Beaucoup d’entre vous me demandent ce qui va se passer dans les années qui viennent et ma réponse est toujours la même : Je n’en ai pas la moindre idée, n’ayant aucune information sur la façon dont les gouvernements allaient réagir aux développements à venir.
En revanche, je peux prolonger les « tendances lourdes » de notre économie pour en tirer quelques conclusions « toutes choses égales par ailleurs », ce qu’elles sont rarement, sauf dans la politique économique française qui reste imperturbablement désastreuse, comme en fait foi mon premier graphique.
- En Allemagne, depuis 1995, le poids de l’Etat en pourcentage du PIB dans l’économie est resté le même (ligne rouge horizontale) mais il est monté de 10 points de PIB en France (ligne bleue qui monte).
- Depuis la même date, la marge brute d’autofinancement des entreprises du secteur privé est montée de deux points en Allemagne et a baissé d’autant en France (Voir graphique du bas).
- Et donc l’Allemagne suit depuis 1998 une politique systématiquement favorable a ses entreprises tandis que la France fait le contraire. A l’origine de ce désastre, deux facteurs, un taux de change fixe entre l’Allemagne et la France (l’Euro) et la conjonction de deux réformes en 1998, l’une, en Allemagne, abaissant les coûts du travail et faisant monter les profits des sociétés et l’autre faisant monter les coûts du travail et faisant baisser les profits en France.
- Et ce coup de génie du gouvernement Jospin fut mise en place juste avant que nous ne rentrions dans l’Euro. Mettre quinze kilos de plus sur son cheval au départ de la course et s’étonner de ne pas le voir gagner, c’est vraiment faire preuve d’une compréhension économique assez …limitée.
Bien entendu, les élites françaises formées au Marxisme (tendance Groucho) dans l’École Nationale des Agnan (ENA) n’ont toujours pas compris les raisons du désastre et je vais devoir expliquer une fois de plus que quand l’on pisse contre le vent il ne faut pas s’étonner d’être mouillé à l’arrivée, en rappelant une première évidence : quand les bénéfices des sociétés baissent, le chômage augmente dix-huit mois après, et que quand les profits montent dix-huit mois après le chômage baisse.
Vérifions.
Dans les 12 derniers mois, les profits viennent de se ratatiner au moins autant que pendant la grande crise financière de 2008-2009, et donc dans les 18 mois qui viennent, le chômage va exploser à la hausse (+1 million ?), ce qui entrainera une aggravation du déficit budgétaire et donc une nouvelle baisse des profits, laquelle créera une nouvelle hausse du chômage et ainsi de suite… Et cette baisse des profits va toucher particulièrement les petites et moyennes entreprises qui ont peu de fonds propres et je crains donc par-dessus tout, la faillite pure et simple de milliers de petits entrepreneurs. Or ce sont eux qui ont toujours été la colonne vertébrale de notre pays et de son économie et ce sont eux qui créent en général 90 % des emplois nouveaux. Ce qui revient à dire que la hausse à venir du chômage risque d’être encore plus forte que d’habitude si les petits entrepreneurs sont les plus touchés .
Quant au déficit extérieur, les gens qui travaillent dans les administrations ont rarement des clients à l’exportation, mais aiment beaucoup les voitures allemandes ou les téléphones américains et donc la hausse de l’emploi public a souvent pour conséquence des deficits extérieurs accrus. C’est ce qui se passe en ce moment, où notre production s’écroule tandis que notre consommation reste soutenue par de gigantesques transferts étatiques, qui feront, comme d’habitude, la fortune des producteurs Chinois et Allemands. Et donc, non seulement les profits ont déjà baissé mais les deficits aussi bien intérieurs et extérieurs ont aussi déjà explosé à la hausse, ce qui pourrait créer à terme des problèmes de financement de ces trous noirs que sont devenus nos deficits.
C’est ce que le graphique suivant montre : Le déficit du budget approche les 11 % du PIB tandis que le déficit extérieur dépasse lui les 3 % du même PIB, ce qui veut dire que les besoins de financement de la France vont atteindre un peu plus de 14 % du PIB, ce qui, à ma connaissance ne s’est jamais produit dans l’histoire de notre pays.
Et comment avons-nous financé tout ça depuis un an ?
Facile : Par l’émission de dettes, que la BCE a acheté. Quasiment toute la dette émise par la France, l’Italie l’Espagne depuis plus d’un an est maintenant dans le bilan de la BCE, remplaçant de fait la richesse détruite par la crise par de l’argent non gagné, en faisant tourner la fameuse planche à billets. La BCE a donc « subventionné des dépenses qui ne rapportent rien avec de l’argent qui n’existe pas « ce qui est la définition même de l’inflation, d’après Jacques Rueff en tout cas.
Ces dettes ne pourront pas être repayées, en tout cas en Euro, et donc ne le seront pas, ce qui rend la controverse entre « spécialistes » sur leur abrogation quelque peu surréaliste.`
Et bien entendu, comme la somme historique de tous ces déficits s’appelle la dette, le ratio dette sur PIB qui, d’après les traités ne devaient pas dépasser 60 % va se rapprocher allégrement de 120 %, en route vers 150 % assez vite et c’est ce que montre mon dernier graphique.
Conclusion.
JAMAIS et je dis bien, JAMAIS, la France ne pourra financer ses déficits sur les marchés. JAMAIS ses dettes ne pourront être remboursées.
Et donc la musique s’arrêtera net le jour où la BCE cessera d’acheter nos dettes, ce qui est inéluctable, faute de quoi l’Euro irait à zéro, ce qui réglerait le problème des dettes, mais en créeraient bien d’autres.
Ce qui revient à dire que la France, comme la Grèce en 2010, est aujourd’hui totalement dans les mains de la BCE et qu’elle passera inéluctablement sous le contrôle du FMI ensuite, c’est-à-dire que nous passerons du contrôle des Allemands au proconsulat Américain. Ce qui revient à dire nous avons perdu toute souveraineté et donc ne sommes plus maîtres de notre futur.
Et je sais qu’un jour la BCE cessera de monétiser les déficits français, italiens, espagnols ou portugais pour refiler le bébé au FMI. Et ce jour-là sera un jour de révolution violente en Europe du Sud tant les niveaux de vie s’écrouleront instantanément, ce qui réglera d’ailleurs le problème de l’immigration.
Et ici, je dois confesser une erreur. J’ai toujours pensé que l’Euro exploserait quand la population Italienne en aurait assez. C’est faux : sur les chiffres actuels, la France risque de sauter bien avant l’Italie. Et quand la population de notre pays va t’elle se rendre compte qu’elle a été trahie comme jamais dans l’Histoire de France par tous ses gouvernements successifs depuis au moins 1974 ? Eh bien, sans doute vers la fin 2021 ou le début de 2022, juste à temps pour l’élection présidentielle. Et je doute fortement que monsieur Macron puisse se représenter tant il n’est pas impossible qu’il soit en exil à Londres à ce moment-là.
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