Je conduis un train, la locomotive est diesel, la voie unique très simple, pas de caténaires, pas de signaux, un chemin de fer très épuré. Jusque là, tout va bien…Puis, début de l’horreur, des gens viennent en groupe, ils ont l’air très las, exténués et ils se couchent, le cou sur le rail, les uns derrière les autres. Il y en a des centaines. Et moi je roule. Imperturbable, le regard fixe sur la ligne d’horizon. Je ressens très bien le craquement des os écrasés qui se propage jusque sous mes pieds à travers l’énorme carcasse de la locomotive. Je suis même obligé, un moment donné de mettre toute la puissance tant la résistance au roulement est importante. Aucun cri. Et les gens continuent d’arriver, sur des kilomètres. Certains m’adressent un petit signe de la main, comme un au revoir, puis se couchent. Et soudain, c’est le comble, je reconnais parmi tous ces candidats au suicide de masse, des amis. Et même, des membres de ma famille, proches, de plus en plus proches. Je voudrais arrêter ce train de l’horreur, mais c’est maintenant impossible, les commandes ne répondent plus ! Je me réveille en sueur…
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