Figure de la critique de la gestion de la crise dite sanitaire, Florian Philippot alerte depuis plusieurs années sur les politiques d’austérité européennes qui ont conduit à un délitement du système de santé français. Il détaille la crise de l’hôpital public qui en résulte, épinglant au passage la Commission européenne, qui a demandé à de nombreuses reprises aux États membres de baisser leurs dépenses de santé.
Sa vision de la santé publique : quelle cohérence dans le temps long ? Comment répond-il à ceux qui lui font un procès en opportunisme ? Les manifestations au succès grandissant, le prolongement politique incontournable - y a-t-il des perspectives autres que la contestation ? - et enfin sa projection et ses analyses pour 2022...
Autant de sujets évoqués dans cet "Entretien essentiel" dans lequel le président des "Patriotes" prend le temps de détailler ses positions, de dissiper quelques malentendus... Et de surprendre peut-être par une ouverture qu'on ne lui connaissait pas forcément :
Les points évoqués dans l'entretien :
- si la santé n’est pas une compétence européenne, même si Emmanuel Macron voudrait que cela le devienne, Florian Philippot explique certains changements depuis le début de l’épidémie et prend pour exemple la place prépondérante occupée désormais par l’Agence européenne du médicament alors que celle-ci n’est pas censée être au-dessus des agences nationales. Il déclare que l’Europe de la santé existe, "c’est l’Europe de l’austérité".
- sur la santé publique en France, il insiste sur la nécessité de faire confiance aux soignants et aux médecins et regrette que ces dernières années aient été marquées par la volonté de mettre sous tutelle les médecins libéraux. "Attaché au modèle libéral de la médecine", il pense que les médecins ne doivent pas être « fonctionnarisés » et qu’un état stratège ne doit pas empêcher les forces vives économiques ou scientifiques de vivre.
- il commente en détail la gestion calamiteuse de cette crise dans laquelle l’idéologie a souvent pris le pas sur la raison. Prenant l’exemple des frontières, il rappelle que le début de la crise a été marquée par la fermeture des frontières de tous les pays de Schenghen sauf... la France qui instaure aujourd’hui à travers son pass sanitaire des frontières partout : aux aéroports, cafés, entre les gens avec la distanciation sociale.
- il reconnaît avoir évolué sur les politiques de confinements, l’utilisation des masques après avoir observé les pratiques d’autres pays et avoir lu certaines positions de grands scientifiques comme l’épidémiologiste John Ioannidis. Comprenant les erreurs du départ et le premier confinement, il regrette que la plupart de politiques n’aient pas changé sur le sujet depuis mars 2020.
- son mouvement des Patriotes organise des manifestations depuis presque 40 semaines dans toute la France et dénonce un gouvernement qui veut faire croire aux français qu’une politique de restriction de libertés est une politique sanitaire.
- l’ampleur que connaît la mobilisation depuis le 17 juillet est due selon lui aux mesures annoncées sur le fond mais également au ton d’une violence inouïe employé par un président qui fait peur aux Français en leur faisant "la guerre".
- partisan de l’unité et dans une démarche très "œcuménique", il se félicite que même des gens qui ne le soutiennent pas politiquement puissent venir s’exprimer librement sans être rattachés à son mouvement.
- il revient sur la philosophie du QR-code, critère discriminant qui veut qu’on remette sa liberté dans les mains de l’état, une situation qualifiée de « Grande bascule », titre de son dernier ouvrage.
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