06 février 2018

La Bretagne tient la corde en matière de suicide

Tandis que la Corse occupe l’actualité politique, la Bretagne se distingue quant à elle sur un tout autre terrain. Voilà qu’un nouveau rapport vient confirmer la première place de la péninsule en matière de suicide.

Baisse générale

C’est l’Observatoire du suicide qui a donc publié un document sur le sujet le 5 février. Le travail effectué révèle tout d’abord une chose : le nombre de suicides est en baisse en France. Il reste cependant la deuxième cause de mortalité dans la classe d’âge 15-24 ans après les décès par accident de la route.

En 2014, la France métropolitaine a compté 8 885 décès par suicide. Parmi lesquels 6 661 hommes et 2 224 femmes. Une moyenne de 24 suicidés par jour, soit un décès par heure. En comparaison avec les données de 2003, le taux de suicide a baissé de 26 %.

Agriculteurs en première ligne

Des disparités se font aussi jour selon la profession. Sans surprise, les agriculteurs sont l’un des corps de métier les plus touchés. Ainsi, ils ont compté 296 décès enregistrés entre 2010 et 2011. Ce sont principalement les exploitants agricoles âgés de 45 à 54 ans qui sont les plus impactés.

Par ailleurs, les surveillants de prison, dont le malaise a récemment défié la chronique, sont également très concernés.

Bretagne en tête

Intéressons-nous à présent à la répartition géographique des suicides à l’échelle de l’Hexagone. La conclusion est alors sans appel puisque la Bretagne conserve confortablement sa première place. Avec un taux de suicide supérieur de 47,7 % au taux moyen français, elle devance ainsi la Normandie. Les Normands ont quant à eux un taux de suicide supérieur de 22,9 % à la moyenne française.

Juste derrière, on retrouve les Hauts-de-France et les Pays de la Loire avec des taux supérieurs à 20 %. De quoi dessiner une sorte de « bande du Nord-Ouest » de la Bretagne jusqu’aux Flandres.

À contrario, la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Corse, avec des taux de suicide respectivement inférieurs de 19,4 % et 32 ,3 % à la moyenne hexagonale, sont les territoires les moins suicidaires selon le rapport de l’Observatoire.
Source : Observatoire national du suicide
Comment se suicide-t-on ?

Sur les méthodes employées pour mettre fin à ses jours, l’étude rapporte que la pendaison reste le moyen le plus utilisé (57 % des suicides). Viennent ensuite les tentatives par armes à feu (12 %), les prises de médicaments et autres substances (11 %) et les sauts d’un lieu élevé (7 %).

Il faut toutefois noter une nuance selon le sexe des victimes. Les femmes utilisent la pendaison dans 42 % des cas tandis que la prise de médicaments intervient dans 24 % des tentatives. Les sauts d’un lieu élevé représentent 13 %. Pour les hommes, la pendaison (61 %) et les armes à feu (16 %) sont les modes les plus utilisés.

Enfin, les choses sont aussi à tempérer selon la région : c’est la pendaison qui est la plus prisée les pays du Nord alors que les armes à feu sont plébiscitées dans le Sud.

Ailleurs en Europe

En s’intéressant à ce qui se passe chez nos voisins européens, il s’avère que la France a l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. Elle est devancée par la Finlande, la Belgique et plusieurs pays de l’Est. Sur l’ensemble des 28 états membres, le taux moyen de décès par suicide en 2013 était de 11,7 pour 100 000 habitants.

Source : Observatoire national du suicide

Une fois ces constatations établies, gageons qu’une prochaine étude se penchera cette fois davantage sur les causes de ces suicides. Un travail qui devra s’imposer tôt ou tard, en Bretagne tout particulièrement !

Source

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