05 décembre 2020

Menaces contre Didier Raoult, conflits d’intérêts… le service d’infectiologie du CHU de Nantes dans la tourmente...

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Alors que l’un des coups de téléphone menaçant Didier Raoult aurait été émis depuis le CHU de Nantes, il apparaît que le professeur François Raffi, chef du service d’infectiologie nantais, aurait perçu plus de 500.000 euros de la part de l’industrie pharmaceutique, dont une partie d’un laboratoire en concurrence directe avec l’hydroxychloroquine dans le traitement contre le Covid-19.

Menaces de mort contre le professeur Raoult : enquête transférée à Nantes

Si le professeur Didier Raoult aime comparer les villes de Marseille et de Paris dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, voici que Nantes vient s’inviter dans l’équation… pour une toute autre raison !

Après des menaces de mort proférées à l’encontre du directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée, le parquet de la Cité des ducs s’est vu transférer une enquête depuis Marseille car c’est à Nantes que « se trouve l’auteur présumé des faits » selon les déclarations faites au mois de mars dernier auprès de 20 Minutes de la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens.

Didier Raoult, dont le nom est désormais associé pour longtemps à celui de l’hydroxychloroquine dont il a prôné l’usage face au coronavirus, avait alors déposé plainte contre X pour « menaces de mort » et « actes d’intimidation envers un chargé de mission de service public ». Les menaces proférées lui intimidaient l’ordre de ne pas poursuivre son traitement à l’hydroxychloroquine.

Quant à la piste de la Loire-Atlantique sur laquelle se sont dirigés les enquêteurs, le Canard Enchaîné rapportait alors que « le téléphone portable à l’origine des appels malveillants fait partie de ceux mis à la disposition des médecins du CHU de Nantes ».

Un professeur nantais en tête des revenus versés par Big Pharma

Si les semaines se sont écoulées depuis le début des investigations, un article de France Soir du 24 juin apporte une nouvelle grille de lecture à cette affaire.

La publication en question rapporte qu’au début de l’année 2020, le collectif Data+Local a recoupé les données de la base Transparence Santé. Une base mise en place à la suite du scandale du Médiator. Dans un contexte où les potentiels conflits d’intérêts sont au cœur des débats sur la gestion de la pandémie de Covid-9 en France, les résultats de ces travaux font apparaître que les 30 000 praticiens répartis dans 32 CHU (Centres hospitaliers universitaires) du territoire se sont partagés plus de 92 millions d’euros versés par l’industrie pharmaceutique.

Une somme à laquelle il faut aussi ajouté 78 millions d’euros versés par les laboratoires aux CHU au nom de certaines conventions.

Mais, plus intéressant encore, le Top 13 du classement des revenus récents versés par l’industrie pharmaceutique accorde la première place au professeur François Raffi. L’homme, chef du service d’infectiologie du CHU de Nantes, aurait perçu 541 729 euros, dont 52 812 € de la part de Gilead. Ce laboratoire pharmaceutique américain est notamment connu pour avoir mis au point une molécule de remdesivir, concurrent direct de l’hydroxychloroquine dans le traitement contre le coronavirus.

Professeur François Raffi. Source : Edimark

Or, il s’avère que, toujours selon France Soir, c’est depuis le téléphone portable du service d’infectiologie du CHU de Nantes qu’a été émis le coup de téléphone anonyme menaçant Didier Raoult. La mise en perspective de ces deux informations interroge. Le hasard peut-il être la seule réponse à cet étrange parallèle ?

AK

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