11 septembre 2021

Crise des opioïdes  : la famille Sackler sauve sa peau en liquidant son laboratoire Purdue

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En février 2019, Envoyé spécial diffuse un sujet sur la famille, immensément riche. Pour l’extrait vidéo qui suit, l’émission de France 2 a titré :

Crise des opiacés aux États-Unis : les Sackler, des philanthropes accusés d’être des empoisonneurs

On a envie de corriger et d’écrire :

Crise des opiacés aux États-Unis : les Sackler, des empoisonneurs accusés d’être des philanthropes

Les Sackler ont fait fortune sur l’empoisonnement et la mort de centaines de milliers de camés, fortune qui leur permet aujourd’hui de se sortir sans la moindre égratignure d’un authentique crime de masse !

La Rédaction d’E&R
 

Échapper à des poursuites en payant, c’est possible. C’est même ce qui a été conclu, jeudi 2 septembre, devant un tribunal des faillites aux États-Unis. La famille Sackler, propriétaire de Purdue Pharma, un laboratoire accusé d’avoir largement alimenté la crise des opioïdes aux États-Unis, a proposé un plan de faillite de son entreprise et le versement de 4,32 milliards de dollars aux familles de victimes. En échange, elle bénéficie d’une certaine immunité, c’est-à-dire qu’elle échappe à d’éventuelles futures poursuites, sauf en cas de faute intentionnelle. Avant d’être accepté par un tribunal des faillites, ce plan avait déjà été approuvé par 95 % des créanciers de la société et 43 États américains, souligne dans un communiqué l’entreprise.

Pourtant, cet été, une quinzaine d’États s’étaient encore fermement opposés à ce plan qu’ils considéraient comme l’achat d’une forme d’impunité par la famille. Puis ils avaient fini par céder en acceptant un accord. « Ce n’est pas une solution parfaite », avait admis Letitia James, procureure de l’État de New York. Pour autant, « ces fonds seront utilisés pour prévenir de futurs décès et dégâts causés par l’épidémie d’opiacés », avait-elle ajouté. Les États – New York et le Massachusetts en tête – avaient néanmoins réussi à obtenir la diffusion de « dizaines de millions de documents » exposant les dessous de cet immense scandale, notamment les échanges des Sackler avec leurs avocats.

De son côté, Bob Ferguson, le procureur de l’État de Washington, a déjà annoncé ce jeudi matin [2 septembre 2021] qu’il ferait appel de la décision du tribunal des faillites. Celle-ci « est insultante pour les victimes de l’épidémie d’opioïdes qui n’avaient pas voix au chapitre dans cette procédure », a-t-il déclaré dans un communiqué. Et de renchérir  : « Ce plan relaie l’idée que les milliardaires opèrent selon des règles différentes du reste du monde. » Le 9 juillet, le procureur avait déjà pris position, sur la station de télévision Komo News (Seattle), contre ce plan qu’il jugeait « profondément injuste ». Pour lui, la somme que versera la famille Sackler « est dérisoire par rapport au mal qui a été causé ».

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L’addiction très forte provoquée par ces médicaments a entraîné la mort par surdose de 500 000 personnes aux États-Unis, dont 52 000 rien qu’en 2015.

Lire l’article entier sur marianne.net


Voici maintenant un article du Times of Israël datant du 5 juin 2019

Qui est la famille Sackler au centre de la crise des opioïdes ?

La famille de philanthropes juifs, qui a fondé Purdue Pharma, est devenue célèbre pour avoir entraîné des addictions à l’opium massives. Ses dons seront-ils dorénavant rejetés ?

Dans les années 1930, Mortimer et Raymond Sackler étaient partis faire leurs études de médecine en Écosse parce que, disaient-ils, les universités américaines ne les accepteraient pas parce que Juifs.

Quatre-vingt ans plus tard, les institutions universitaires et culturelles du monde entier sont en train de décider si elles doivent rejeter les enfants des deux frères. Et ce n’est pas en raison de leur religion, mais à cause du drame dont ils sont à l’origine.

Mortimer et Raymond Sackler sont feu les patriarches d’une famille américaine actuellement vivement critiquée pour son rôle central dans la crise des addictions aux opioïdes, qui a entraîné des centaines de milliers de morts chez les Américains. C’est la firme pharmaceutique créée par les deux frères, Purdue Pharma, qui fabrique l’OxyContin – l’un des plus importants médicaments à base d’opium du marché.

Mortimer s’est éteint en 2010 et Raymond en 2017. Aujourd’hui, leurs veuves – aux côtés de cinq de leurs enfants et de l’un de leurs petits-enfants – sont poursuivis en justice par trois États américains pour être à l’origine d’une série de pratiques frauduleuses et fallacieuses dans la commercialisation de l’OxyContin. Purdue a conclu un arrangement judiciaire avec l’État de l’Oklahoma, au mois de mars, qui atteint les 270 millions de dollars.

Avant de devenir célèbre pour ses analgésiques, la famille Sackler était connue pour sa philanthropie. Aujourd’hui, des musées et des écoles s’interrogent sur ce qu’ils doivent faire avec les bâtiments, les facultés ou les chaires qui portent son nom. Deux institutions juives, dont l’université de Tel Aviv, sont également face à ce dilemme.

Sur cette photo, des familles et des amis ayant perdu un proche dans des overdoses d’OxyContin et autres opioïdes laissent des boîtes de pilules devant le siège de Purdue Pharma en signe de protestation à Stamford, dans le Connecticut, le 17 août 2018

Les frères Sackler étaient les fils d’immigrants juifs venus de Pologne et d’Ukraine.

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Mais tout avait changé en 1996 lorsque la compagnie avait commencé à commercialiser l’OxyContin, un analgésique sur ordonnance. Ce médicament avait été considéré comme plus sûr que d’autres alternatives en raison de sa libération dite contrôlée dans le sang du patient – dans lequel il pénétrait graduellement.

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Christine Gagnon de Southington dans le Connecticut manifeste avec des familles et des amis ayant perdu un proche suite à des overdoses d’OxyContin et autres ipioïdes au siège de Purdue Pharma LLP à Stamford, dans le Connecticut, le 17 août 2018

OxyContin était prescrit pour un vaste spectre de douleurs et aura fait de la famille Sackler la 19e plus grosse fortune des Etats-Unis, pesant 13 milliards de dollars, selon Forbes. L’année dernière encore, huit membres de la famille Sackler siégeaient au conseil d’administration de Purdue.

Mais alors que le bilan humain de la crise des addictions s’est imposé récemment – une prise de conscience tardive due en grande partie, ont regretté les inspecteurs, au fait que les dangers de l’addiction à l’OxyContin avaient été minimisés ou dissimulés – le nom de Sackler est devenu synonyme de controverse. Plus aucun membre de la famille ne siège au conseil d’administration de l’entreprise.

Ils sont dorénavant poursuivis pour avoir commercialisé de manière trompeuse et agressive un médicament entraînant une forte dépendance.

[...]

La famille Sackler a utilisé sa richesse pour financer les secteurs de l’éducation, de la recherche et des arts. Elle a donné des fonds au Metropolitan Museum of Art à New York, au Tate Modern de Londres et au Louvre, à Paris. Elle a fondé des instituts au sein des universités de Columbia et de Yale, entre autres.

Et dans le monde juif, il y a l’école de médecine de l’université de Tel Aviv ainsi que des douzaines de divisions Sackler dans l’école. Il existe également un escalier Sackler au musée juif de Berlin.

Certaines institutions qui avaient accepté les largesses des Sackler ont fait savoir que ce ne serait plus le cas, notamment le musée de Berlin, le musée Guggenheim à New York City et le Tate. La National Portrait Gallery de Londres, s’entendant avec la famille, a annulé une donation qui était prévue cette année.

Mais l’université de Tel Aviv, pour sa part, a fait savoir qu’elle ne changerait pas le nom de la faculté de médecine pour le moment – ni celui d’aucune des 30 entités et plus à l’école qui portent le nom de la famille. En 2013, l’ambassadeur israélien aux Nations unies remerciait encore la famille Sackler pour son soutien apporté à l’université de Tel Aviv.

Lire l’article entier sur fr.timesofisrael.com

Bonus : la popularité de la famille Sackler (en VO)

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