Le nombre disproportionné de tués du côté Palestinien montre que le massacre est unilatéral. Plus de 200 personnes ont été tuées – dont près d’un quart d’enfants – au cours de cette semaine de violence.
C’est le même schéma écœurant que l’on retrouve à chaque fois qu’un conflit éclate.
Le nombre de victimes va probablement s’alourdir, les dirigeants israéliens ignorant les appels internationaux à une trêve et promettant de poursuivre les frappes aériennes « aussi longtemps que nécessaire ». Les Israéliens appellent cela « tondre le gazon ». Quel scénario abominable et tordu que celui de ce ghetto de Varsovie des temps modernes.
Parallèlement, le nombre d’Israéliens tués par des roquettes palestiniennes s’élève à 10, dont deux enfants. Une différence de 1 à 20 fois qui reflète un usage scandaleux de la force létale aveugle et de manière excessive par les Israéliens.
Pour la troisième fois en une semaine, l’administration Biden a opposé son veto aux efforts internationaux déployés au Conseil de sécurité des Nations unies pour appeler à un cessez-le-feu. Et ce, alors que des familles entières sont anéanties dans des frappes aériennes menées par des centaines d’avions de chasse israéliens qui bombardent des maisons avec des tonnes d’explosifs dans la bande de Gaza, une zone densément peuplée.
Le président Joe Biden et son principal diplomate, Antony Blinken, refusent tous deux de condamner le massacre perpétré par Israël, répétant leur soutien mielleux au « droit à l’autodéfense » d’Israël. Qu’y a-t-il de si juste à tuer des enfants dans leur lit ? Ou des frappes aériennes incessantes empêchant même les équipes de secours de récupérer les corps sous les décombres ? Ou de bombarder une tour abritant des services de presse internationaux ? Ce dernier crime de guerre apparent semble avoir été perpétré pour empêcher les médias de rendre compte des autres crimes de guerre.
Les États Unis sont isolés dans son soutien éhonté aux crimes israéliens. L’administration Biden, en particulier, est critiquée pour son hypocrisie et ses discours de vertu.
Depuis leur entrée en fonction il y a quatre mois, le président Biden et son équipe parlent avec lyrisme de « l’ordre international fondé sur des règles » et des « valeurs démocratiques ». Ils disent que le monde est engagé dans une lutte historique entre « la démocratie et l’autocratie », les Américains étant les vertueux présumés, bien sûr. Biden et Blinken font la leçon à la Russie et à la Chine sur les droits de l’homme.
Ces signaux nébuleux de vertu et cette rhétorique sur les valeurs sont toujours abstraits et s’accompagnent d’un tas de propagande médiatique. Par exemple, nous sommes censés croire que la Chine commet un génocide contre sa population musulmane ouïghoure. Aucune preuve n’est fournie et les soi-disant informations américaines sont en réalité de la désinformation provenant de think thanks idéologiques douteux, comme l’ont documenté les journalistes indépendants de Grayzone.
Pourtant, à l’inverse, nous avons ici une situation réelle dans laquelle l’armée israélienne, soutenue par les États-Unis, inflige un assaut à des musulmans (et des chrétiens) entassés dans ce camp de concentration à ciel ouvert qu’est Gaza. Et les Américains sont démasqués comme étant les abjectes menteurs qu’ils sont.
Un coup de fil de Biden disant au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que Washington va couper son aide annuelle de 3,8 milliards de dollars mettrait immédiatement fin à cette guerre. Mais cela n’arrivera pas parce que Biden et Blinken sont ardemment pro-Israël. Mais pas seulement Biden et Blinken. La projection de puissance impériale de Washington au Moyen-Orient repose sur Israël. Les Israéliens peuvent donc faire ce qu’ils veulent en sachant que les administrations américaines fermeront les yeux sur les crimes d’occupation illégale et d’expulsion continue des Palestiniens de leur patrie.
Après que les avions de guerre israéliens ont bombardé l’immeuble hébergeant des médias à Gaza, le week-end dernier, Antony Blinken s’est entretenu avec un dirigeant de l’agence AP qui figurait parmi les services de presse attaqués. Blinken a offert « son soutien indéfectible aux journalistes indépendants et aux organisations de médias du monde entier et a souligné le caractère indispensable de leurs reportages dans les zones de conflit ».
Que veulent dire ces vertus cyniques et des ces valeurs vides de sens ? Un soutien indéfectible au journalisme ? Tout comme le « soutien indéfectible au droit d’Israël à l’autodéfense » de Blinken ?
Lundi, pendant que le carnage continuait et que les cadavres s’accumulaient à Gaza, l’administration Biden publiait une déclaration marquant la « Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie ». Le département d’État a déclaré : « Les États-Unis se sont efforcés de réaffirmer les droits de l’homme et les libertés fondamentales de toutes les personnes, y compris les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres, les queers et les intersexués. » Il a ajouté : « Tout le monde mérite de vivre dans la dignité. »
Tout le monde ? Et les Palestiniens alors ?
Plus tard cette semaine, Antony Blinken doit rencontrer son homologue russe Sergei Lavrov pour leur premier face-à-face lors du sommet du Conseil de l’Arctique. Nul doute que l’Américain vaniteux tentera de faire la leçon à Lavrov sur « l’ordre fondé sur des règles » et les « valeurs » occidentales. Il ne fait aucun doute non plus que le chevronné diplomate russe donnera une petite leçon à Boy Blinken et lui dira d’aller coller ses valeurs sans valeur sur les ogives que les avions de chasse israéliens lâchent sur les maisons palestiniennes.
Finian Cunningham
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