18 mai 2017

Les effets sournois de l’inflation monétaire


Une majorité de ceux qui ont des connaissances de base en économie savent qu’une hausse de l’offre monétaire mène à un déclin du pouvoir d’achat de la monnaie. En revanche, leur compréhension de la monnaie ne va généralement pas plus loin que ça, ce qui explique pourquoi l’inflation n’est que très rarement impopulaire à moins que le coût de la vie ne flambe trop rapidement. L’inflation monétaire serait bien plus redoutée si ses autres effets étaient mieux compris.

Voici donc certains d’entre eux :

1. Ecart accru entre riches et pauvres. L’inflation monétaire est probablement la raison principale pour laquelle le pourcentage du capital des ménages américains entre les mains des 0,1% les plus riches de la population des Etats-Unis est passé de 7 à 23% depuis le milieu des années 1970 et est désormais, pour la première fois depuis la fin des années 1930, supérieur au pourcentage du capital des ménages américains entre les mains des 90% les plus pauvres. L’inflation fonctionne de cette manière parce que les prix des actifs répondent généralement plus rapidement que le coût du travail aux croissances de la masse monétaire, et parce que plus vous êtes riche, mieux vous êtes positionné pour vous protéger, ou profiter, de la hausse des prix.

2. Fluctuations économiques qui durent plusieurs années (cycles expansion-récession), dont la conséquence est un progrès économique insuffisant en raison du capital qui se trouve consommé pendant la période de croissance.

3. Compétitivité réduite de l’industrie au sein des économies qui enregistrent le taux d’inflation monétaire le plus élevé, en raison de la hausse des prix des matériaux et de la distorsion des signaux de prix. La distorsion des signaux de prix générée par l’inflation monétaire est d’une grande importance, parce que ces signaux indiquent au marché ce qu’ils doivent produire et dans quelles quantités, et ce sur quoi investir, ce qui signifie que les investissements sont mal dirigés et que les ressources sont consommées de manière inefficace.

4. Hausse du chômage (effet éventuel de la mal-allocation des investissements mentionnée ci-dessus).

5. Déclin ou stagnation des salaires réels au fil du cycle expansion-récession. Déclin ou stagnation des salaires réels au fil du cycle expansion-récession généré par l’inflation. Le revenu médian des ménages américains était, en 2015, à peu près le même qu’en 1998, et le niveau médian de revenus réels hebdomadaires était le même au troisième trimestre de 2016 qu’au premier trimestre de 2002.

Les revenus réels déclinent ou stagnent parce que les salaires sont généralement les derniers à réponde à une hausse de la masse monétaire, alors qu’en cours de récession, la hausse du taux de chômage (l’excès de main d’œuvre) influence les salaires à la baisse.

Notez que bien qu’un déclin des salaires réels moyens neutralise partiellement le déclin de la compétitivité industrielle qui ressort de la distorsion des signaux de prix, il ne débouche pas sur un avantage compétitif net. Il devrait être évident – bien que les Keynésiens ne semblent pas le comprendre – qu’une économie ne peut pas tirer d’avantage compétitif net de ce qui revient à une contrefaçon de grande échelle. Quoi qu’il en soit, quel genre d’économiste pourrait recommander des plans d’actions susceptibles de rendre l’économie moins efficace, pour ensuite tenter de compenser ce manque d’efficacité par une réduction du niveau de vie (un déclin des salaires réels revient à une réduction du niveau de vie) ?

6. Plus de spéculation et moins d’épargne. Plus l’inflation monétaire est élevée, moins il est sensé d’épargner de l’argent par les voies traditionnelles et plus il est tentant de spéculer. C’est problématique pour deux raisons. Premièrement, l’épargne représente le fondement du progrès économique de long terme. Deuxièmement, une majorité des gens ne sont pas adeptes de la spéculation financière.

7. Affaiblissement des bilans, parce qu’en phase initiale d’inflation monétaire –avant que le coût de la vie et les taux d’intérêt ne commencent à grimper – les gens sont récompensés pour avoir recours à des effets de levier basés sur la dette.

8. Crises financières. Le mal-investissement rampant, la spéculation et l’accumulation de dette sont les ingrédients d’une crise financière telle que celle que nous avons traversée en 2007-09.

Ce ne sont là que quelques-uns des effets des tentatives des banquiers centraux à « remédier » aux problèmes économiques au travers de la création de monnaie à partir de rien.

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