Donald Trump le tweeteur fou de la Maison Blanche, passe son temps ou presque à régler ses comptes avec tout le monde à travers ses messages postés sur Twitter. Lorsque je dis qu’il est un « tweeteur fou », j’exagère car s’il fonctionne de cette manière là ce n’est pas par folie, mais par pragmatisme.
Autrefois, la bonne parole présidentielle passait via la grande presse et les grands médias.
Trump et les médias se vouant une détestation profonde et réciproque ils se passent carrément d’eux et communique directement avec le monde entier en postant ses messages. Évidemment, cela fait bizarre…
Mais nous vivons dans un monde qui est devenu très bizarre, vraiment bizarre.
Le premier qui augmente les prix du pétrole je le flingue, et celui qui augmente les taux je le bute !
Oui mes amis, je sais, ici nous avons besoin de langage policé, nous aimons les bonnes manières, et surtout, que le ton ne monte pas trop, qu’il n’y ait surtout pas d’éclats de voix forts désagréables aux oreilles.
Mais Trump ne sait faire que du Trump et c’est un cow-boy américain, on prie Dieu un Colt à la main et la Bible dans l’autre.
Alors Trump a fait trembler la FED en hurlant sur son gouverneur censé être indépendant qu’il était hors de question d’augmenter les taux d’intérêt et de fracasser la situation économique en générant un krach économique d’anthologie pour qu’une petite minorité puisse se gaver de la faillite des autres.
Mais ce n’est pas tout, il a aussi hurlé qu’il était hors de question d’augmenter les prix du pétrole parce que augmenter les prix de l’énergie c’est comme augmenter les taux d’intérêt… cela vient retirer et ponctionner des sommes monstrueuses dans l’économie au profit d’une petite minorité qui se gave de profits plantureux au détriment de tout le reste.
Augmentation des taux et augmentation du pétrole le cocktail de la crise !
Et c’est exactement ce que je vous avais expliqué dans cet article intitulé « Analyse factuelle. On retrouve en 2018 les mêmes indicateurs qu’en 2008 !! » et dans lequel j’indiquais que l’on allait corriger sévèrement sur les marchés ce qui se passa exactement comme prévu car nous étions en présence d’un cocktail détonnant mêlant hausse des taux et hausse des prix de l’énergie sur une économie mondiale fragile.
Je vous invite à le relire et à revoir les graphiques que je vous montrais et le parallèle que je faisais.
Aujourd’hui les taux ne montent plus, les marchés se sont repris
Comme vous pouvez le voir sur ce graphique, je vous annonçais dès le 3 octobre que les cours allaient s’effondrer. C’est ce qu’il s’est passé jusqu’à la fin de l’année 2018, puis les cours se sont redressés aussi violemment qu’ils avaient chuté.
C’est logique, le gouverneur de la FED venait d’annoncer que finalement… il ne monterait pas les taux et qu’il n’y avait aucune urgence à le faire et surtout, pas de panique, rentrez chez vous, tout va bien ! Les marchés se retournèrent. Les marchés veulent juste toujours plus d’argent gratuit. Si vous donnez au drogué sa dose et toujours plus de drogue il ne vous fera aucun mal.
Mais… dans toute cette équation, il y a un problème.
Les cours du pétrole ont chuté mais n’ont pas repris…
Logique, enfin, en partie seulement. Trump couine fort comme je vous le disais dans son « fil twitter « comme disent les gens modernes, et quand il dit qu’il ne faut pas que les prix montent sinon il bombarde tout le monde, cela a tendance à refroidir les ardeurs des membres de l’OPEP. Ensuite l’Iran qui devait être exclu du marché international a un délai de 6 mois pour continuer notamment à alimenter l’Inde et l’Asie en général.
Mais… c’est l’Arabie Saoudite qui se réveille
Voici ce que nous dit cet article des Echos: « L’Arabie saoudite déterminée à stabiliser les cours du pétrole »
« Le royaume wahhabite prévoit d’extraire « nettement moins » de 10 millions de barils par jour en mars comme en avril, a déclaré lundi un responsable saoudien cité par Bloomberg et Reuters.
N’en déplaise à Donald Trump, l’Arabie saoudite continue à réduire sa production de pétrole et elle le fait savoir pour soutenir les cours de l’or noir. Le royaume prévoit d’extraire « nettement moins » de 10 millions de barils par jour en mars comme en avril, a déclaré lundi un responsable saoudien cité par Bloomberg et Reuters. Riyad resserre les vannes encore plus que prévu ».
Il faut dire qu’en Arabie Saoudite, il n’y a plus beaucoup de pétrole, et qu’il n’y a pas de raison (si ce n’est celle du plus fort) de brader totalement les derniers stocks à la disposition de nos très chers (et coûteux) émirs.
Comme vous pouvez le voir sur ce graphique, les prix du pétrole se sont effondrés au même rythme que les marchés à partir d’octobre dernier, mais ils n’ont fait que la moitié du chemin de la hausse contrairement aux marchés boursiers.
Il y a deux raisons à cela.
La première c’est que l’économie mondiale se porte mal et que la demande de pétrole est plutôt modérée et en baisse.
La seconde c’est que l’offre est abondante parce que les pays producteurs notamment l’Arabie Saoudite avaient ouvert les vannes pour ne pas peser sur l’économie mondiale mais aussi, pour favoriser le sous-investissement dans des projets concurrents.
Conclusion ?
Cette incohérence nous indique que quelque chose va se passer. Soit nous allons avoir une forte remontée du pétrole, soit nous allons avoir un effondrement de la croissance, soit nous allons avoir… les deux ce qui serait le plus mauvais des scenarii et pour le moment nous en prenons le chemin puisque l’Arabie annonce la baisse de sa production, au moment où l’Iran va disparaître du marché mondial.
Tous ceux qui veulent aller plus loin sur ces sujets peuvent notamment lire mon dossier spécial consacré aux Guerres pour l’énergie, et à la nouvelle stratégie de domination américaine menée par Trump. Plus de renseignements ici.
A suivre donc.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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