07 janvier 2021

Trafic d’organes au Kosovo : les amis de Bernard Kouchner arrêtés les uns après les autres

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L’enquête concernant le trafic d’organes au Kosovo progresse enfin, et l’étau se resserre progressivement autour des principaux responsables. Fin avril, la justice européenne a condamné cinq médecins kosovars, à des peines allant jusqu’à huit ans de prison, pour leur implication dans un réseau de trafic d’organes humains dont la plaque tournante était une clinique de la banlieue de Pristina (capitale de cette province). Deux mandats d’arrêt ont été émis à l’encontre de deux autres suspects, un chirurgien turc, et le cerveau présumé du réseau, l’Israélien Moshe Harel. La plupart des commandes provenant d’Israël.

Ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en visite officielle au Kosovo le 1er Mars 2010, avait été interrogé par un journaliste sur ces trafics d’organes, alors qu’il était de 1999 à 2001 le chef de la Minuk, la mission de l’Onu au Kosovo. Tout comme il l’avait précédemment fait, il a simplement nié l’existence des « maisons jaunes », ces « cliniques » clandestines, ainsi que l’existence du trafic d’organes lui-même. Il avait également rejeté, dans une déclaration à la BBC, toutes les accusations qui pourraient peser sur lui, démentant qu’il aurait « fermé les yeux sur l’affaire du trafic d’organes au Kosovo au nom de la stabilité politique ». Chacun se souvient de son rire indécent, lorsque des journalistes serbes l’avaient questionné à ce sujet du temps de son mandat. Le French docteur, loin d’émettre même le plus petit doute, sur la culpabilité présumée de son ami Hachim Thaci (actuel Président du Kosovo et ancien dirigeant de l’UCK) a donc préféré balayer la question d’un simple et commode revers de main. Traitant les journalistes de « salauds » et de « fous qui croient n’importe quelle connerie ».

 

Interview de Bernard Kouchner du 1er mars 2010

Révélé par Carla Del Ponte au printemps 2008, ancien procureur au Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie, ce trafic d’organes, prélevés sur des prisonniers serbes vivants, n’a longtemps été qu’une rumeur. Pourtant, selon Dick Marty, enquêteur pour le Conseil de l’Europe « Au Kosovo tout le monde est au courant de ce qui s’est passé et de ce qui se passe encore, mais les gens n’en parlent pas, sinon en privé » fin de citation. Son rapport confirme que la pègre kosovare serait dirigée et coordonnée, par plusieurs personnes occupant des postes clés dans l’actuel appareil d’État du Kosovo. Ces personnes très fortement soupçonnées d’exactions et de crimes contre l’humanité, de trafic de drogue et d’armes, mais aussi d’êtres humains, s’appuieraient sur des réseaux lourdement corrompus au sein de la police, du système judiciaire et même de l’Eulex, l’organisme de Justice européen. On se souvient que de nombreux témoins du procès de l’ancien Premier Ministre Ramush Haradinaj avaient été tués et que les autres s’étaient rétractés. De plus, comme le soutient Dick Marty, des enquêteurs du Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie, avaient déjà rassemblé de nombreuses preuves en 2005, mais ces preuves auraient été détruites. En effet, selon un document de l’Onu, dès 2003, la Minuk avait en main des informations relatives à des meurtres commis au Kosovo dans le but de se livrer au trafic d’organes. Les dirigeants de l’UCK auraient touché jusqu’à 45.000 dollars pour les organes d’un seul individu capturé.

Toute tentative d’enquêter sur les dirigeants Albanais est dénoncée par Pristina comme étant dirigée par la Russie ou la Serbie. Et il ne faut pas trop compter sur les Etats-Unis pour poursuivre leurs amis et alliés Kosovars. Pour rappel, le Kosovo est cette province historique arrachée à la Serbie par une invasion de l’OTAN en 1999, sous le prétexte de protéger les communautés. Une imposante majorité exogène d’origine albanaise, revendiquait l’autonomie de la région et était à l’origine de heurts ethniques. Des combats meurtriers avaient vus le jour après qu’un groupe armé ait commis des attentats contre les populations et les autorités de Belgrade. Depuis l’intervention américaine, le territoire est sous la coupe réglée des anciens de l’UCK, l’armée dite de libération fondée par des mafias locales, dont les anciens dirigeants sont devenus les principaux personnages politiques du pays.
Pour Viktor Ivanov, directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants , « Le Kosovo est devenu aujourd’hui une enclave où les trafiquants de drogue se sentent absolument libres. Chaque année, jusqu’à 60 tonnes d’héroïne transitent par son territoire, ce qui rapporte environ 3 milliards d’euros aux criminels » fin de citation. Ce trafic ne peut échapper aux autorités américaines qui disposent de l’immense base militaire de Bondsteel et qui dirigent en réalité la province.

Alors, Bernard Kouchner est-il vraiment le seul à ne pas être au courant de cet abominable trafic, ou a-t-il fermé les yeux sur les agissements de ses « amis », quitte à escamoter la vérité ? Depuis, le bon docteur a semble-t-il abandonné l’humanitaire et la médecine, pour se reconvertir dans le conseil onéreux auprès de chefs d’états africains. Certains « salauds » l’ayant traité naguère d’affairiste estimant qu’il aurait pu y avoir des conflits d’intérêts du temps de sa nomination en tant que Ministre des Affaires Etrangères. Remarques vite balayées par l’intéressé d’un énième revers de la main. Le silence protecteur des médias français sur ces affaires, comme son éventuelle responsabilité dans le trafic d’organes est étonnant. Bernard Kouchner et son épouse, la journaliste Christine Ockrent, seraient aujourd’hui à la tête d’un très confortable patrimoine immobilier. Comme quoi, l’humanitaire mène à tout, à condition cependant d’en sortir.

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