A partir de 2023, les écoles en Suisse romande (Romandie) enseigneront une version « rectifiée » du français. Les ministres de la Formation de la partie francophone de la Suisse ont présenté mercredi une réforme pour simplifier l'apprentissage des élèves, rapporte « Le Temps ».
Certains accents, traits d'union ou encore règles d'accord jugées obsolètes seront supprimés, tandis que les enseignants seront encouragés à « utiliser le langage épicène », c'est-à-dire sans distinction de genre. « Concrètement, cela signifie privilégier les tournures neutres ou collectives, mais aussi accorder les termes désignant des métiers, des fonctions ou des statuts avec le genre féminin lorsque c'est le cas », explique le journal.
« Une complexité construite de toutes pièces »
Interrogé, le psycholinguiste Pascal Gygax, de l'Université de Fribourg, y voit un bon moyen d'adapter la langue à son époque, évitant qu'elle soit « figée ».
« Sur le plan de l'orthographe, il existe aujourd'hui une scission grandissante entre l'écrit et l'oral qui mérite d'être questionnée. Les élèves suisses, belges et français ont des scores en langue moins bons que dans d'autres pays, parce qu'ils passent beaucoup de temps à essayer d'apprendre des règles d'orthographe qui ne reposent sur aucune logique. »
Le sujet fait évidemment débat chez nos voisins, certains y voyant un renoncement face aux nombreuses règles qui font la beauté (et la difficulté) du français. « Cette complexité est construite de toutes pièces ! On la doit à la volonté de l'Académie française et des grammairiens de différentes époques de complexifier le langage pour favoriser l'aristocratie. La langue sert avant tout à comprendre et à communiquer », conclut Pascal Gygax.
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