Une revue de détails ? • Les USA accumulent les rancœurs et les préparatifs de leurs adversaires pour d’éventuels conflits, tandis que le président Biden poursuit son destin erratique, de gaffe en gaffe et d’absence intellectuelle en absence intellectuelle, dans une posture pathétique qui relève de plus en plus de l’insupportable cruauté de la part des forces du Système qui le maintiennent au pouvoir.
• L’effet politique, lui, est calamiteux malgré le rideau de silence de la presseSystème du bloc-BAO. • L’état de Biden ne fait que refléter celui des USA et même celui du bloc-BAO, lancés dans une sorte de “révolution cognitive” type Senile-Dementia. • Contre cette dynamique folle, les résistances se font de plus en plus fortes et s’expriment implicitement mais quasiment sous la forme de menaces de guerre. • Parmi d’autres et avec d’autres, il y a l’Iran, il y a la Russie, il y a aussi la Chine. • Notre revue de détails concerne une possibilité de conflit dont on se demande si cela n’est pas la seule possibilité de sortir de cette dynamique folle du bloc-BAO dont la meilleure expression est une cosmique bêtise. • Encore faudra-t-il voir de quelle sorte de conflit inédit il s'agit.11 mars 2021 – Nous voudrions commencer ces Notes d’analyse qui concerne les regroupements en cours face aux relances habituelles (mais cette fois dans une situation très inhabituelle) des prétentions américanistes lorsqu’arrive une nouvelle administration, en rappelant brièvement l’état du système de l’américanisme aujourd’hui, avec l’arrivée de Joe Biden. Nous pensons que la meilleure introduction à cet égard est la reprise d’une partie d’un commentaire publié sur ce site hier, à propos d’une intervention du chef du Central Command, le général McKenzie, dont Elijah J. Magnier fait le sujet de son texte qui est l’occasion du commentaire. Il s’agit d’expliquer l’étonnante, la surprenant, l’inhabituelle intervention de McKenzie revenant en détails sur la riposte iranienne après « l’assassinat métahistorique » du général Soleimani en janvier 2020.
Les caractères très puissants de cette riposte sont connus, mais le fait inattendu de l’intervention de McKenzie est bien que, un an après, il déploie toutes les capacités de renseignement et d’observation du Central Command, dont certainement des documents venant de moyens classifiés secret, pour renforcer décisivement la situation nouvelle de la puissance iranienne. Nous introduisons au cœur de notre appréciation un acteur incomparable, qui est l’exceptionnalisme américaniste.
« Il y a évidemment un paradoxe apparent à montrer les
capacités considérables d’un partenaire-adversaire d’une négociation où
il est considéré comme un acteur mineur d’une puissance sans comparaison
avec celle des USA ; cela, pour lui demander de limiter sinon de
réduire ces capacités alors que
1) la négociation du JCPOA a été faite et s’est développée en ne portant
que sur des capacités nucléaires opérationnelles non encore existantes
de l’Iran ; et que
2) l’Iran est en général reconnu comme étant en position d’infériorité
dans la région, notamment lorsqu’on compare cette position aux forces
combinées d’Israël et des USA (sans compter l’Arabie Saoudite) dans la
région.
» Cette démarche est en soi intéressante et elle mérite l’essentiel
de notre attention. Cela ressemble à une demande de capitulation en
bonne et due forme aux conditions du “vainqueur” alors qu’on n’est en
aucun cas dans un conflit armé puisqu’on cherche paraît-il à l’éviter (depuis 2003 dans
la présente phase). Cela conduit effectivement à ce paradoxe : “Vous
êtes très forts mais pas aussi forts que nous et, pour cette raison,
nous vous demandons de réduire votre force pour qu’un meilleur
(dès)équilibre reposant sur notre immense supériorité soit atteint”.
» Le paradoxe opérationnel est que les USA demandent cela de l’Iran
comme s’ils disposaient d’un formidable moyen de pression sur ce pays,
alors qu’ils démontrent que cette pression est beaucoup plus nettement
réduite que l’on croyait du fait des capacités confirmées par eux-mêmes
des Iraniens. Notre explication sera d’ordre psychologique, et il
apparaît alors que c’est l’observation la plus importante de cette
intervention de McKenzie, du Central Command, et au-delà du Pentagone.
» Selon nous, il s’agit là d’un produit de la magie désormais
faussaire de la certitude de l’exceptionnalisme de l’américanisme dans
la psychologie américaniste caractérisée par ce que nous présentons notamment comme “le duo psychologique ‘inculpabilité-indéfectibilité’
comme caractère extraordinaire de la psychologie de l’américanisme, en
vérité réalisée pleinement en une psychologie-Système, ou encore l’‘indéfectibilité’,
etc...” Mais le facteur essentiel, qui nous fait parler de “magie
désormais faussaire”, est que cet exceptionnalisme a dépassé son ‘principe de Peter’, [.. .] à la manière du JSF vis-à-vis des technologies, pour entrer dans une sorte d’ordre de la bêtise caractérisant les agissements actuels du Système.
» En un sens, on doit considérer objectivement que McKenzie veut
convaincre tous les signataires du JCPOA qu’il faut limiter les missiles
iraniens, qui sont dangereux parce que trop bons. Il parle à tous les
signataires, y compris aux Iraniens, et donc tout se passe comme s’ils
signifiaient aux Iraniens que les missiles iraniens sont objectivement
dangereux également pour l’Iran (non pas dangereux parce qu’ils
provoqueraient une escalade ou une riposte, mais dangereux parce qu’ils
rendent l’Iran plus fort).
» La logique décisive de McKenzie dans ce cas, c’est effectivement
celle de l’exceptionnalisme américaniste : cet exceptionnalisme fait des
USA un acteur ‘juge et partie’, capable d’affirmer leurs intérêts d’une
part ; de dire ‘objectivement’ (l’‘objectivité’ du juge) ce que doit
être l’‘équilibre’ pour le bien de tous avec les intérêts des USA bien
compris d’autre part. Le problème est que l’exceptionnalisme n’a jamais
été qu’un habillage ; on le respectait jusqu’à il y a quelques années,
parce que les USA étaient les plus forts ; leur ‘exceptionnalisme’,
finalement, c’était leur puissance supérieure à celle de tous les
autres. Une fois cette supériorité entamée jusqu’à paraître la
caricature d’elle-même, le ‘principe de Peter’ est d’application
complète et l’exceptionnalisme US se déploie désormais comme dans un
océan de bêtise qui, inconsciemment, institue un ridicule pour qui prend
conscience de cette situation. Par conséquent il est dit, comme
l’observe PhG, que la bêtise règne du côté du bloc-BAO (car
les Européens suivent ou seront obligés de suivre, leur propre bêtise
étant enchaînée à celle des USA, sortant de la même chaîne de
production). »
La grossesse au combat
Que signifie ce crochet par rapport à notre sujet à propos de l’exceptionnalisme US devenu bêtise pure ? Il s’agit de mettre en évidence combien les USA se trouvent aujourd’hui dans un tourbillon de folie qui produit cette fameuse bêtise caractérisant sa politique, et réduisant dramatiquement cette politique à sa caricature. Hier l’exceptionnalisme US était admis comme argument puisqu’il y avait la force des USA ; aujourd’hui, il devient insupportable (de bêtise) puisque la force n’est plus du tout ce qu’elle était et qu’il s’exerce justement dans ce cas pour confirmer que les Iraniens sont très forts, jusqu’à faire peur aux USA.
Il faut dire que nous assistons à Washington D.C., dit “D.C.-la-folle”, à des scènes de cette sorte, ridiculisant totalement et pathétiquement le poids et l’apparat du pouvoir qui y trône. Chaque jour, nous avons droit à notre ration de “bidenisme”, venu du Biden-bidon, zombie âgé intronisé “homme le plus puissant du monde”. Chaque jour, le pouvoir US, de par la volonté et les machinations de ses serviteurs, est cruellement ridiculisé par un vieillard manifestement “en train de nous quitter”. 50% des Américains croient effectivement que Biden n’est pas “en capacité” d’assurer ses fonctions, ce qui est un exploit statistique après un peu loin de deux mois de “pouvoir” ; ainsi l’état de santé et d’âge de Joe Biden, évidemment dissimulés officiellement par notre délire communicationnel, deviennent l’une des rares manifestations, et certainement la plus spectaculaire, de la vérité-de-situation des USA ; le reste, perdu dans l’épuisant simulacre des narrative.
Il ne faut pas manquer de citer des exemples, moins pour alimenter moquerie et sarcasme, – même si on y sacrifie, – que pour prendre bonne mesure du naufrage dans le ridicule pathétique de la bêtise du symbole même de la légitimité et de l’autorité (le président, ou POTUS).
Lundi, donc, c’était la “journée de la femme”, où deux êtres du genre-féminin devaient être présentés par le président Biden, comme promises à être général(es) Il était donc question avec le sérieux pompeux qui sied, du département de la défense, le fameux et puissant Pentagone, s’activant dans la tâche fondamentale de trouver une tenue de vol adéquate, pour les pilotesses de l’USAF, prenant en compte l’avancement de la période de grossesse ; c’est alors que Biden perdit le fil…
« “Je tiens à remercier l’ancien général. Je continue à l’appeler
général, mais heu... Enfin, le type qui dirige cette équipe là-bas”, a
déclaré Biden, faisant référence au ministre [secrétaire à la défense] Austin
et au Pentagone. Il a ensuite remercié “le secrétaire” d’avoir
recommandé les deux femmes pour des postes de commandement.
» Biden avait mentionné “le secrétaire Austin” plus tôt lors de
l'événement, bien que, selon les médias, il semble qu'il lisait un
téléprompteur à ce moment-là.
» Après avoir prononcé ses remarques, Biden est sorti de la salle à
pas lents et hésitants alors que sa vice-présidente, Kamala Harris,
marchait derrière lui. La performance n’a pas fait l’unanimité des
médias sociaux.
» Un utilisateur de Twitter a affirmé que Biden était clairement en
“déclin cognitif” et qu'il était “cruel” de lui faire poursuivre ses
fonctions de président.
» “Il est également évident qu’il ne sait pas où il doit aller quand
il quitte le micro. Ce n’est pas... une démarche très encourageante”, a
observé l'auteur et ancien journaliste du New York Times Alex Berenson.
Il a ajouté que Biden ressemblait à un parent âgé qui “serait en train
de nous quitter”. »
Ainsi s’avère-t-il évident que Magnier, lorsqu’il parle dans son texte des démarches et de la politique des USA, a tort d’écrire “Biden a proposé…” ou “Biden a décidé…”. Le pouvoir n’est plus incarné à Washington, dispersé en désordre entre deux personnes complètement improbables et incertaines, et une multitude de pouvoirs annexes ou collatéraux qui semblent parfois se prendre pour le pouvoir central, – tout cela, comme une cacophonie dans un embouteillage. Rome avait tout de même plus d’ordre et de mesure lorsqu’ils partageait dans sa phase décadente son Orient et son Occident entre un Auguste et un César.
Biden et Harris font plutôt pâles caricatures dans l’ombre de ce souvenir. Ainsi en est-il, par voie de conséquence, de la puissance US, et les Iraniens semblent bien tenir pour cette mesure. Magnier, qui est proche d’eux, les décrit comme prêts à en découdre.
Un maniement exceptionnel, mais non-US
Il semble y avoir, dans le chef de l’empire déclinant en mode accéléré, une bêtise grandissante à attendre que les sanctions, cette arme des lâches et des impuissants, rendent enfin les effets promis. Sans trop s’attarder au cas cubain, qui est largement hors-compétition (près de trois-quarts de siècle !), le cas iranien (depuis 1979) semble raconter toujours le même récit, alors qu’on en entend des échos avec les Russes et quelques autres.
Les Iraniens dissimulent de moins en moins le fait qu’ils ont continué certaines de leurs activités essentielles malgré l’interdiction venue de Washington, – comme par exemple, le flot ininterrompu de livraison de pétrole à la Chine. Mais c’est surtout dans le domaine de l’armement et du soutien intéressé et à bénéfice commun de certains de leurs alliés qu’ils se montrent brillants.
Comme l’affirme le colonel Lang, qui connaît bien le cas, ce serait du pur racisme de croire que les Houthis sont incapables de déployer et d’utiliser seuls des armes balistiques, comme ils font contre l’Arabie. Il n’empêche que le brio Houthi utilise bien des armes iraniennes, dont le général McKenzie et Central Command saluent les capacités ; ainsi en est-il de la dernière attaque (dimanche) des Houthis contre le pétrole saoudien, qui a envoyé le prix du baril se balader vers les $100. En ce sens, l’Arabie est justifiée de blâmer l’Iran pour cette attaque par missiles si précis, et l’Iran se fiche bien de savoir ce que Washington D.C. en pense…
Eh bien, Washington assure Ryad de son soutien et de sa protection, tout comme le même D.C. assure Israël “de son soutien et de sa protection” dans une autre affaire de harcèlement missilier (contre un navire en mer), à propos duquel les Iraniens n’ont guère perdu de temps en démenti. Ainsi les événements, le plus souvent de pure communication, ou de tactiques (de communication) très risquées, évoluent-ils de façon à placer l’Iran au centre du jeu de cette région stratégfique, qui pour le dénoncer, qui pour le craindre absolument ; et les Saoudiens et les Israéliens, réduits à cette occasion, directement ou indirectement, au rôle de comparses face à un rival terrible que le vieux capo di tutti capi (Washington D.C., Central Command) craint à ce point que ses généraux font hautement la publicité de ses armements et de leur manipulation.
L’Iran est serré à la gorge nous narrative-t-on, prêt à s’effondrer depuis plus d’un quart de siècle, et aujourd’hui il se trouve porté au pinacle par son tourmenteur favori. Cette sorte d’épisode a toutes les chances de faire concevoir par les Iraniens qu’ils peuvent effectivement s’opposer opérationnellement aux USA. L’exceptionnalisme américaniste, comme on l’a vu ci-dessus, tourne désormais à plein régime dans le sens de l’inversion et de la désintégration (les tenues de vol pour grossesse) pour convaincre ses adversaires qu’ils peuvent désormais envisager de le combattre. Pour l’Iran, les conditions politiques évoluent vers une telle possibilité.
Magnier, dans le texte référencé, rappelle que l’élection présidentielle a lieu en Iran à la fin du printemps, que Rouhani est hors course puisqu’un troisième mandat est interdit, que cette situation ouvre donc la voie à un nouveau président qui sera quasi-inévitablement de la tendance “dure”, plus dans l’air du temps que les USA et leurs complices s’acharnent à dramatiser sans avantage identifiable. De ce point de vue, les possibilités d’affrontement avec des USA usés, sans gouvernail, parcourus par les fantasmes de sa bêtise sur l’exceptionnalisme, grandissent considérablement :
« Les USA ne disposent que de quelques semaines pour lever les sanctions contre l’Iran et revenir à l’accord sur le nucléaire avant le mois du ramadan, qui commencera le 12 avril. Après cette date, les élections présidentielles en Iran occuperont toute la place et mettront fin au mandat du président Hassan Rouhani, qui ne peut se présenter pour un troisième mandat. Les USA se retrouveront donc devant une nouvelle administration iranienne plus dure, sur le modèle de l’actuel Conseil de la choura dirigé par Muhammad Baqer Ghalibaf, le compagnon du major général Qassem Soleimani aujourd’hui décédé. Les négociations pourraient être alors reportées à une date encore plus éloignée. »
L’Iran et les copains
Ce qui est remarquable dans cette situation de l’Iran est qu’elle n’est pas isolée (la situation, encore plus que le pays) : cette montée d’une volonté de résistance jusqu’à l’affrontement s’il le faut de l’Iran s’accompagne de signes tangibles que les Russes suivent la même voie. Plusieurs signes le montrent ces dernières semaines, mais le plus bruyant et le plus significatif est certainement le tir de missiles contre une “raffinerie de fortune”, où le pétrole syrien est conjointement “volé” par exploitation, “de fortune” par les Turcs et les Américains. Des analystes indépendants des affaires militaires avancent l’hypothèse, bien cohérente, qu’il s’agit d’un tir de trois missiles balistiques Tockha à partir de navires russes. Dans tous les cas, un peu à la manière des Iraniens, les tirs ont été extrêmement précis et ont causé des dégâts considérables, avec la quasi-destruction de près de deux cents camions-citernes, dans ce qui est l’attaque la plus violente jamais enregistrée contre une de ces “raffineries de fortune”... Ni les USA de Biden, ni le général McKenzie ne disent mot.
« L’attaque a fait de nombreux morts et blessés, comme le rapporte une source d’information du Moyen-Orient :
« Le groupe de monitoring ‘Observatoire des Droits de l’Homme’ basé
en Grande-Bretagne “rapporte la mort de quatre personnes, tandis que 24
autres ont subi des blessures et des brûlures diverses” lors des
attaques près des villes de Jarablus et Al-Bab. Au moins un rebelle
syrien figurait parmi les morts, a déclaré le chef de l'Observatoire,
Rami Abdul Rahman.
» Les secouristes ont passé des heures à essayer d'éteindre
l’incendie qui s’est propagé à environ 180 camions, selon l’Observatoire
de la guerre.
» “Les incendies sont les plus importants jamais enregistrés lors
d’une attaque de missiles sur des raffineries de fortune”, a déclaré
l'Observatoire.
» Et, de manière cruciale, le rapport a observé que “les
installations pétrolières dans les parties d’Alep contrôlées par la
Turquie ont fait l'objet d’attaques répétées au cours des derniers mois,
bien que Moscou et le régime syrien n'aient pas revendiqué leur
responsabilité”.
» Washington a également été remarquablement silencieux concernant
cette attaque majeure. S’il s’avère qu’il s’agit d’une opération de
l’armée russe ou syrienne impliquant des missiles balistiques, cela
constituera un “signal” extrêmement provocateur pour la Maison Blanche,
qui devra faire marche arrière concernant son “occupation pétrolière et
gazière” dans le nord-est de la Syrie. »
Là aussi, l’exceptionnalisme américaniste est à l’agonie, à l’image de sa présence et de son hégémonie dans les zones Irak-Syrie. Les USA ont une présence assez lourde et voyante, selon leurs habitudes qui impliquent de prendre ses aises, mais constamment sous la menace d’attaques très précises, où les Russes sont loin d’être absents. Il y a désormais longtemps que la tabou de l’évitement d’affrontement entre forces russes et US a volé en éclats, mais officieusement. La discrétion habituelle des Russes les invite à n’en rien dire là où ils n’ont aucun intérêt à en dire, tandis que la production effervescente de narrative de l’administration Biden pousse cette dernière à en dire encore moins, c’est-à-dire à inventer une autre réalité.
Précisant ceci : « En réalité, [les] convois [américains] sont constamment sous la menace de tirs en Irak et leurs positions sont régulièrement visées. Et elles sont visées de manière si précise qu’aucune vie humaine n’est prise, à quelques exceptions près », le site SouthFront.org nous confirme ce simulacre qui sert de politique extérieure à l’administration Biden, mais aussi, d’un point de vue technique et tactique, la très grande capacité de destruction des armes balistiques, notamment grâce à un maniement d’une grande expertise dans l’utilisation de la précision de ces armes. Russes, Iraniens et Houthis sont également experts dans cette tactique qui tend à signifier une nouvelle dimension de la guerre asymétrique qui est complètement étrangère aux forces US n’imaginant pas de mélanger des armes de haute technologie à des opérations de très-basse intensité. (Avec eux, l’usage de telles armes hausse considérablement l’intensité de la guerre.) Toutes ces forces qui forment ce que Magnier nomme “l’Axe de la Résistance” sont décidées à poursuivre et à renforcer une guerre hybride où elles remportent des succès significatifs.
Poutine, l’homme en phase
...Avec la Russie dont nous venons de parler, nous passons également au théâtre européen qui est marqué par un durcissement presque méprisant des Russes vis-à-vis de l’UE. Les cinq-six dernières semaines ont amené leur lot d’événements marquant une détérioration très nette de la situation entre la Russie et le bloc-BAO as a whole ; disons, depuis le retour au cirque du clown Navalny, son arrestation, son jugement et sa condamnation. Là aussi, il y a correspondance avec l’arrivée de Biden.
(Cerise sur le gâteau : grand et douloureux étonnement chez les stratèges de l’UE : les Russes, jusqu’alors coopérateurs de bon aloi et de très grand apport dans le domaine spatial, tournent le dos à l’UE et au bloc-BAO pour entamer une coopération extrêmement puissante avec la Chine.)
Nous ne disons pas une seconde qu’il y a complot ou machination. Ces bouffes d’entre les clowns en sont incapables ; comme dit Orlov, qui pourrait aussi bien parler de la bêtise de la dégradation intellectuelle, aussi bien de l’UE que des USA ; car ils ratent tout ce qu’ils entreprennent : « Étant donné la dégradation actuelle des États-Unis, à ce stade, presque tout ce que font les États-Unis tend à se transformer en boomerang. » Il n’y a même pas corrélation entre l’arrivée de Biden et le reste, même si l’administration-nouvelle nous ramène son fourgon de bellicistes-neoconnisés et se fait acclamer par la presseSystème pour ce “retour à la normale”. Alastair Crooke écrivait que « [c]ela [la chute de Trump] a vraiment pris le pas sur tout le reste. Rien d’autre n’a eu d’importance » ; et comme le Monstre a survécu et continue à jouer le trublion de sa casemate de luxe de Floride, ce jugement sur un état de l’esprit collectif (celui des démocrates et du wokenisme) réduit à son obsession de haine contre un seul homme doit être aussi bien être mis au présent, et même au “Big Now” de notre “éternel présent” postmoderne, – sorte de “haine éternelle” d’une éternité du ‘Rien’.
Revenant au présent courant, nous observons qu’il y a une soudaine tension dans l’air, évidemment marquée par des actes et des propos dérisoires et monstrueux à la fois. Cette tension n’est pas d’origine humaine mais elle s’exerce sur le matériel humain disponible, fût-ce le zombisme-wokeniste (jolie expression !) ambiant, manifestement d’origine satanique ; le Diable fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a à se mettre sous les crocs... Alors, par réflexe pavlovien, et parce que cela reste programmé, on a réactivé l’Ukraine qui passait par là, également l’OTAN qui est de toutes les fêtes, éventuellement la Géorgie...
Eh bien, dans cette pantomime l’Europe joue son rôle plus qu’elle ne le tient ; et pas qu’un peu, et l’on dirait qu’elle sur-joue ; rarement sinon jamais l’UE ne fut aussi fourbe, hypocrite, couarde et menteuse, et sans doute tremblant d’arrogance et de trouille à la fois... L’Europe-UE est une trouvaille catastrophique, qui évolue en spirale invertie, d’ailleurs de concert avec les soi-disant États qui la composent.
Ce qu’il y a de sympathique et de remarquable à la fois, c’est que les infiniment patientissimes Russes commencent à s’en apercevoir et à montrer des signes de fatigue de leurs capacités de supportabilité ; par exemple lorsque Lavrov déclare dans une conférence de presse alors que le Haut Représentant de l’UE est en visite à Moscou, que l’UE n’est pas « un partenaire responsable » (donc, pas un partenaire du tout). Les réactions extraordinaires de bêtise arrogante des plus irresponsables de tous, les députés européens, à l’instar de l’« odieux euro-fédéraliste belge, membre du Parlement Européen, Guy Verhofstadt » (selon Martin Jay), donnent raison à Lavrov plus encore qu’il ne le croit lui-même, lorsqu’il dit que l’UE est bien ce « partenaire irresponsable qui se conduit souvent comme s’il était les États-Unis ». Il parle peut-être de la soumission de l’UE aux USA, mais il pourrait tout aussi bien, sinon mieux encore, parler du mimétisme de l’UE par rapport aux USA, à se croire elle aussi exceptionnaliste. Il n’en reste pas plus pour elle que pour les USA.
Par conséquent, et vu l’acrimonie régnant entre Russes et UE, et Russes et USA, vu les manœuvres OTAN sur les frontières russes, l’activisme divers de l’Ukraine qui notamment intrigue pour rationner l’eau à la Crimée, et les réactions de plus en plus raides de la Russie qui signale que dans ces diverses manigances se trouvent des causes de conflit automatique avec elle, nous pensons qu’il est tout à fait possible que nous atteignions le cœur de la possibilité de l’affrontement et que nous commencions à réaliser pourquoi exactement nous haïssons tant les Russes, – parce qu’ils sont finalement le visage même de notre échec, le miroir de notre catastrophique infortune ; et pourquoi eux (les Russes) doivent envisager de prendre des mesures constantes de renforcement de leurs forces et de plus en plus considérer la possibilité du pire. Là aussi, il existe une potentialité de conflit que la bêtise du bloc-BAO ne cesse d’aviver sans se préoccuper de savoir où tout cela les mènerait, ou les mènera finalement.
C’est ce que RussRéinfo nomme « 2021 : Poutine, phase 3 », dans une tribune dite en termes dramatiques quoique fort généraux, décrivant un nouvel état d’alerte offensive de la Russie face au bloc-BAO. Cette tribune ne prouve rien en elle-même, mais elle rencontre le climat général qu’on a décrit ; objectivement aussi mauvais qu’en 2014, lors de la crise ukrainienne et du putsch USA-UE, mais dans des conditions complètement différentes et infiniment plus graves du côté du bloc-BAO, désormais totalement englouti dans une crise générale de schizophrénie opérationnalisant une politique générale si complètement faussaire qu’elle produit d’une façon monstrueuse la bêtise décrite par ailleurs et pousse à des conflits imbéciles à partir de jugements complètement faussaires et d’évaluations absolument trompeuses...
« Cette nouvelle pantalonnade [Navalny et les diverses agitation UE-OTAN-Ukraine, etc.] survient
alors que des évènements importants se préparent en Russie, avec ce que
certains appellent “la phase 3 de Vladimir Poutine ” [...]
» Le 18 février dernier, Joe Biden, président élu suite à une
extraordinaire tricherie a déclaré que les Etats-Unis étaient en train
de consulter les européens sur de nouvelles sanctions antirusses et que
la décision ne serait pas annoncée lors de la réunion des chefs d’État
de la Union européenne les 25 et 26 mars, mais plus tôt, dans la
première quinzaine de mars. [...]
» Biden se fixe une tâche ambitieuse: Bousculer l’équilibre actuel
de la politique mondiale en formant un nouvel «axe des démocraties»
au-dessus des institutions internationales, une nouvelle alliance
d’États qui défendent la démocratie libérale, y voyant une mission
historique. Vu que ces « démocraties » sont, dans l’opinion de Biden et
des dirigeants européens, fondamentalement opposées à la Russie, il est
évident qu’une nouvelle étape, que certains nomment la “phase 3”, va
commencer en Russie où la politique internationale a des conséquences
sur la politique intérieure. Par exemple les sanctions et l’interdiction
d’importer des produits étrangers ont permis à la Russie de relancer
avec succès sa production intérieure dans de nombreux domaines, et donc
de créer des emplois.
» Le lendemain des déclarations de Biden, pure coïncidence, Vladimir
Poutine s’adressait à huis clos aux hauts dirigeants du FSB, les
services secrets Russes. Selon une source interne, le Président a lancé
un véritable appel de mobilisation accrue face à l’agressivité de
l’Occident. Mais personne n’a été pris de cours puisque depuis plusieurs
mois de nombreux changements au gouvernement et dans les agences
fédérales ont permis de mettre de nombreux “libéraux” sur la touche
alors que le président a lui-même repris la main sur le plan intérieur
face à, il faut le noter, une hausse du mécontentement dû aux
conséquences de la crise mondiale du Covid. »
A Washington D.C., capitale de l’exceptionnalisme américaniste, certains n’ont pas vraiment apprécié une autre intervention de Joe Biden, celle de lundi vue plus haut, où il parle en présence du « type qui dirige cette équipe là-bas » [au Pentagone]. Par exemple la vedette de FoxNews, Tucker Carlson, qui commence son propos en rapportant certains détails sur la puissance chinoise, militaire pour ce cas, – et ces remarques, outre d’introduire la conclusion de notre propre propos, illustrent fort bien l’extraordinaire dégradation psychologique et opérationnelle d’une force en train de s’engager avec une sorte de folie dans le wokenisme en tenue camouflée et volant sur F-35 cloué-au-sol.
« “Comment réagissons-nous à cela ?”, a demandé Carlson. “A la
Maison Blanche hier, Joe Biden a abordé la question de manière efficace.
Quelle est la réponse américaine ? Voici ce qu’a dit Joe Biden : ‘Il
s’agit en partie d’un travail relativement simple où nous faisons de
bons progrès en concevant des gilets pare-balles qui conviennent aux
femmes, en adaptant les uniformes de combat aux femmes, en créant des
combinaisons de vol de maternité, en mettant à jour les exigences en
matière de coiffure. Et certains de ces travaux vont nécessiter une...
Vous savez, une intensité d’objectif et d’initiative pour vraiment
changer la culture et les habitudes qui poussent les femmes à quitter
l’armée’.
» “Donc, nous avons de nouvelles coiffures et de nouvelles
combinaisons de vol de maternité, les femmes enceintes vont participer à
nos guerres”, a poursuivi Carlson. “C’est faire dérision de l’armée
américaine. Alors que l’armée chinoise devient plus masculine en
déployant la plus grande marine du monde, notre armée doit devenir plus
féminine, quel que soit le sens du mot féminin, car les hommes et les
femmes n’existent plus. Le résultat final est que c’est hors de
contrôle. Et le Pentagone est d’accord avec ça. C'est faire dérision de
l’armée américaine et de sa mission principale qui est de gagner des
guerres.” »
La Chine, justement...
La Chine, opportunément
La Chine est un monde en soi. Il n’empêche qu’elle complète le dispositif de “l'Axe de la Résistance” en son Est comme un énorme verrou, en constituant un gigantesque défi à la puissance navale des USA, dans le bassin du Grand Océan qui a toujours constitué pour les USA le véritable centre de sa puissance militaire. C’est en mentionnant ce domaine de la puissance, – d’ailleurs mentionné en passant par Carlson, – que nous nous attachons à la puissance générale de la Chine comme obstacle gigantesque précipitant la chute de la puissance US, et du Système. Nous élargissons cette vision en étudiant sur un texte par ailleurs un formidable article de CNN.News, – une fois n’est pas coutume, pour autant. Cet article vient essentiellement de sources du renseignement naval de l’US Navy : « La Chine a la plus forte marine du monde » (6 mars 2021).
Ce n’est qu’un aspect de la puissance chinoise, mais il est particulièrement douloureux pour l’US Navy, qui ne cesse de proclamer son inquiétude. Les mauvaises nouvelles ne cessent de s’empiler :
« Le chef des opérations navales dans la zone Indo-Pacifique a révélé
mardi devant la commission des forces armées du Sénat de nouveaux
renseignements selon lesquels la marine chinoise a procédé à un essai de
lancement d'un missile balistique antinavire avancé [le missile DF-21D] en mer de Chine méridionale.
» Ce lancement, dont l’existence n’avait pas été révélée auparavant,
a eu lieu en août de l'année dernière et visait à envoyer un “message
sans équivoque” à Washington, selon le témoignage de l'amiral Phil
Davidson, commandant la région Indo-Pacom. »
Ce verrouillage de l’Est par la puissance chinoise complète le tableau d’un ensemble de forces qui se préparent activement à la possibilité d’un conflit dont on ignore la forme qu’il prendrait, ni son ampleur, ni les surprises nombreuses qu’il devrait nous réserver, mais qui peut apparaître probable aujourd’hui, sinon envisageable comme la seule possibilité de dénouer le blocage absolument colossal que connaissent les relations internationales.
Plutôt que rechercher les avantages et les faiblesses de tel ou tel acteur qui s’oppose aux USA et au bloc-BAO, on doit plutôt considérer que c’est le blocage civilisationnel venu de l’entité occidentaliste-américaniste qui conduit à la possibilité d’une dynamique de cette sorte. Nous devrions considérer que toutes les pressions que le bloc-BAO exerce sur le reste, d’ordre financier accessoirement, et essentiellement d’ordre sociétal, culturel et psychologique, et qui se caractérisent par un aspect nihiliste insupportable (où nous répétons l’identification de l’omniprésente et autodestructrice bêtise), constituent en soi un véritable casus belli. Nombre de dirigeants de “l’Axe de la Résistance” considèrent les choses aussi clairement et aussi consciemment, et ils y voient effectivement un casus belli, – ou l’insupportable volonté de puissance autodestructrice de la bêtise...
De ce point de vue, il importe de distinguer dans cet “Axe de la Résistance” quelque chose d’essentiel, qui n’a rien d’une alliance, qui ne peut se faire considérer comme une alliance, mais une véritable dynamique définissable sur un plan civilisationnel, – c’est-à-dire s’opposant à une attaque civilisationnelle complètement déstructurante. Pour cette raison, nous sommes tentés de mettre à part les divers intérêts nationaux des membres si différents de l’“Axe de la Résistance” pour les rassembler dans cette dynamique totalement inédite dans l’histoire des conflits, en tant qu’une possibilité devenant probabilité en connaissance de cause sans en appréhender les effets.
L’actuelle paralysie du bloc-BAO dans la phase terminale de la Grande Crise de l’Effondrement et dans sa folie, nous interdit en effet d’espérer distinguer précisément quelle forme d’affrontement ces puissances militaires de “la Résistance” pourraient être conduites à adopter, voire à créer dans de telles circonstances ; mais elle tend à en attirer un [d’affrontement] comme possibilité à considérer très sérieusement, de plus en plus sérieusement jusqu’à l’inévitable et même au souhaitable, pour cet exercice de très haute voltige.
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