Voisin tenant l'enfant |
Ce week-end, deux évènements provoqués par des clandestins ont eu lieu en France. D’abord le geste vertigineusement courageux du malien Mamoudou Gassama, qui n’a pas hésité à grimper quatre étages pour sauver un enfant. Ailleurs, la violente lâcheté de deux Afghans qui ont tabassé une jeune femme en raison de son décolleté. Si le premier évènement a suscité une émotion médiatique enflammée, une réponse politique d’une étonnante rapidité et des amalgames en tous genres sur les bienfaits de l’immigration, le deuxième n’a trouvé place que dans quelques colonnes de médias locaux.
L’incroyable performance du jeune Malien a légitimement bluffé le pays entier. Le reconnaître, le dire et le saluer ne fait de mal à personne. En tirer la conclusion outrancière que l’immigration est une chance pour la France relève d’une malhonnêteté de moins en moins supportable.
En cette période de lutte contre les fausses nouvelles et les influences idéologiques au cœur du système médiatique, le traitement de ce sujet dans la presse mériterait réflexion. Et équilibre. Si l’on veut traiter avec impartialité les conséquences de cette immigration illégale, sans s’attarder sur la masse de ceux qui ne se font pas remarquer quotidiennement, il convient de traiter équitablement les actes héroïques et les crimes. Le compte ne permettrait certainement pas l’amalgame que beaucoup s’appliquent à marteler depuis ce dimanche (ce week-end en est une triste mais convaincante illustration).
Le même constat vaut pour le monde politique. La rapidité de la reconnaissance nationale serait évidemment supportable si tous ceux que les actes déshonorent étaient aussi rapidement expulsés que Mamoudou a été adopté.
On préfère plonger la tête dans le sable… jusqu’à ce que Mamoudou intervienne. Passe du plateau de BFM aux salons dorés de l’Elysée. Et encaisse les récompenses : médailles, félicitations publiques, nationalité française et une place chez les pompiers de Paris.
Personne ne remet en cause le faut que l’acte de cet homme indiscutablement courageux soit récompensé. Mais tout est une question de mesure. Le ton, l’enthousiasme et le rajout incroyable de la galaxie antiraciste signe un forfait qu’elle se refuse à admettre : son néo-colonialisme latent.
Parce que s’il n’est pas nécessaire d’être un homme fort et courageux pour être Français, il n’est surtout pas nécessaire d’être Français pour être courageux. Mamoudou vient de le rappeler. Sauf que les vertueux commentateurs semblent incapables de concevoir l’idée même qu’un Malien héroïque n’ait pas besoin d’être Français pour être reconnu à son entière valeur et salué publiquement.
Sans précipitation, de légitimes questions auraient pu être posées. Au lieu de lui offrir immédiatement la nationalité, on aurait pu se demander si son pays, le Mali, n’avait pas besoin de sa jeunesse, de sa force et de son courage. Son armée même, pourquoi pas. Non par passion militariste, mais parce que cette armée ne nous est pas totalement étrangère : de jeunes Français se battent à ses côtés depuis des années. Personne n’y a pensé, et pour cause, on ne parle pas très souvent d’eux. Leur engagement, leur courage et leurs sacrifices percent rarement jusque sur les plateaux de télévision. Encore moins dans les salons élyséens.
On aurait également pu se demander pourquoi ce héros-là méritait plus d’honneur que n’importe quel autre courageux du quotidien que personne ne remarque.
Comment trouver autre raison qu’une assez pitoyable instrumentalisation idéologique ?
Si c’était réellement l’abnégation, le courage et la jeunesse que l’on voulait promouvoir, il ne serait pas nécessaire d’aller chercher bien loin. Un autre aurait pu recevoir les mêmes égards, qui rassemble depuis des mois une communauté de Français reconnaissants et admiratifs. Il s’appelle Marin. Il y a deux ans, ce jeune étudiant brillant s’était interposé entre un couple qui s’embrassait et un homme qui voulait leur taper dessus pour cette raison précise. Il porte encore, deux ans après, les terribles séquelles de son courage et de sa générosité. Trop Français sans doute, pour que la patrie lui soit reconnaissante. Quelle ironie…
Mais ne soyons pas amers. Ne dressons pas les courageux les uns contre les autres. Et acceptons même avec enthousiasme que le service rendu soit reconnu, encouragé et promu.
Une médaille, une cérémonie, un salut médiatique, pourquoi pas.
Mais comment ne pas saisir que la précipitation et l’exagération alimentent une injustice criante ? Que dire, depuis ce matin, aux soldats de la Légion étrangère qui vont au feu trois ans avant de pouvoir demander la naturalisation ? Que dire, depuis ce matin, aux pompiers de Paris qui passent une à une les étapes d’une difficile sélection pour atteindre le métier de leur rêve ? Que dire, depuis ce matin, à toutes les victimes d’autres clandestins violents et criminels, que la France continue à abriter sans dire un mot ? Que dire enfin, depuis ce matin, à tous ces Français qui saluent volontiers l’acte d’un homme mais refusent qu’il devienne le prétexte de la dissolution de leur pays ?
Rien. Ils ont déjà compris que la propagande s’encombre peu des injustices.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.