Des produits locaux sont servis à la cantine, ici dans l'école Liberté à Rennes. - C. Allain / APEI / 20 Minutes Camille Allain
« Le service des achats de l’État va renégocier tous les contrats d'approvisionnement car il faut consommer de la viande française, c'est une viande de qualité ». Les propos datent de juillet et sont signés Manuel Valls. En pleine crise de l’élevage, le Premier ministre voulait montrer la bonne volonté de la force publique pour aider l’agriculture française.
Le problème pour les collectivités, c’est que le règlement des marchés publics interdit d’inclure un critère de proximité géographique. « Dans nos cantines, on se retrouvait parfois avec des produits bio qui venaient d’Italie, du Canada ou des Etats-Unis », rappelle Yannick Nadesan, ancien adjoint à la petite enfance de la ville de Rennes.
«Que nos enfants mangent de bons produits»
Pour contourner la loi, la ville de Rennes et le syndicat d’eau du bassin rennais viennent de lancer un programme baptisé Eau en saveurs, marque aujourd’hui déposée à l’Inpi. Pour répondre à ce marché public, les producteurs se doivent de respecter les ressources en eau du bassin rennais. « Ce que l’on veut avant tout, c’est s’assurer que nos enfants mangent des produits de bonne qualité, faits par des gens qui respectent l’environnement », explique Nadège Noisette, adjointe en charge des approvisionnements.
Pour cette première, l’élue écologiste a donc commandé 50.000 euros de viande de porc et de produits laitiers à trois agriculteurs du département. « On voit qu’il y a une demande croissante de la restauration collective. Pour nous, c’est un moyen de pérenniser nos activités et donc nos emplois », assure Jean-Sébastien Piel, éleveur de porcs bio au GAEC du Pressoir, à Saint-Pern près de Bécherel. Pour les éleveurs retenus, la commande n’est pas négligeable. Imaginez que pour un seul repas du mercredi midi, c’est 5.000 saucisses qu’il faut fournir à la cantine centrale. « Un repas en semaine, c’est 11.000 enfants inscrits dans les cantines de Rennes », poursuit Nadège Noisette.
Ni OGM, ni pesticide, ni antibiotique
Pour Yannick Denoual, éleveur de porcs à Médréac, cette commande « vient récompenser ceux qui fournissent des efforts toute l’année pour garder une eau de qualité ». Située à proximité du lieu de captage de l’eau potable, sa ferme est soumise à des règles strictes. « Pas d’OGM, pas de pesticide et pas d’antibiotique », précise Nadège Noisette.
Engagée sur trois ans à raison de 50.000 euros par an, cette démarche Eau en saveurs pourrait être étendue à d’autres villes de la métropole, de la région, voire même du pays, Paris étant intéressé par la démarche. A Rennes, les élus réfléchissent d’ailleurs à créer une centrale d’achat qui fournirait toute la restauration collective, publique comme privée.
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