14 mai 2021

Soupçons de corruption à 4 millions € pour la commissaire chargée des vaccins

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La commissaire chargée des vaccins, la Chypriote Stella Kyriakidou, a-t-elle bénéficié de faveurs financières de la part de l’une des grandes banques du pays, à hauteur de 4 millions €, uniquement par « amitié » entre puissants ? C’est la question que la Cour des Comptes chypriote pose indirectement dans son rapport annuel sur le « CONTRÔLE DES PRÊTS NON REMBOURSÉS DES ANCIENNES INSTITUTIONS DE CRÉDIT COOPÉRATIVES AUX PERSONNES POLITIQUEMENT EXPOSÉES ». Et, dans les personnes politiquement exposées, cette année, on trouve le mari de l’actuelle commissaire Stella Kyriakidou.

 

Le mari de la Commissaire reçoit 4,2 millions €

Dans son rapport annuel, la Cour des Comptes (exemple n°8, page 54 du rapport) épingle donc le mari de la Commissaire pour quatre prêts souscrits entre 2009 et 2017, qui sont restés sans remboursement aujourd’hui. Et, curieusement, la banque qui a consenti ces prêts douteux n’a demandé aucune contrepartie à l’emprunteur… Magique !

Le rapport remarque que, en 2017, le couple Kyriakidou s’est engagé à vendre l’une de ses propriétés pour rembourser une partie des sommes. Mais la banque semble étonnamment complaisante vis-à-vis de ces clients qui n’honorent pas leurs traites. 

Quand on sait que Stella Kyriakidou était alors vice-présidente du parti conservateur chypriote à cette époque, députée (comme son mari), on voit tout de suite la manoeuvre…

Les explications embrouillées de Stella

Selon la chaîne allemande ARD, qui a révélé cette affaire, Stella Kyriakidou a expliqué qu’elle n’était pas concernée par les affaires de son mari, lequel ne disposait pas de patrimoine personnel que la banque aurait pu demander en garantie. La lecture du rapport (en grec) contribue tout de même à mettre en doute ces explications foireuses.

On lira notamment que les prêts ont bénéficié à plusieurs comptes en banque, dont l’un est celui du conjoint. Et le rapport indique bien que le bénéficiaire des prêts est disposé à vendre des biens immobiliers pour rembourser une partie des sommes. 

Autrement dit, une affaire de corruption passive couve peut-être au sein de la Commission Européenne, et elle est très embarrassante, puisqu’elle touche la Commissaire à la santé, en première ligne sur la question des achats de vaccins. On se souvient que ces commandes de l’Union ont beaucoup fait jaser, notamment à cause du secret qui a entouré les négociations sur les prix. 

Pas de lien direct avec les vaccins

Il faut toutefois bien souligner que cette affaire n’a pas de lien direct avec les achats de vaccins. En effet, tous les prêts consentis l’ont été bien avant qu’on ne parle de COVID-19, et avant même que la Commissaire ne prenne ses fonctions à Bruxelles. 

Mais chacun a bien perçu le problème. Une enquête pour corruption visant la commissaire à la santé enfoncerait un nouveau coin dans la légitimité et la crédibilité de l’équipe actuelle, frappée par les polémiques sur son inefficacité et sa faiblesse. Au vu des risques qui couvent, c’est sans doute pour cette raison que la presse subventionnée, en France, a fait silence sur ce dossier. 

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