Les États-Unis, qui disposent de quatre bases d’entrepôts de munitions en Israël, lui fournissent par ailleurs un vaste arsenal. Israël, qui détient déjà une des plus puissantes armées de l’Air au monde, teste actuellement des F-35 en situation de combat contre les Palestiniens.
Le porte-parole des Forces de Défense israéliennes Zilberman, annonçant le début du bombardement de Gaza, a spécifié que « prennent part à l’opération 80 chasseurs, y compris les F-35 Puissants ». C’est officiellement le baptême du feu du chasseur de cinquième génération de la société états-unienne Lockheed Martin, à la production duquel participe aussi l’Italie en tant que partenaire de second niveau.
Israël, qui a déjà reçu des USA 27 F-35, a décidé en février dernier d’en acheter non plus 50, mais 75. À cette fin le gouvernement a décrété une allocation ultérieure de 9 milliards de dollars : 7 provenant de l’ « aide » militaire gratuite de 28 milliards concédés par les USA à Israël, 2 concédés comme prêt par la Citibank états-unienne. Tandis que les pilotes israéliens de F-35 sont entraînés par l’U.S. Air Force en Arizona et en Israël, le Génie de l’US Army construit en Israël des hangars spéciaux renforcés pour les F-35, adaptés à la fois pour la plus grande protection des chasseurs à terre, et pour leur décollage rapide quand ils partent à l’attaque. En même temps les industries militaires israéliennes (Israel Aerospace et Elbit Systems), en étroite collaboration avec Lockheed Martin, augmentent la puissance du chasseur, rebaptisé Adir (Puissant) : surtout dans sa capacité de pénétrer les défenses ennemies et son rayon d’action, qui a été presque doublé. Capacités certes non nécessaires pour attaquer Gaza. Pourquoi alors emploie-t-on contre les Palestiniens les chasseurs les plus avancés de cinquième génération ? Parce que cela sert à tester les F-35 et les pilotes dans une action guerrière réelle, en utilisant les maisons de Gaza comme cibles du polygone de tir. Peu importe si, dans les maisons-cibles, se trouvent des familles entières.
Les F-35 A, qui viennent s’ajouter aux centaines de chasseurs-bombardiers déjà fournis par les USA à Israël, sont projetés pour l’attaque nucléaire, notamment avec la nouvelle bombe B61-12 que les États-Unis, outre les baser sous peu en Italie et dans d’autres pays européens, fourniront aussi à Israël, unique puissance nucléaire au Moyen-Orient, avec un arsenal estimé entre 100 et 400 armes nucléaires. Si Israël double le rayon d’action des F-35 et va recevoir des USA 8 avions citernes Pegasus de Boeing pour l’approvisionnement en vol des F-35, c’est parce qu’il se prépare à déclencher une attaque, y compris nucléaire, contre l’Iran. Les forces nucléaires israéliennes sont intégrées au système électronique Otan, dans le cadre du « Programme de coopération individuel » avec Israël, pays qui, bien que n’étant pas membre de l’Alliance, est intégré avec une mission permanente dans le quartier-général de l’Otan à Bruxelles. Dans le même cadre, l’Allemagne a fourni à Israël 6 sous-marins Dolphin modifiés pour le lancement de missiles nucléaires (comme a documenté Der Spiegel en 2012).
La coopération militaire de l’Italie avec Israël est devenue loi de la République (Loi 17 mai 2005 n° 94). Elle stipule une coopération tous azimuts, que ce soit dans les forces armées ou les industries militaires, y compris des activités qui restent secrètes parce que soumises à l’« Accord de sécurité » entre les deux parties. Israël a fourni à l’Italie le satellite Opsat-3000, qui transmet des images de très haute résolution pour des opérations militaires dans des théâtres de guerre lointains. Le satellite est relié à trois centres en Italie et, en même temps, à un quatrième centre en Israël, pour preuve de la collaboration de plus en plus étroite entre les deux pays. L’Italie a fourni à Israël 30 chasseurs Aermacchi de la société Leonardo, pour l’entraînement des pilotes. Maintenant elle peut lui fournir une nouvelle version, le M-346 FA (Fighter Attack), qui —précise Leonardo— sert à la fois pour l’entraînement et pour des « missions d’attaque au sol avec des munitions de chute de 500 libbres et des munitions de précision capables d’augmenter le nombre d’objectifs à frapper simultanément ». La nouvelle version du chasseur —souligne Leonardo— est particulièrement adaptée à des « missions en zones urbaines », où des bombardiers lourds « sont souvent utilisés dans des missions peu payantes et avec de forts coûts opérationnels ». L’idéal pour les prochains bombardements israéliens sur Gaza, qui pourront être effectués avec « un coût à l’heure de vol se réduisant jusqu’à 80 % », et seront très « payants », c’est-à-dire tueront beaucoup plus de Palestiniens.
Marie-Ange Patrizio
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