31 juillet 2021

Une époque de confusion

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Les performances du passé sont, en France et en matière gouvernementale, un assez bon indicateur des performances futures. Et c’est d’autant plus vrai lorsque les performances sont médiocres à nulles : comme on pouvait assez logiquement le prévoir il y a quelques jours, la mise en place des différentes règles entourant le pass sanitaire, petit passeport intérieur au pays des Droits de l’Homme Vacciné, ne se passe pas trop bien.

Et si, dans les mots qui remplissent les esprits actuellement, celui de « Liberté » revient régulièrement (alors que ceux d’égalité – au moins en droit – et de fraternité ont depuis longtemps été abandonnés), nul doute que les prochains jours verront apparaître celui de « confusion » qui s’applique à merveille sur l’instable marigot de lois, décrets, déclarations et méandres intellectuels gluants dans lesquels s’enfonce toute la classe politique et médiatique.

Grâce à une confusion de plus en plus grande entre cas positif, personnes porteuse, malade, hospitalisée et décédée, on en arrive à constater à la fois une hystérie sur certains plateaux télé au cri effaré de « la quatrième arrive ! » et un calme pondéré dans nombre d’hôpitaux (pendant que le secteur privé n’est toujours pas sollicité, car en France, on a des débordements correctement organisés, mon bon monsieur).

La confusion permet d’expliquer sobrement et sans rire que, pour la première fois dans l’histoire, des individus en bonne santé peuvent officiellement transmettre une maladie qu’ils n’ont pas à d’autres individus pourtant vaccinés contre elle, et dont certains vont, peut-être, mourir.

La cacophonie confusionnelle continue de plus belle lorsqu’on évoque le cas douloureux de Jean-Michel B., apparemment ministre de l’Edulcoration Nationale, qui explique vouloir séparer le bon grain (les élèves vaccinés) de l’ivraie (les petits pouilleux sans vaccin), en évinçant les covi-positifs. En effet, pour lui, c’est absolument évident :

« Quand vous êtes vacciné, vous ne risquez pas de contaminer les autres, alors que si vous n’êtes pas vacciné, vous faites courir ce risque. »

Apparemment, ce qui est une vérité en Bisournoursie Ségrégationniste ne semble pas en être une outre-Atlantique ou Fauci, le docteur en charge d’apeurer les foules américaines, a récemment déclaré que, vacciné ou non, la charge virale était la même ce qui, au passage, justifiait de devoir réimposer le masque.

En somme, le vaccin n’empêche pas vraiment la propagation du virus, les lieux qui sont réservés aux détenteurs du « pass » vont malgré tout continuer à propager la maladie. Au pire, le pass pourrait donc même accroître la propagation de la maladie en donnant un faux sentiment de sécurité au possesseur.

Cette confusion sera fort pratique lorsqu’il s’agira de refermer certains établissements, d’imposer certaines limitations (comme des couvre-feux) et le retour du port du masque obligatoire car, même sans utilité, il rassure les hystériques.

On aura une pensée émue pour tous les cocus qui ont naïvement poussé à l’extension du pass sanitaire et à l’écrabouillement méthodique de nos libertés : avec le pass, ils pensaient retrouver leur liberté (celle d’être scannée pour prendre un café, youpi) en échange d’une sécurité sanitaire, et les faits montrent qu’ils n’auront ni leur sécurité sanitaire, ni même leur liberté. Bien joué.

La distribution de ces pass, ainsi que l’imposition larvée d’une troisième (puis d’une quatrième) dose vaccinale dans les prochains mois devraient logiquement s’accompagner d’une petite bouteille de vaseline, ça aidera.

Pendant ce temps, on appréciera là encore la confusion qu’engendre les paroles du ministre puisqu’une fois séparés, les élèves infectés ne pourront plus bénéficier de cette instruction pourtant obligatoire. En effet, « l’école à la maison » qui pourrait être une option, semble de plus en plus difficile à mettre en place : nonobstant les évidents problèmes logistiques des parents qui n’ont bien souvent ni le temps ni les moyens d’instruire leurs enfants, on doit en effet se rappeler que le gouvernement actuel a récemment poussé toute une batterie de lois et décrets visant à supprimer cette possibilité donnée aux familles.

En somme, les enfants covi-positifs (mais pas malades) ne pourront justifier d’une quelconque maladie pour obtenir une instruction à la maison, la maladie étant la seule excuse possible pour ne plus scolariser son enfant à l’École Républicaine et Égalitaire-ou-presque. On sent intuitivement que ça va fort bien se passer, sans la moindre confusion ni le moindre rétropédalage de l’Exécutif.

Mais la confusion qui règne ne s’arrêtera pas en si bon chemin : alors que les précédentes confusions documentaient essentiellement l’impéritie de nos administrations ainsi que l’improvisation et l’incompétence complète de nos élites, il faut mentionner la confusion volontaire, sciemment entreprise par le pouvoir, ses affidés et des médias devenus propagandistes, cette confusion qui consiste à feindre de croire que tous les opposants au pass sanitaire sont aussi des opposants au vaccin, puis des opposants à tous les vaccins, puis des antivax puis des complotistes (et pourquoi pas des platistes).

Avec cet amalgame pratique, on jette facilement l’opprobre sur ceux qui refusent de voir se fragmenter la société avec l’instauration d’un pass, ceux qui comprennent où mène inévitablement cette expérience politique et sociétale immonde, ceux qui ont bien vu le but politique (et uniquement, bassement politique) de Macron et ses thuriféraires dans l’instauration d’une société d’apartheid médical.

Le pass est le symbole d’un fichage volontaire des citoyens, d’une mise à disposition de leurs données intimes, de l’usage de la pression sociale pour intimer à une partie d’entre eux des comportements et des attitudes d’obéissance. La société du pass, c’est une société où, à n’importe quel moment et pour n’importe quelle raison arbitraire, un citoyen peut se voir refuser un service, un produit, l’accès à un lieu. Et dans cette optique, la confusion de l’antipass avec l’antivax permet de taxer l’opposant de rétrograde, d’égoïste et d’irresponsable. Grâce à cette confusion, de celui qui réclame une société libre et ouverte, dans laquelle l’État ne peut pas confiner ou ostraciser arbitrairement quelqu’un, ou de celui qui accepte voire réclame l’exact inverse, ce sera le premier qu’on qualifiera de dangereux…

Cependant, rassurons-nous : grâce à toute cette confusion, on a réussi à mettre en place une nouvelle forme de République encore plus libre, égalitaire et fraternelle dans laquelle on trouve des chiens dressés à renifler les malades, des détentions administratives pour les malades sous supervision de l’assurance maladie, un passeport intérieur pour que les établissements et les employeurs puissent vérifier l’état de santé des citoyens quitte à les licencier s’ils ne sont pas hygiéniquement sains, et une ségrégation des uns et des autres sur une base sérologique.

Heureusement qu’Emmanuel Macron a été élu : imaginez ce qu’on dirait si cela avait été Marine Le Pen !

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