Il y a 68 ans, le 29 avril 1945 le camp de Dachau était libéré par les Américains.
Dachau rassemblait 67.605 détenus le 26 avril 1945 :
- 37.223 détenus dans 200 Kommandos extérieurs,
- 1.754 détenus en transport,
- 28.628 détenus dans le camp lui-même
Entre autres groupes
ethniques et sociaux, 39 % des déportés de Dachau étaient Juifs. Le camp
rassemblait également 250 Tziganes, 5.000 femmes non juives, 5.080
prisonniers de guerre russes, 1.255 religieux, etc.
Dans cette foule, on dénombrait :
- 15.000 Polonais
- 13.500 Russes
- 12.000 Hongrois
- 6.100 Allemands
- 5.760 Français
- 3.400 Italiens
- 2.000 Tchèques
- 1.750 Slovènes
- 1.000 Belges
- 850 Hollandais
- une dizaine d'Américains
Les hommes et les femmes
sont parqués dans des bâtiments totalement séparés. Sur l'ensemble des
détenus, près de 12.000, provenant notamment des convois récemment
arrivés, étaient porteurs de maladies infectieuses.
Plus de 250 000 détenus sont passés par Dachau provenant de 23 pays, 76 000 y trouvèrent la mort.
Voici un extrait d'un
récit poignant d'un des déportés tel qu'il l'a consigné par écrit et
retranscrit par sa fille sur son blog : Mes chemins de Mémoire
"29/4 : Arrivée des Américains. 6H ou 7h du soir. Je suis installé dans mon lit en train de déguster mon bol d'ovomaltine. Dehors, c'est la canonade les coups de fusils et mitraillette. Les Américains ne sont qu'à 3km du camp. Paraît-il. De temps en temps je jette un coup d'oeil du côté des baraques des S.S ou il n'y a plus aucun mouvement.
Soudain un hourra éclate : « America » Je regarde par la fenêtre, mais tout le bloc se précipite dehors. Obligé de me lever. Je bondis à la fenêtre et je vois les 3 premiers soldats Américains fusils et mitraillette pointée le long du camp. Déjà le long des barbelés il fait noir de prisonniers. D'autres soldats apparaissent ils sont indécis. Dans l'air monte sans discontinuer des hourras formidables Les barbelés des blocs de quarantaine sont arrêtés On s'embrasse, on hurle, les Américains saluent en riant déjà, ils sont une cinquantaine"
"Les premiers ont continué leur avance et cherche les 130 SS. qui sont encore dans le camp. On coupe l'électricité des barbelés d'enceintes Alors c'est la ruée et la promenade des sentinelles est bientôt envahie a tout moment débouchent des soldats américains qui sont entourés ovationnés.
Moi je reste debout sur la fenêtre. Je ne dis rien je ne pense rien. J'ai achevé mon bol d'ovomaltine. Je ne réalise pas. Il y a trop longtemps qu'on attend ce moment et maintenant qu'il est venu je ne le comprends pas. Le soir tombe les hourras continuent toujours. Je n'ai plus la force de rester debout. Je me couche en songeant au retour. Alors je réalise fini de crever de faim finit les coups, finies les vexations finie la guerre pour nous. Nous sommes libres. On va rentrer chez soi. Alors je crois que j'ai pleuré comme un imbécile."
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