Après plusieurs combustions spontanées suspectes, et le rappel de près de 70.000 Chevrolet Bolt, le constructeur automobile General Motors demande à ses clients de ne plus garer leurs voitures… dans un garage. Une nouvelle requête qui inquiète les consommateurs et interroge sur les dangers liés aux voitures électriques.
Mais bien plus qu’une question de sécurité, il s’agit pour les constructeurs d’un enjeu de relations publiques.
La Chevrolet Bolt en pleine tourmente
Les combustions spontanées de véhicules électriques n’ont rien de nouveau. Plusieurs Tesla ont ainsi été dévorées par les flammes ces dernières années, notamment en Norvège en 2016, en Belgique il y a deux ans, ou plus récemment aux États-Unis. Si la société d’Elon Musk est souvent sous les feux des projecteurs, d’autres constructeurs connaissent des problèmes similaires. En 2020, plusieurs constructeurs ont ainsi organisé des campagnes de rappel pour différents modèles de voitures hybrides et électriques, notamment Ford, Hyundai, BMW ou Chevrolet.
En novembre 2020, la marque américaine, propriété de General Motors, a ainsi demandé aux propriétaires de Chevrolet Bolt construites entre 2017 et 2019 de prendre contact afin d’organiser le retour de leur véhicule. Près de 69 000 voitures électriques seraient ainsi concernées. Mais l’opération prend du temps, et n’intéresse pas forcément tous les utilisateurs. Or, en ce début du mois de juillet, deux nouvelles Bolt ont à nouveau pris feu soudainement, notamment celle d’un député du Vermont.
Pris dans une tempête médiatique, GM a donc demandé aux utilisateurs de Bolt de débrancher leurs véhicules après la charge, et de ne pas les parquer dans un garage ou un quelconque espace clos. Pas de quoi calmer les inquiétudes des consommateurs qui, après des accidents similaires survenus avec des Tesla, commencent à s’interroger sur la sécurité des véhicules électriques dans leur globalité.
Véhicules électriques : moins d’incendies, mais plus durs à éteindre
Pour l’heure cependant, les études ne tendent pas à démontrer une dangerosité plus importante des véhicules électriques. Au contraire. Dans l’absolu, beaucoup moins d’incendies se déclarent sur des voitures électriques que sur des voitures thermiques. En effet, ces dernières possèdent également des batteries, généralement des batteries au plomb moins sécurisées que les nouvelles batteries au lithium des véhicules électriques. Et ces batteries viennent s’ajouter aux réservoirs de carburant, augmentant de facto le risque global de combustion, que ce soit lors d’un accident ou au moment de « recharger » le véhicule. Ainsi, lorsque la BMW i3 a connu des problèmes d’incendie, ce n’était pas lié à sa batterie principale mais bien à son petit réservoir de carburant annexe.
Au final, si les voitures électriques ne sont pas statistiquement plus dangereuses, elles présentent des profils de risques différents, auxquels il faudra collectivement s’habituer. Ainsi, les pompiers restent encore mal dotés pour lutter contre les incendies de batteries géantes, qui demandent un équipement spécial. De même, si un incendie à la pompe à essence peut entraîner une catastrophe sur la voie publique, un dysfonctionnement sur des bornes de recharge impactera les utilisateurs au cœur de leur foyer. Autant de contraintes qui devront être prises en compte dans les nouveaux projets de villes électriques par exemple.
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