.
La BCE a besoin de l’autorisation des Allemands pour renflouer notre pays bien dispendieux.
Pour nous maintenir à flot, les allemands négocient à chaque nouvelle perfusion une contrepartie économique, politique, industrielle.
Toutes ces contreparties ont pour vocation d’affaiblir le seul concurrent possible pour l’Allemagne en Europe, la France.
Plus nous sommes faibles et mal gérés, plus nous nous soumettons aux intérêts allemands qui ne sont pas les nôtres.
La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit.
Le transfert de la fabrication du futur moteur d’Ariane 6 à l’Allemagne n’est que le dernier avatar de cette situation économique terrible de notre pays qui perd chaque jour un peu plus de son indépendance.
Moteur-fusée Vinci: nouvelle victime de l’appétit allemand
Malgré
les critiques, ArianeGroup va bien transférer la production des moteurs
de fusée Vinci en Allemagne. À l’heure où Paris insiste sur la
coopération européenne, Berlin semble en profiter pour nourrir une
ambition pour l’espace… très nationale.
« Emmanuel Macron ou la débâcle industrielle », tacle Nicolas Dupont-Aignan (DLF) ce 28 septembre.
La veille, c’est Éric Ciotti (LR) qui dénonçait la décision
d’ArianeGroup de transférer la production du moteur Vinci vers le site
d’Ottobrunn, dans les faubourgs de Munich. Ce moteur-fusée réallumable
doit équiper le futur lanceur lourd Ariane 6, dont le vol inaugural est
toujours promis pour 2022. « Le macronisme démantèle tout notre héritage
industriel gaulliste », twittait-il.
Pour Gilbert Collard (RN),
Macron est « un très bon Président des intérêts… allemands », une pique
dans la veine de celle de la présidente de son parti: Marine Le Pen
accusait déjà le 23 septembre l’hôte de l’Élysée d’avoir « sacrifié » un
fleuron technologique tricolore « à son délire européen ». Bref, la
droite républicaine et nationale est vent debout contre cette décision.
« C’est une perte de compétences en France », concède à notre micro
Bertrand Vilmer, ancien vice-président d’Arianespace [filiale
d’ArianeGroup, ndlr]. « C’est donc une vraie décision politique. »
Une décision explosive. Car elle illustre concrètement la compétition à laquelle se livrent les Européens sur le théâtre spatial, sous couvert de coopération. Une fois n’est pas coutume, le nerf de la guerre est l’argent. Et à ce jeu-là Paris a perdu face Berlin.
Fin novembre 2019, les Allemands créent la surprise en devenant les premiers contributeurs au budget de l’Agence spatiale européenne (ESA) devant la France: 3,3 milliards d’euros contre 2,7 sur cinq ans. En effet, Berlin s’était bien gardé de révéler ses intentions à Paris qui, jusqu’au tout dernier moment, s’attendait à rester le premier contributeur de l’ESA.
Fort
de leur nouveau leadership, les partenaires allemands n’ont pas perdu
de temps. En effet, les études de faisabilité d’un transfert de la
production des moteurs Vinci vers l’Allemagne ont débuté « l’année
dernière », comme le relatait à la presse régionale début août un
syndicat de Vernon, en Normandie, ce site de production à l’origine
propriété du leader européen de la propulsion plasmique Safran et où
l’on développe Vinci depuis 1998. « Ça fait longtemps que les Allemands
ont des velléités sur cette partie de la production », ajoutait le
syndicaliste.
« C’est le propre de l’Europe », réagit Bertrand
Vilmer, « les retours géographiques sont proportionnels à la
participation au budget communautaire ou à un projet. »
En somme,
chaque capitale contribuant au programme européen exige des retombées
industrielles à la mesure de sa mise. « Il faut les former, effectuer
les transferts de technologies » pour que certains États n’ayant aucune
expérience en matière de spatial puissent participer à cette épopée.
« Cela a été vrai pour l’Angleterre malgré que ce soit un pays
industrialisé, cela a été vrai pour la Norvège », précise Bertrand
Vilmer. Il revient sur l’éventail de pays participant à la conception et
à la fabrication des différents propulseurs d’Ariane. Rien que sur
Vinci, Français et Allemands travaillent avec des industriels belges,
suédois ou encore italiens.
Pour autant, si à ses yeux, l’Europe
« marche bien au plan spatial », la conquête des étoiles n’est qu’un
volet du dossier « moteurs Vinci »:
« Ce sont quand même des
technologies qui ont des applications dans le domaine de la dissuasion,
il ne faut quand même pas l’oublier », précise cet ingénieur
aéronautique de formation, passé par le ministère de la Défense.
En effet les technologies d’ArianeGroup, filiale d’EADS et du français Safran, ne portent pas uniquement sur le civil. L’industriel développe également la motorisation des missiles balistiques de la dissuasion nucléaire océanique française, tels que les M-51. Ces derniers équipent les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la Marine nationale. Chacun d’eux peut emporter, à près de 19.000 km/h (Mach 15), dix ogives thermonucléaires de 100 kilotonnes chacune. Soit au total 66,6 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. Autant dire que la maîtrise d’une telle technologie, qui n’intéresse nullement une Allemagne antinucléaire, confère un poids certain à la France sur la scène internationale.
« On ne lâche pas comme cela une activité
industrielle de cette importance sans contreparties », temporise
pourtant Bertrand Vilmer, qui souligne que toutes les compensations
françaises ne sont pas nécessairement connues aujourd’hui.
« Certains termes des échanges peuvent être extrêmement vastes » et
dépasser le cadre du spatial, ajoute cet ancien conseiller au cabinet de
Michèle Alliot-Marie.
Parmi celles obtenues par la France, brandies par Bruno Le Maire dans sa réponse à Marine Le Pen: un investissement de 40 millions d’euros dans le développement de Prometheus, le futur réacteur réutilisable qui équipera le successeur d’Ariane 6 et de Vega-C. Depuis janvier 2021, il est en effet acté qu’il doit être développé à Vernon… ainsi qu’à Ottobrunn.
Réutilisable,
fabriqué en partie grâce à l’impression 3D, Prometheus est ainsi
annoncé comme devant être dix fois moins cher que le Vulcain 2, l’actuel
moteur du premier étage d’Ariane 5. Un aspect « compétitivité » sur
lequel ArianeGroup met l’accent. En effet, l’entreprise fut créée en
2015 afin de répondre à l’arrivée sur le marché des lanceurs spatiaux de
l’américain Space X. « En termes de coût, Ariane 6 sera deux fois moins
chère qu’Ariane 5. C’est une performance énorme », affirmait le 23
septembre André-Hubert Roussel, PDG d’ArianeGroup devant le gratin de
ses managers.
« L’avenir est aux moteurs réutilisables », concède
Bertrand Vilmer. « Ariane 6, c’est Ariane 4 nouvelle génération, c’est
tout, il n’y a aucune transformation majeure. Ah si, il y a un nouveau
moteur, c’est vrai, qui sera réallumable, donc cela permet d’avoir des
trajectoires “exotiques” », précisait-il à Sputnik en juillet dernier.
Il ne partage toutefois pas le même optimisme que la direction
d’ArianeGroup sur les économies qu’engendrerait Ariane 6. Si ce lanceur
reste un « couteau suisse », pas dit qu’il soit si « low-cost » face à
ceux de la firme d’Elon Musk.
« Pour parler court, les critères de
qualité qu’ils ont mis sur Ariane 6 sont pratiquement les mêmes que sur
Ariane 5. Il n’y a donc aucune raison que cela soit moins cher »,
tacle-t-il. Selon lui, impossible de savoir tant que la fusée n’est pas
exploitée.
« Donner à ArianeGroup les moyens d’être compétitif
face à SpaceX », voilà un autre bénéfice de l’accord conclu entre
Français et Allemands, mis en avant par le ministre français de
l’Économie dans sa réponse à Marine Le Pen. Une « compétitivité » qui se
paie en termes d’emplois, puisqu’ArianeGroupa annoncé dans la foulée du
transfert de la production des moteurs Vinci à Ottobrunn la suppression
de 600 de ses 7.500 emplois en France et en Allemagne. Sur le site de
Vernon, les syndicats craignent que la quarantaine de salariés qui
travaillaient à plein temps sur ce moteur-fusée se retrouvent de facto
sur le carreau.
Ce n’est pourtant pas à ce plan social que pensait
Bruno Le Maire, mais à l’accord présenté le 21 juillet à Bercy aux côtés
de son homologue allemand et « ami », Peter Altmaier. C’est lors de
cette réunion que fut scellé le destin allemand des moteurs Vinci. Une
contrepartie obtenue par Berlin, en plus du droit de développer leur
propre lanceur, en échange d’une rallonge annuelle de 140 millions
d’euros et d’acter une « préférence européenne » en matière de lanceurs
afin de sauver le lanceur lourd Ariane 6.
L’Allemagne, futur leader du spatial européen?
Les Français se sont-ils tiré une balle dans le pied pour sauver
Ariane? En effet l’Allemagne ne cache pas son intention de surfer sur
cette vague « new space » impulsée par la firme américaine. Toujours à
Ottobrunn, plusieurs startups ont le vent en poupe pour créer les
microlanceurs de demain, mais surtout enfin offrir à l’Allemagne sa
propre fusée. Mais pour l’heure, outre-Rhin, on bute sur la
motorisation. En effet, dans une fusée [8 :05] « la clef c’est le
moteur », insiste Bertrand Vilmer, « le lanceur en lui-même, c’est de la
rigolade ».
Quoi qu’il en soit, ces ambitions allemandes sont
particulièrement mal vues depuis Paris, car ce serait une concurrence
directe à Ariane et même aux autres lanceurs de l’ESA (Vega, Soyouz).
Cerise sur le gâteau bavarois, le jour même de l’officialisation du transfert vers Munich des moteurs-fusées, le chef d’état-major de l’armée allemande postait sur Twitter les photos de la signature d’une lettre d’intention pour un « Military Space Partnership » (partenariat spatial militaire) avec le vice-chef des Forces de défense australiennes. En somme, Berlin et Cambera viennent d’ouvrir la porte à une coopération intergouvernementale sur des programmes spatiaux communs… la même semaine que le camouflet historique infligé par l’Australie à la France en rompant le « contrat du siècle ».
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