L’ancien dirigeant de la révolution cubaine et ex-président Fidel Castro est décédé le 25 novembre à La Havane, à l'âge de 90 ans. Son frère, Raul Castro, a confirmé sa mort.
«Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22h29 [heure locale] ce soir», a-t-il précisé à l'antenne de la télévision nationale. «Conformément à la volonté exprimée par le camarade Fidel, sa dépouille sera incinérée dans les premières heures de la journée de samedi, le 26 novembre», a-t-il ajouté.
Depuis 2000, Fidel Castro souffrait de graves problèmes intestinaux, à cause desquels il s’est retiré de la vie politique en 2006 et a transmis le pouvoir à son frère cadet Raul, numéro deux du parti depuis sa fondation en 1965.
En avril 2011, Fidel Castro a abandonné ses dernières responsabilités officielles.
Le 19 avril 2016, Fidel Castro est intervenu pour la dernière fois au Congrès cubain, évoquant sa mort «dans un futur proche» et appelant à respecter les «idéaux de la révolution».
«Le septième siège du Congrès sera le dernier auquel ma génération historique prendra part. J’aurai bientôt 90 ans, et connaitrai le même sort que tout le monde», a-t-il précisé le 16 avril 2016.
Le décès de Fidel Castro marque la fin d'une ère pour la majorité des Cubains. Il représentait en effet le dernier communiste de la «veille école» – le premier président de la République populaire de Chine Mao Zedong, le premier dirigeant nord-coréen Kim Il-sung et les leaders soviétiques Nikita Khrouchtchev et Léonid Brejnev n'étant plus de ce monde.
Fidel Castro, icône de la révolution cubaine
Source: Reuters - Fidel Castro, le 8 janvier 1959
Fidel Castro est officiellement né le 13 août 1926 dans le village de Biran, près de Mayari, dans l’est de Cuba, mais certains biographes considèrent qu’il est né un an plus tôt. Il a grandi dans la famille d’un immigré espagnol, qui avait fait fortune dans la culture de la canne à sucre.
Au cours de sa jeunesse, il étudie le droit à La Havane, et participe aux mouvements politiques visant à renverser la dictature de Fulgencio Batista.
En 1953, après l’attaque de La Moncada, il est condamné à 30 ans de prison – mais est libéré deux ans plus tard, bénéficiant d'une amnistie. Il part alors au Mexique, d'où il prépare la conquête de l’île avec d’autres exilés cubains.
En décembre 1956, Fidel Castro et ses 81 compagnons d’armes regagnent l’île à bord du «Granma»... mais le débarquement tourne à la catastrophe. Seules 12 personnes, dont Fidel Castro, son frère Raul et Ernesto «Che» Guevara, parviennent à gagner le maquis de la Sierra Maestra. Réunissant des mécontents politiques autour eux, ils repassent néanmoins à l’offensive en 1958. De sorte que le 1er janvier 1959, Fulgencio Batista est contraint de quitter Cuba. Fidel Castro devient alors le chef des forces armées, puis le Premier ministre du pays.
Les premières années de pouvoir de Castro sont marquées par de nombreuses réformes. Il instaure un système de santé décent pour tous, et s'attaque au problème de l'analphabétisme.
Rapidement, les tensions entre Cuba et les États-Unis s'intensifient. En 1962, le président américain John F. Kennedy annonce un blocus naval de Cuba et rompt toutes relations diplomatiques avec La Havane.
Un rapprochement Etats-Unis-Cuba critiqué par Castro à la fin de sa vie
Fidel Castro a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots d'assassinat [un record de 638 selon le Livre Guinness des records], ainsi qu'à une tentative de débarquement d'exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons, en avril 1961.
La première visite d'un chef d'Etat américain sur l'île depuis la révolution cubaine n’a eu lieu qu’en 2016, presque un demi-siècle après la prise de pouvoir par Fidel Castro.
Mais l’ancien dirigeant cubain a critiqué les efforts réalisés par Barack Obama pour renforcer les liens économiques américano-cubains. «Personne ne doit prétendre que le peuple de ce pays noble et dévoué renoncera à sa gloire et ses droits. Nous sommes à même de produire la nourriture et la richesse matérielle dont nous avons besoin avec le travail et l’intelligence de notre peuple. […] Cuba n’a besoin d’aucun cadeau de l’empire», a-t-il ainsi écrit dans une lettre publique de 1 500 mots intitulée El Hermano Obama, Frère Obama en français.
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