Un rapport ne traitant pas de la crise migratoire
Ce rapport de l’observatoire de Médecins du Monde est un document annuel qui n’était pas centré sur la crise migratoire à laquelle l’Europe est confrontée depuis la mi-2015.
Par ailleurs, aucun migrant arrivé en Italie n’est interrogé alors que ce pays était un point d’entrée important en 2015 (154 000 arrivées).
Enfin, l’échantillon de migrants interrogés en Grèce (plus de 860 000 migrants sont arrivés en 6 mois) n’est constitué qu’à 47,7 % de Syriens ou d’Afghans (4 544 personnes).
Pire, sur 9 521 personnes interrogées, 5 657 étaient Grecs, 2 570 Albanais et 1 294 venaient du Bangladesh.
Les Syriens et les Afghans ont pu déclarer fuir la répression
Vu les éléments étudiés ci-dessus, il était logique que, même en Grèce, le nombre de personnes déclarant fuir la guerre à Médecins du Monde était faible (2 056 personnes soit 21,6 % du total interrogé).
A ceux qui déclaraient fuir la guerre, il convient également de rajouter ceux qui disaient fuir la répression (politique, religieuse, ethnique, etc).
2 456 personnes interrogées en Grèce ont tenu ce discours aux enquêteurs de Médecins du Monde. Cela représente 25,8 % du total.
Si l’on additionne ces deux catégories, on arrive peu ou prou au nombre de Syriens et d’Afghans ayant répondu aux questions de Médecins du Monde. Il serait peu judicieux de croire que les Afghans et les Syriens auraient tous déclaré fuir la guerre ou la répression. Il est clair que, en l’absence de données croisées « réponses/origine », toute analyse est très complexe, dans un sens ou dans l’autre.
Qu’une majorité ait déclaré fuir la guerre ou la répression est une possibilité, tout comme l’est celle qu’une majorité ne l’ait pas fait.
Une déclaration n’engage que celui qui y croit
Nicolas Faure, porte-parole de l’association LiEn considère que le débat ne se joue pas sur ces chiffres mais dans les faits : « Une déclaration n’a aucune valeur en soi, surtout lorsque tous les migrants savent que déclarer fuir la guerre est un passe-droit vers l’asile en Europe. Le débat autour de ce rapport annuel de l’observatoire de Médecins du Monde est donc finalement peu intéressant. Plutôt que de juger l’honnêteté des migrants disant fuir la guerre à leurs paroles, jugeons-les sur leurs actes.
Un réfugié de guerre honnête ne laisse pas sa famille dans une zone de guerre et demande l’asile dans le premier pays en paix qu’il trouve sur son chemin. En conséquence, si l’on exclut certaines situations particulières, ceux qui refusent l’asile en Grèce ou en Italie ne sont donc clairement pas des réfugiés mais des migrants économiques. »
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