S’il est une chose dont nous sommes sûrs, dans cette affaire de Covid où l’on entend tout et son contraire à longueur de temps, c’est que nous sommes bêtes. On nous prend pour des abrutis. Depuis le début. Incapables de prendre les bonnes décisions, incapables de gérer nos existences et d’assumer nos choix.
« Fais pas ci, fais pas ça, à dada prout prout cadet »… Mouche ton nez, mets ton masque et n’embrasse pas la dame, ferme ta porte, pose le cul sur ton canapé et bon curage… du nez. Hélas, malgré les injonctions, les enfants ne sont pas sages : ils ne veulent toujours pas se faire vacciner. Le gouvernement va faire panpan sur le cucul des soignants. On réfléchit aux sanctions pour les récalcitrants : vous me copierez cent fois « Je dois obéir à Monsieur Véran ».
Le croque-mitaine qui nous sert de ministre l’a dit dimanche : une quatrième vague nous guette fin juillet. Les grandes marées sont généralement au 15 août, mais bon, on ne va pas chipoter. Un peu trop décontractés du maillot de bain, les Français ont oublié la peur, alors il faut leur en remettre une dose.
« Regardez nos voisins anglais, dit le ministre, les voilà qui replongent. Outre-Manche, les contaminations sont reparties dangereusement à la hausse avec le variant Delta. » Ah bon ? On croyait que les Anglais étaient les bons élèves de l’Europe, tous piqués ou presque, et donc immunisés. Faudrait-il en déduire que les vaccins ne servent à rien ? On se garde bien de nous le dire. D’ailleurs, personne ne pose la question. Pas plus qu’on ne demande s’il y a une recrudescence de malades ou bien seulement des tests positifs…
Qu’importe, on veut absolument nous vacciner, et pour cela, tout est bon. C’est ainsi que les loteries se multiplient de par le monde. Le gros lot au bout de la seringue, autrement dit la carotte pour faire avancer les ânes.
« Une voiture à Moscou, 100.000 dollars au Canada, un SPLIFF à Seattle… et un weekend à Argenteuil. Pour inciter les populations à se faire vacciner contre le Covid-19 et ainsi se rapprocher d’un retour à la vie normale, sans mesures sanitaires ni interdictions en tout genre, des loteries sont mises en place partout dans le monde », nous dit Le HuffPost. La vaccination, c’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter un truc sympa : « À partir du moment où l’on reçoit le sérum (à certaines dates ou si l’on appartient à certaines catégories de populations, par exemple), on a une chance d’être tiré au sort et de recevoir un lot. » La ville d’Argenteuil (Val-d’Oise) vient donc de lancer « Destination vaccination », soit une loterie pour les 18-25 ans : s’ils reçoivent une première injection en juillet, ils « pourront peut-être décrocher un week-end de vacances, mais aussi des places de cinéma ou de concert ». À Nîmes aussi : chèques cadeaux ou abonnements de bus contre une piqûre.
Il paraît que ça plaît beaucoup au gouvernement. « Si un jour on se dit que c’est pertinent de lancer ce genre de chose au niveau national, dans le cadre de la loi et de l’éthique, pourquoi pas. D’autres pays le font », dit-on dans l’entourage du Premier ministre.
Tout le monde n’est pas de cet avis et c’est une ex-députée LREM passée dans les rangs des écolos qui s’indigne : « Je trouve ces loteries profondément choquantes. C’est une question de santé publique, ça ne doit aucunement devenir un cadeau, sinon on entre dans un schéma où l’on instrumentalise la vaccination et la question de l’accès à la santé. » « Qu’est-ce que ça veut dire ? », poursuit-elle. Est-ce « que pour lutter contre l’abstention, on va faire gagner des week-ends si les gens se déplacent pour aller voter » ?
Quand on fait de la consommation l’alpha et l’oméga du devoir citoyen, il ne faut d’étonner de rien…
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