DEBKAFiles précise qu’il pourrait s’agir de nouveau hélicoptères russes Kamov Ka-52 Alligator, procédant d’une livraison très récente venant de Russie, dans le cadre du premier grand contrat d’armement depuis la période de Nasser, entre les deux pays. (Il y a de nombreux types d’armement envisagés dans les négociations entre Russes et Égyptiens, et il y a aussi l’équipement en hélicoptères justement, du classe Mistral destiné à la Russie [le Vladivostok], bloqué par Hollande selon sa politique de belle et noble nature, et fort intelligente de surcroît, d’alignement à la fois sur la CIA, sur l’OTAN et sur “Kiev-la-folle”, et revendu à l’Égypte. Il semblerait ainsi logique que l'Egypte utilisât des Ka-52 en Syrie plutôt que les AH-64 Apache US dont elle dispose également dans le registre des hélicoptères de combat, – question de susceptibilité diplomatique autant que d'opportunité opérationnelle.) Tout cela indique bien entendu qu’on peut faire l'hypothèse que la décision de l’Égypte aurait été annoncée à la Russie avant d’être exécutée, à moins qu'elle n'ait été suggérée par cette même Russie. Cela ressortirait de la logique même de l’évolution des relations entre les deux pays : les liens stratégiques entre Russie et Égypte se sont fortement renforcés ces derniers mois et durant ces deux dernières années, à mesure que Sisi confirmait et accélérait son retrait des liens stratégiques qu’il a avec les USA.
Cela n’empêche que l’Égypte continue à recevoir une aide US, comme elle reçoit une aide massive des pays du golfe et de l’Arabie. Tous ces généreux donateur devraient être préoccupés sinon furieux de cette éventuelle décision égyptienne (sauf, sans doute, les Émirats Arabes Unis [EAU]) et peut-être y aurait-il des représailles ; mais l’Égypte représente d’autre part une puissance trop importante, un pôle de stabilité stratégique trop puissant pour être ostracisée par d’autres pays arabes (l’Arabie, certes) qui se trouvent dans des conditions délicates, selon la pression de l’incertitude de la situation actuelle. Pour ce qui concerne les USA, on peut faire évidemment l’hypothèse que l’arrivée de Trump, et son engagement immédiat et direct dans la politique du Moyen-Orient, ont joué leur rôle dans la décision de Sisi, dans le sens où les USA ne s’y opposeraient plus, en accord avec les Russes, et pour un renforcement politique et militaire du régime Assad ; cela représenterait une garantie pour Sisi, par rapport aux liens anciens de l’Égypte-annexe directe du bloc-BAO et des USA.
Voici l’essentiel du texte de DEBKAFiles : « Egyptian President Abdel-Fatteh El-Sisi’s secret decision to intervene militarily in the Syrian war on the side of the Syrian President Bashar Assad is revealed here by DEBKAfile’s military and intelligence sources. The precise details of that intervention vary from source to source.
» [...] According to one version, a group of Egyptian helicopter pilots – 18, according to one estimate – landed secretly a few days ago at the Syrian Air Force base in Hama and were pressed at once into service for strikes against Syrian rebel forces. Some sources describe the Egyptian flight crews as taking over the cockpits of Russian attack/reconnaissance Kamov Ka-52 helicopters, with which they were familiar, having trained on them since the end of 2015. Others say that the Egyptian airmen flew those helicopters from Egypt to Syria over the eastern Mediterranean.
» [...] There is also a claim that their arrival was preceded by a preliminary inspection of the Syrian front lines by two major generals from the Egyptian general staff operations division, who later submitted their recommendations to the Egyptian president. It is not clear if they met the Russian commanders in Syria during that trip. Others say the Egyptian generals headed a military delegation, which has set up a permanent mission in Damascus.
» But every one of those sources agrees that, one way or another, Egypt has secretly entered the Syrian war in support of the Bashar regime – a development which has raised a firestorm in Arab capitals. Saudi Arabia is particularly incensed over El-Sisi’s move. For years, Riyadh granted Cairo billions of dollars in aid, hoping this was an investment for procuring the Egyptian army as the stalwart protector of the kingdom and the Gulf emirates against Iran.
» But towards the end of last year, Riyadh was affronted when the Egyptian ruler turned down an appeal for ground troops to support the Yemen campaign against Iranian-backed Houthi rebels. An eye-opener came when Egypt showed sympathy for Assad’s fight against extremist Islamist groups in the rebel movement, especially those associated with the Muslim Brotherhood, which El-Sisi has outlawed in Egypt as the sworn foe of his regime. Then, when Cairo supported Russian pro-Assad diplomacy at the United Nations, Saudi Arabia abruptly cut off financial assistance to Egypt and discontinued its oil shipments.
» Donald Trump's election this month as the next US president has already become the catalyst of a major reshuffling of Middle East alliances and stakes. Some of its rulers, including El-Sisi, see the landscape changing and may be gambling on Trump reaching a deal with Russian President Vladimir Putin for joint military operations in Syria against the Islamic State and other Islamic terror groups, including the Al-Qaeda affiliate, the Nusra Front. The new bandwagon about to roll appears to favor Bashar Assad and his army. »
Ce développement est-il conforme à la vérité-de-situation au Moyen-Orient ? Il est dans tous les cas dans sa logique, l’Égypte conduisant depuis l’arrivée de Sisi une politique de plus en plus méfiante vis-à-vis des USA d’Obama, – mais qui, soudain, peut s’accorder avec la politique des USA de Trump selon ce qu’on sait de la politique que veut faire, s’il ne la fait déjà, le président-élu. En effet et là-dessus, on voit depuis l’élection de Trump que le site DEBKAFiles ne cesse de revenir sur la question du changement du paysage politique au Moyen-Orient avec Trump, et ce tournant de la politique égyptienne s’il est confirmé en ferait diablement partie ! Lorsqu’on connaît les accointances du site avec les “services“ israélien et qu’on admet le constat largement documenté que la politique israélienne est en train de s’ajuster aux données changeantes du temps (présence de plus en plus massive des Russes, désormais, semble-t-il avec l’accord des USA sous la conduite de Trump), on doit envisager qu’il y a beaucoup d’argument en faveur du crédit qu’on peut donner aux informations qu’il diffuse. Dans ce cas, on notera que, le 23 novembre, DEBKAFiles a publié une nouvelle qui reprenait les éléments essentiels de diverses autres nouvelles qu’il avait publiées précédemment, dont celle que nous avions commentée le 14 novembre, en l’assortissant de nouvelles informations en tête, avec cette remarque qui nous était également venue de la rapidité extraordinaire avec laquelle le président-élu s’impliquait dans la politique opérationnelle au cours d’une période qui est d’habitude, selon nous, complètement marquée par l'immobilisme : « ...une occurrence jamais vue du point de vue d’une telle implication dans la politique active pour la fameuse période interregnum si longue aux USA (deux mois, venus des quatre mois initiaux jusqu’en 1933). Cette période est en général présentée comme un temps d’une complète paralysie de l'exécutif et de sa diplomatie [...] l’extraordinaire rapidité avec laquelle l’arrivée de Trump modifie le paysage politique au Moyen-Orient. Plus encore, on est conduit à faire l’hypothèse de la rapidité également pour Trump lui-même (son équipe, ses relais, etc.), pour sa préparation et son implication, sinon son intervention dans les affaires internationales, surtout dans ce chaudron bouillonnant qu’est la Syrie et ses alentours... »
Les précisions de DEBKAFiles nous permettent surtout d’avoir également et éventuellement une idée plus claire de l’importance et de la forme du rôle que doit jouer le général Flynn, le nouveau directeur du NSC et conseiller spécial du Président (Trump) pour les questions de sécurité nationale ; et ces précisions, si elles se confirment, nous donnant par avance une idée de l'importance de ce rôle pour la politique extérieure et de sécurité nationale, pour l’instant in absentia de tout nouveau (nouvelle ?) secrétaire d’État. (Cette absence prendra un certain temps, même si un secrétaire d’État était rapidement nommé, et au-delà de l’entrée en fonction officielle de l’administration parce que l’approbation du Sénat est nécessaire à cette fonction pour qu’elle soit pleinement exercé, tandis que la fonction de directeur du NSC et conseiller du Président n’est soumise à aucune approbation et ne dépend que de la décision du Président.)
« Unlike most US president elects, Donald Trump is not waiting to be formally sworn into office on Jan. 20. DEBKAfile’s exclusive military and Washington sources reveal that he has already plunged unannounced into managing America’s military role in the conflicts in Syria and Iraq. His national security adviser Lt. Gen. Michael Flynn is secretly in close touch with the Head of the Russian Security Council, Nikolai Patrushev, as well as President Tayyip Erdogan of Turkey and Jordan’s King Abdullah. Their covert discussions are preparing the ground for a combined assault on the Islamic State’s bastions in Iraq and Syria shortly after Trump moves into the White House. Their plan of operation would also involve the regular armies of Turkey, Jordan, Iraq and Persian Gulf nations... »
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