19 décembre 2020

On y vient : "Si la vaccination en maison de repos sur base volontaire n'est pas de 70%, elle devrait être imposée"

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Dans l’hypothèse où la vaccination en maison de repos sur base volontaire n’aboutit pas au résultat escompté, à savoir 70% de vaccination dans la "bulle" des maisons de repos (et sous réserve d’informations relatives aux effets secondaires des vaccins contre le coronavirus), la vaccination devrait y être imposée.

C’est le point de vue développé par la Fédération des CPAS de l’Union des Villes et Communes de Wallonie, et diffusé ce vendredi sur le site de l’institution.

Les avantages de la vaccination 

On le sait : un programme de vaccination contre le Covid est annoncé pour janvier 2021 avec une priorité pour le personnel et les résidents des maisons de repos. Une campagne sur base volontaire, comme nous l’évoquions ce jeudi. L’objectif global des autorités sanitaires après élargissement de la campagne de vaccination est le suivant : atteindre à terme 70% de personnes vaccinées au sein de la population belge.

Mais pour la Fédération des CPAS wallons, une vaccination sur base volontaire en maison de repos est-elle suffisante ? Ne faudrait-il pas l’imposer ? Comparons la situation avec la grippe saisonnière. D’abord, quels sont les avantages de cette vaccination ? "Moindre ou absence de contamination et d’infection des sujets vaccinés ; moindre risque de contamination de tiers ; moindre sévérité des infections chez les personnes vaccinées qui sont quand même infectées", rappelle la Fédération.

Un taux de vaccination contre la grippe d’environ 30%

Dans les maisons de repos, le taux de vaccination demeure relativement bas parmi le personnel : la vaccination avoisinerait "les 30% pour le personnel de soins de santé" et serait "de l’ordre de 70 à 80% pour les résidents", qui ne sont pas vraiment en état de s'y opposer, détaillent les CPAS wallons, qui gèrent des établissements publics pour personnes âgées.

Les avantages du vaccin contre la grippe ""devraient" exister aussi pour le vaccin COVID, peut-être pas avec le même degré. En particulier, à ce jour, on ne sait pas dans quelle mesure le vaccin contre la COVID réduit le taux de contagiosité. L’immunité collective serait peut-être atteinte avec 70% de vaccinés." Mais si seuls 30% des travailleurs se vaccinent, "on n’aura pas les 70% au niveau de la bulle des maisons de repos".

Une bonne information diffusée de façon pédagogique

La Fédération des CPAS estime dès lors "crucial qu’une bonne information soit diffusée de façon pédagogique pour rechercher une adhésion la plus large possible. Il convient également que les gestionnaires des maisons de repos disposent suffisamment tôt des plannings pour s’organiser au mieux. En outre, elle considère que le personnel des CPAS doit être concerné dans la phase I.b. (NDLR : plus de 65 ans, 45 à 65 ans ayant des facteurs de risques comme le diabète, l’obésité, l’hypertension, des maladies cardiovasculaires ou pulmonaires) dans la mesure où il assure une fonction sociale essentielle."

Et si la vaccination contre le coronavirus en maison de repos sur base volontaire n’aboutit pas à 70% de personnes concernées, "la vaccination devrait y être imposée", estime la Fédération.

Celle-ci va relayer ce point de vue aux ministres compétents, dans le but d’une modification des législations, "fédérales au moins, de façon anticipative".

Le désastre de la première vague et les drames de la seconde sont connus

"La première vague a été ignorée en maison de repos", rappelle la Fédération. "La seconde vague y a été sous-estimée. Le désastre de la première vague et les drames de la seconde sont connus. La responsabilité politique et éthique commande de ne pas rater le rendez-vous de la vaccination. C’est d’autant plus vrai que la grippe saisonnière sévit généralement en janvier-février et qu’une troisième vague n’est pas à exclure. Selon l‘OMS, il vaut mieux expliquer les "avantages" des vaccins plutôt que de rendre obligatoire la vaccination. Mais "il peut y avoir certaines situations dans des pays dans lesquelles il y a des circonstances professionnelles pour lesquelles il serait nécessaire ou fortement recommandé de se faire vacciner."

Le Centre de crise l’a rappelé ce vendredi à l’occasion de son point-presse. Le nombre de décès dans les maisons de repos en Belgique a dépassé le cap des 10.000 depuis le début de l’épidémie. Au total, 10.270 résidents dans les homes ont perdu la vie des suites du coronavirus.

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